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Brioude

42 migrants sont arrivés au centre Léo Lagrange de Saint-Beauzire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:37

« En tant que mouvement d’éducation populaire, on s’est dit qu’on n’avait pas le droit de rester bras croisés. C’était notre devoir d’humain de réagir face à cette misère ». La misère dont parle Didier Luce, c’est celle des migrants. Et pour y réagir, le directeur du centre de vacances de Saint-Beauzire, et avec lui la Fédération Léo Lagrange toute entière, se sont tout simplement proposés, dès septembre, de mettre leurs locaux à disposition. 42 jeunes hommes, issus du Soudan, majoritairement, mais aussi d’Irak, d’Afghanistan et du Pakistan, ont ainsi été accueillis à Saint-Beauzire, mardi 10 octobre, en début de soirée, après 8 heures de route en provenance de Calais. D’abord réunis dans le réfectoire pour y partager un repas réparateur, ils ont ensuite été pris en charge par des médecins et infirmières de la Croix Rouge, chargés d’établir un premier bilan de santé. Dans les jours à venir, le temps pour eux de s’installer paisiblement et de se ressourcer, les migrants bénéficieront d’un accompagnement personnalisé, chacun d’eux ayant un parcours différent.

Un accompagnement sur-mesure

« Le but n’est pas que ces messieurs restent ici », a précisé la sous-préfète de Brioude, Catherine Fourcherot, présente sur les lieux à l’arrivée du bus. « Il s’agit d’un dispositif temporaire pour répondre à un besoin d’urgence. C’est une mise à l’abri dans un centre qui leur offre des conditions de vie décente, en attendant que leurs dossiers soient traités. On ne sait pas encore ce qu’ils veulent faire. Certains demanderont l’asile, et pour cela l’Office français de l’immigration et de l’intégration est présent, d’autres choisiront de regagner leur pays, avec une aide au retour. On fera du sur-mesure. Pour cet accompagnement humanitaire, nous avons la chance d’avoir de véritables professionnels et un véritable partenariat ». Un partenariat entre Léo Lagrange, qui fournit les locaux, l’Entraide Pierre Valdo, qui assure l’accompagnement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et l’Etat, qui paye. La convention tripartite court pour un mois renouvelable, et en principe, les migrants, qui ont tous été volontaires pour venir à Saint-Beauzire, ne devraient pas y rester plus de 6 mois. Tout sera fait pour que leur séjour se passe le mieux possible, dans un climat paisible.

« Nous sommes heureux et fiers d’accueillir des migrants »

----« Il est fondamental de traiter les publics avec équité », a souligné Marlène Bony, en charge de l’hébergement d’urgence à la DDCSPP, en réponse à ceux qui se formalisent de voir l’Etat héberger les migrants alors que certains citoyens français dorment sous les ponts. « Il est primordial que personne ne dorme dehors, et c’est également notre souci permanent pour les altiligériens, où qu’ils se trouvent sur le département. Nous avons des protocoles pour eux, et ce dispositif en faveur des migrants ne va pas les pénaliser ». Bref, ces solutions d'hébergement en réponse à la pression migratoire n'entrent pas en concurrence avec les solutions d'hébergement d'urgence ou avec le plan grand froid.----- « Au quotidien, il faut que la reconstruction passe aussi par le lien avec l’environnement et la population », a souligné Didier Luce. « Le travail social se fera avec Pierre Valdo et les associations qui veulent participer. On fera équipe. En cela, les échanges avec la commune sont importants ». Car échanges il y a. La municipalité s’est en effet prononcée dès octobre en faveur de l’accueil des migrants. « Dans le cadre de la solidarité, on ne pouvait qu’accepter d’aider ces personnes qui sont dans la déshérence la plus totale », a indiqué le maire, Serge-Pierre Mondani. « La commune est prête à apporter son concours d’autres façons, par exemple avec des animations. Nous allons faire un recensement de nos valeurs ajoutées. Nous sommes heureux et fiers d’accueillir les migrants ».