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Concasseur de Vergezac : « on nous a menti »

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:36

Pour rappel, le projet était initialement prévu pour la zone du Martouret. L’objectif était d’installer un concasseur de pierres et de gravats couplé d’une station de transit pour les déchets inertes. L’initiative faisait déjà polémique il y a plusieurs mois, et avait donné lieu à diverses actions de protestations des riverains, notamment une mobilisation surprise devant le domicile du président de la communauté d’agglomération Michel Joubert. L’installation a finalement vu le jour sur le site d’Archaud.

« On nous a menti »
Installation mobile, le concasseur devait s’ancrer pour une durée de six mois à Archaud suite à une autorisation préfectorale temporaire. « L'entreprise PAL s'était alors engagée, en conseil municipal en janvier, à quitter les lieux au-delà des six mois accordés », relate David Chabrier, porte-parole du mouvement et président de l’association bien vivre à Vergezac . Pour lui, il y a donc là « mensonge » car « les six mois se sont écoulés, nous y sommes. Il s'agissait uniquement d'un détournement de procédure, pour esquiver la consultation du public et les études préalables. La réflexion  nécessaire autour de ce projet n'a pu avoir lieu et les travaux ont pu commencer rapidement ».

Pourquoi ce site ?
Pour les partisans d’une implantation à Archaud, le site serait idéal car situé sur une ancienne carrière. « Reste à prouver » pour David Chabrier. « Y a-t-il eu un droit d’exploiter cette carrière enregistré en préfecture ? Pour l’association, «  c’est un manque de respect pour la mémoire des anciens qui n'ont jamais vu ce site exploité en carrière, sans compter la proximité d’une grotte avec des chauves-souris protégées et les nombreux terriers de faune locale ».

Un site plus adapté
L’association souligne qu’une implantation en zone industrielle de Chaspuzac serait plus adéquate : « c’est une zone industrielle où des entreprises de BTP sont déjà implantées, habituée à la poussière et aux va-et-vient. Les aménagements ne sont pas à faire, cela évitera au contribuable d’avoir à financer les besoins d’un privé ».
En plus des nuisances sonores inévitables pour les villages alentours comme Saint-Rémy, le site d’Archaud est catalogué comme accidentogène : « un arrêté municipal interdisait aux poids-lourds d’emprunter cet accès, qui fait au maximum trois mètres de large. Si un camion s’y engage, aucun véhicule ne peut le croiser ; au mieux les voitures se rangeront sur le bas-côté, mais les camions devront patienter sur la D 906 qui est un axe de grande circulation où de nombreux accidents ont eu lieu ! ».

Un artisan dans la tourmente
Dimitri est artisan du bâtiment. Avec sa femme Lydie, ils ont investi beaucoup dans le coin : « J’avais vraiment envie de m’installer ici, le village est atypique mais aujourd’hui on est en stand-by. On a acheté du terrain constructible mais on attend de voir si l’implantation se confirme ou non ».  Le couple a retiré 4 permis de construction pour des villas à proximité du lieu de concassage, mais continue pourtant à rénover une vieille ferme avec l’espoir d’y habiter. « Les nuisances sonores sont trop fortes, qui irait acheter une villa à proximité d’un concasseur ? ».

Contrôles irréguliers ?
Le porte-parole du mouvement avance également l’absence de contrôles sur l’entrée des déchets sur le site. La direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) a conclu à une incidence mineure, ce qui pour David Chabrier reste « ahurissant, car le contrôle des matériaux est primordial dans une activité comme celle-ci et constitue le b-a ba de la réglementation ».

Plus d’une trentaine de personnes étaient mobilisées ce matin et le mouvement de protestation compte bien perdurer si aucun dialogue ne s’engage.

P.F.