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Haute-Loire : le glas du train Cévenol a-t-il sonné ?

mar 22/09/2015 - 20:26 , Mise à jour le 22/09/2015 à 20:26

La première inquiétude du syndicat portait sur le transfert par bus à partir du 27 septembre, sur la totalité du trajet (Clermont-Ferrand-Nîmes). Le directeur a confirmé son transfert et même dit qu’il validait la position d'Inter-cités.
L’argument premier du directeur régional est économique et le fait que la saison estivale est passée (moins d'usagers vacanciers), "les habitants du Val d’Allier auront droit à la 3ème classe", ironise la CGT Cheminots.

"Le coût d'exploitation reste le moteur de ce transfert"
La délégation CGT a bien argumenté que ce transfert par bus ne répondait en rien aux besoins des usagers (PMR, vélo, impossibilité d'achat de titres de transport, plus de correspondance à Nîmes, temps de trajet qui augmente de 30% et la période hivernale qui augmente les risques routiers, etc…) "mais le coût d'exploitation reste le moteur de ce transfert".
La CGT a aussi rappelé que c’est un TET (Train d’Equilibre de Territoire) qui avait pour mission première le désenclavement des territoires et l’accès au train à tous. Le syndicat s'est donc insurgé contre cette prise de position de la SNCF qui est à l’initiative de ce transfert, sachant que c'est l'Etat qui est donneur d'ordre pour les trains Inter-cités.

Une réouverture qui relève du parcours du combattant
Le deuxième point était sur les travaux à venir, en vue d’une éventuelle réouverture de la ligne en fin d’année : la CGT avait des inquiétudes qui se sont confirmées au sujet la date de réouverture, qui serait au mieux pour le 15 décembre 2015. Mais compte tenu des conditions émises par la direction régionale pour une réouverture, elle devrait être bien plus tardive.
Il faudrait en effet qu'il n'y ait pas de nouvelles fissures après avoir purgé la montagne. "Et si nous découvrons de nouvelles fissures, personne n’a provisionné le surcoût éventuel. Qu'en sera-t-il ? ", interroge le syndicat. Il faudrait également qu'à partir du 12 novembre (date de début des travaux sur la voie ferrée), le temps permette aux travaux de se dérouler normalement (ni neige, ni froid). Enfin, il faudra que l’entreprise soit en capacité de réaliser les travaux, alors que "nous avons déjà abandonné des travaux cette année 2015 pour manque de personnels", rappelle la CGT Cheminots.

"L'A75 est plus essentielle que la ligne des Cévennes"...
"Monsieur le directeur nous annonce que le Cévenol a 4 000 000 € de déficit d’exploitation par an", relate le syndicat, "mais en le supprimant pendant plus de trois mois, il faut bien payer les bus, les agents des gares, les contrôleurs et conducteurs qui auraient dû faire les trains et les travaux. Bien sûr, les chiffres avancés pour le coût d'exploitation du Cévenol en train varient suivant les personnes, car ils n'ont pas toutes les recettes qui en découlent".
La CGT Cheminots a mis en parallèle, dans cette rencontre, l’éboulement de la ligne des Cévennes et celui de l’A75. Le directeur régional a tout simplement répondu, selon la CGT : "l’A75 est plus essentielle que la ligne des Cévennes"... Une assertion qui ne manque pas de faire réagir le syndicat : "mais ça dépend pour qui, la population du Val d'Allier appréciera…".

"Non au transfert sur route du Cévenol"
La CGT est de plus en plus inquiète sur les préconisations, suite à la commission Duron et redoute le passage définitif par bus du Cévenol si les régions ne le reprennent pas à leurs charges, "l'Etat se désengageant de presque tout en Auvergne". C'est bien l'action conjointe des cheminots avec les usagers, l’ensemble des populations et élus "qui permettra d'enrayer cette spirale du déclin", selon la CGT.
Enfin, le syndicat conclut : "ce sont d'autres choix politiques et stratégiques qui doivent s'exprimer, au travers d'engagements concrets et d'initiatives que nous devons mener ensemble. Non au transfert sur route du Cevenol".