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Monistrol : un radar pour mettre un terme à une série de six morts en six ans

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:37

Comme le stipulent les services de l'Etat, la mise en service de ce radar autonome sur la RN 88, à Monistrol-sur-Loire, a pour but de "sécuriser une zone dangereuse".
En effet, le site retenu a été identifié comme étant particulièrement accidentogène, surtout qu'un terrible accident y a fait trois morts (dont un bébé) le 1er août dernier (lire).
Sur la période 2009 à octobre 2015, on recense cinq accidents dont le bilan est de six tués, quatre blessés hospitalisés et un blessé léger. La section est également le théâtre de sorties de route sans conséquences corporelles.
"Cet équipement doit inciter les usagers à une conduite responsable", précisent les services de l'Etat dans un communiqué de presse, "et au respect de la limitation de vitesse, dans une série de courbes assurant la transition entre la section à 2x2 voies et la section à deux voies du viaduc de Pont de Lignon".

----Déjà 24 morts sur les routes en 2015
Avec le terrible accident survenu dans la nuit de samedi à dimanche, le bilan est désormais de 24 morts sur les routes de Haute-Loire depuis le début de l'année 2015. Notons enfin que sur l'ensemble de l'année civile, en 2014, les routes de Haute-Loire avaient été le théâtre de 19 décès (contre 23 en 2013). Quand on sait que le trimestre qui se profile se révèle traditionnellement très accidentogène (routes mouillées, verglacées ou enneigées), le bilan de l'année 2015 risque de faire froid dans le dos.-----Des courbes, des côtes et des changements de vitesse
Le secteur est particulièrement dangereux car il comprend de nombreuses courbes, parfois serrées, et la vitesse maximale autorisée ne cesse de changer : 110 km/h, puis 90 km/h, puis de nouveau 110 km/h... La vitesse est limitée sur la zone de contrôle à 90 km/h (80 km/h pour les véhicules poids lourds dont le poids total est supérieur à 12 tonnes – article R413-8 du code de la route).
Il s'agit aussi d'une configuration particulière, en sortie de deux fois deux voies, avec des vitesses souvent élevées avant de ne se retrouver que sur une voie pour traverser le viaduc et ensuite, à nouveau à deux fois deux voies pour affronter une interminable côte, ce qui incite certains automobilistes à "prendre de l'élan".

La mobilité du radar peut lui valoir de ne pas rester en Haute-Loire
Une fois remorqué sur le lieu du contrôle, le radar autonome est déposé au sol grâce à ses roues rétractables. Il est équipé d’un flash visible. Son autonomie de batterie lui permet plusieurs jours consécutifs de fonctionnement. Le radar sera annoncé par un panneau signalétique, comme l'exige la loi, et ce dernier accompagnera le radar lorsqu'il sera amené à être déplacé.
En effet, la mobilité du radar pourrait lui valoir de ne guère rester en Haute-Loire car il n'est pas affecté au département et pourrait ensuite gagner un autre territoire (en fonction des demandes des autres départements et de l'accidentologie), même s'il devrait normalement demeurer le long de la RN 88 jusqu'à la fin de l'année 2015.

----Les radars en Haute-Loire
Le parc de radars de la Haute-Loire comprend 22 radars fixes, un radar vitesse discriminant (qui différencie les voitures des poids lourds, dans la descente de St-Ferréol-d'Auroure) et un radar vitesse moyenne (à La Sauvetat). Il faut ajouter à ces équipements trois radars embarqués et deux radars nouvelle génération (un en zone police et un en zone gendarmerie).-----Une quinzaine de radars va flasher à double sens
Autre nouveauté qui va concerner la Haute-Loire dans les semaines à venir (toujours pas de date précise), le parc de radars va être modifié, pour permettre à une quinzaine des équipements existants de désormais flasher à double sens. Cette modification ne concernera qu'une quinzaine des 24 radars fixes du département car il n'est pas possible de flasher à double sens s'il y a un terre-plein central. Impossible donc pour les radars le long de deux fois deux voies, ainsi que ceux qui sont installés sur des mâts.
Si de nombreux lecteurs et automobilistes verront dans ces nouveaux équipements une belle manne financière (voir ci-dessous), les services compétents rappellent que le but est de sécuriser les axes concernés, en espérant faire baisser la mortalité, même s'il ne s'agit pas d'une équation scientifique. Enfin, pour les autorités, le facteur fatalité n'existe pas : vitesse et alcool sont les premiers responsables.

  • La "rentabilité" et les "recettes" des radars fixes automatiques

La rédaction de Zoomdici s'était penchée sur la "rentabilité" et les "recettes" des radars fixes automatiques il y a quelques années. voici les informations que nous avions récoltées. Si le terme de rentabilité fâche, les radars automatiques ont tout de même rapporté, via les amendes forfaitaires, 470 millions d'euros au niveau national en 2010. Notons enfin que cette somme ne concerne que les amendes forfaitaires payées dans les 45 jours. Les amendes majorées ont rapporté quant à elles en 2010 la bagatelle de 120 millions d'euros, une somme cette fois-ci intégralement reversée au budget général de l'Etat.
Les 470 millions d'euros récoltés via les radars sont ensuite intégralement reversés :
- 45 %, soit 212 millions d'euros, contribuent à l'installation et la maintenance des radars, le traitement des infractions et la modernisation du fichier du permis de conduire ;
- 30 %, soit 130 millions d'euros, permettent le financement par les collectivités locales d'opérations destinées à améliorer les infrastructures de transports en commun et de circulation. Notons que 100 millions d'euros sont reversés aux communes et 30 millions d'euros aux Départements ;
- 25 %, soit 128 millions d'euros, est reversé à l'AFITF (Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France), un établissement public de l'Etat qui finance de grands projets d'infrastructures routières, comme c'est le cas par exemple pour la sécurisation des passages à niveau.