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Un conseiller d'orientation suit plus de 1 300 élèves par an sur le bassin du Puy

jeu 24/09/2015 - 16:09 , Mise à jour le 24/09/2015 à 16:09

Le C.I.O. du Puy-en-Velay, il se mérite. Perché en vieille-ville, tout en haut de la vertigineuse rue de Vienne, non loin du centre Pierre Cardinal, le Centre d'information et d'orientation accueille, sur rendez-vous ou pas, collégiens, lycéens, étudiants, jeunes non scolarisés, adultes... et, une fois par an, l'Inspecteur d'académie venu rencontrer les équipes, comme cela a été le cas ce mardi 15 septembre dernier.

Un bac meilleur qu'un autre ?
« Le bilan est très positif au regard des flux d'orientation, se félicite Jean-Williams Semeraro, mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas progresser. » Car le "patron" de l'Education nationale en Haute-Loire souhaite élever le niveau de qualification moyen des jeunes altiligériens afin d'accroître le développement économique du territoire. « De nombreux jeunes suivent un bac professionnel, mais très peu poursuivent des études au-delà », regrette-t-il, préférant un plus grand nombre de jeunes en bac technologique pour, ensuite, continuer - pourquoi pas ? - en école d'ingénieurs. Quid du coût à l'embauche et des réticences des employeurs à recruter un novice à un salaire plus élevé en vertu de son diplôme reluisant ? Jean-Williams Semeraro répond aux entreprises que ces jeunes "plus chers" seront une valeur ajoutée qui tirera l'entreprise vers le haut.

----En cette rentrée 2015, les CIO du Puy, d'Yssingeaux et de Brioude sont désormais chapeautés par Madiha Hadi, en remplacement de Denis Ruiz qui passera le flambeau fin octobre. Au cours de ses 19 ans passés à l'Education nationale, Madiha Hadi a, entre autres, coordonné les activités de la Mission de lutte contre le décrochage scolaire (Mlds) de la Haute-Loire.-----"S'expatrier" pour étudier
Qui dit études plus poussées dit, bien souvent, départ hors département. Car, mis à part l'IUT du Puy et les différents BTS des lycées publics et privés, la Haute-Loire ne compte pas de centre universitaire. Là, l'inspecteur d'académie incite les jeunes à partir vers d'autres horizons : « On aime bien continuer à étudier là où l'on vit, avoir le moins de trajet à faire, mais ça réduit l'accès à la qualification. » Reste la question du coût des études loin de chez soi.
Les conseillers d'orientation pourront, ici, guider les jeunes vers les aides auxquelles ils peuvent prétendre. Les quatre que compte l'antenne du Puy ont réalisé 1 440 entretiens au CIO l'an dernier et 3 000 lors de leurs permanences dans les 13 établissements scolaires publics du bassin du Puy (de La Chaise-Dieu à Landos, en passant par Allègre et Le Monastier-sur-Gazeille). Chacun suit 1 300 élèves chaque année, sans compter ceux qui leur rendent visite spontanément. « Avant, certains conseillers d'orientation n'intervenaient que en collège ou que en lycée, explique Christine Gineys, la directrice du CIO du Puy, aujourd'hui tous interviennent dans les deux » pour une meilleure connaissance de ces deux mondes.

Psychologues aussi
« Les conseillers d'orientation sont tous, en même temps, des psychologues diplômés ; c'est une spécificité française depuis les années 1990 », souligne Jean-Williams Semeraro, « ça permet d'avoir un œil sur la maturité de l'élève par exemple ». Cela leur permet également de fournir un accompagnement personnalisé dans des situations atypiques comme pour des élèves décrocheurs ou handicapés car « aujourd'hui, l'information de base sur les cursus, elle se trouve partout sur Internet », explique Christine Gineys. Les conseillers d'orientation psychologues (COP) sont d'ailleurs parfois appelés à intervenir sur la mise en place de cellules d'écoutes à la suite d'un drame dans un établissement. Ainsi, l'antenne d'Yssingeaux a dépêché certains de ses COP au collège de Bas-en-Basset en juin dernier.

Scolariser les enfants de réfugiés
Cette formation en psychologie est également mise à profit quand il s'agit de placer un élève allophone, dont la langue maternelle n'est pas le Français. L'an dernier, 23 élèves allophones ont été scolarisés en Haute-Loire, en établissements publics. Cette année, depuis août, huit nouveaux enfants ont déjà été pris en charge. Et là, l'inspecteur d'académie souhaite sortir des clichés : « Nous ne devons pas rater leur intégration; pour caricaturer, ce n'est pas parce qu'un jeune est turc qu'il doit devenir maçon ». Et d'insister sur le partage, avec ces élèves, des valeurs communes qui ont fondé la République française à la Révolution, comme il l'a été rappelé dans les établissements scolaires au lendemain des attentats de Charlie Hebdo.

"Des experts du monde économique et professionnel"
Enfin, autre défi qui attend les CIO à la rentrée prochaine : les enseignements interdisciplinaires (EPI) prévus par la réforme du collège. L'un d'eux, intitulé "Monde économique et professionnel" fera intervenir des conseillers d'orientation auprès des élèves. Jean-Williams Semeraro s'en réjouit car, dit-il, « nous disposons avec le CIO de l'expertise nécessaire ».

Annabel Walker

  • Trois questions à Christine Gineys, directrice du CIO du Puy.

L'un des reproches couramment fait aux conseillers d'orientation c'est « comment peuvent-ils m'orienter vers un métier qu'ils n'ont pas exercé et auquel ils n'y connaissent rien ? » Que répondez-vous ?


M. l'inspecteur d'académie souhaite augmenter le niveau de qualification moyen des jeunes de Haute-Loire pour dynamiser le développement économique du territoire. Un bac pro serait-il moins bien qu'un bac technologique ?


Alors que 15 maires de Haute-Loire ont fait une demande d'accueil de réfugiés sur leur commune auprès de la préfecture, vous vous attendez à un afflux d'enfants allophones, c'est-à-dire de langue maternelle autre que le Français, à scolariser. Quel est votre rôle ?

A.W.

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