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« Les services des Finances Publiques de la Haute-Loire sont mutilés »

Par Clara Serrano , Mise à jour le 22/01/2024 à 15:30

Face à une nouvelle vague de suppressions de postes en Haute-Loire et à l'échelle nationale, les organisations syndicales de la Direction départementale des finances publiques de la Haute-Loire se mobilisent et boycottent le Comité social d'administration local.

« C'est plus d'un tiers d'emplois qui a été supprimé depuis 10 ans »

Les services publics, et notamment les finances publiques vont mal, et cette année en est encore la preuve avec de nouvelles suppressions de postes à l'échelle départementale mais aussi nationale. 

Cette fois, les emplois supprimés font partie :

  • du service des impôts des entreprises départemental (Yssingeaux)
  • du service de la publicité foncière départemental-enregistrement (Le Puy)
  • du service de gestion comptable (SGC) de Langeac
  • du SGC de Brioude 
  • du SGC de Monistrol 
  • et de la Trésorerie Hospitalière Départementale (Le Puy)

Bien qu'ils ne soient que les non remplacements de départs à la retraite, ou des suppressions de postes vacants, ces six postes perdus ne seront pas compensés, puisqu'un seul devrait être créé en direction, portant le solde à cinq suppressions. 

« L'intersyndicale exige l'abrogation de ce plan et des créations de postes de titulaires dans les services des Finances Publiques altiligériens en nombre suffisant pour rendre un vrai service public. »

L'intersyndicale composée de FO, Solidaires et la CGT, s'insurge de voir tant de postes évincés et appelle les employés à se mobiliser. 

Ce lundi 22 janvier, ils sont ainsi réunis pour montrer « leur opposition à ce projet en soutien aux représentants des personnels ». En effet, cette mobilisation s'organise parallèlement à la réunion du Comité social d'administration local ce jour, après qu'un premier vote « contre » ait eu lieu le 11 janvier dernier. 

L'objectif de cette mobilisation, c'est aussi de rétablir le dialogue social, avec la direction mais aussi avec le contribuable. Les trois représentants de l'intersyndicale des Finances Publiques assurent tous : « Suite à un premier vote contre ce plan de suppression d'emploi, le comité devait faire une nouvelle proposition avant la seconde, qui a lieu aujourd'hui. Chose qu'il n'a pas faite. Le dialogue social est rompu, puisque si aucun accord n'est trouvé, c'est quand même l'administration qui a le dernier mot. »

« Ce sont bien les usagers qui seront le plus impactés. »

C'est quoi ce « couac » ?

Ce « couac », c'est celui de la mise en place de « Gérer mes biens immobiliers » il y a près d'un an. Les agents des finances publiques affirment en effet avoir remarqué de nombreux problèmes.

« C'était un fiasco. On a vu la limite du tout numérique. Quand il n'y a pas d'humain, ça ne fonctionne pas », souligne Stéphanie Benoit, secrétaire départementale de Force Ouvrière Finances Publiques.

L'intersyndicale alarme alors sur la continuité du service public : « Ce sont bien les usagers qui seront le plus impactés. Avec ces suppressions, c’est un peu plus de service public qui disparaît. Les délais de réponse se retrouveront de plus en plus rallongés. »

En effet, alors que le besoin ne désemplit pas, le nombre de bureaux dédiés, lui, suit la courbe inverse. Il en reste six en Haute-Loire contre une vingtaine il y a quinze ans, selon l'intersyndicale. 

Pourtant, les organisations et les salariés rappellent que de nouvelles obligations de déclaration apparaissent, comme la télédéclaration « Gérer mes Biens Immobiliers » et ne font que reporter la charge du travail sur les contribuables, « ce qui est plus qu’intolérable surtout quand on se souvient du couac que la mise en œuvre de cet applicatif a déclenché l’année dernière. »

« Ce n'est pas notre vision du service public. »

Face à cette situation et au constat de la numérisation des démarches auprès du service public pour les contribuables, les représentants du personnel déplorent tous un manque de proximité, et une exclusion des personnes en situation d'illectronisme (incapacité à utiliser des appareils électroniques). Pour Noémie Billon, secrétaire départementale Solidaires Finances Publiques, « Ce n'est pas notre vision du service public. »