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Saint-Paulien : une arnaque de grande ampleur derrière le projet immobilier

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:35

Ce mardi 16 juin 2015 au matin, les enquêteurs du groupement de la Haute-Loire, de la compagnie du Puy-en-Velay et de la section de recherches de Clermont-Ferrand interpellent dans les Pyrénées-Orientales (66), dans le Val d'Oise (95) et dans la Loire (42) cinq personnes mises en cause pour des faits d'escroqueries, d'abus de biens sociaux et de banqueroutes dans le cadre d'un important projet immobilier à Saint-Paulien.
Parmi les cinq personnes interpellées, toutes sont présentées à la juge d’instruction du Puy-en-Velay, mises en examen et placées sous contrôle judiciaire ce jeudi.

Des vacances où le port du casque et de chaussures de sécurité sont obligatoires
Le cadre est pourtant bucolique, dans un vallon ensoleillé, proche de l'étang et à quelques encablures de la piscine. Idéal pour des activités de détente et de loisirs. La SARL Le Parc de Saint-Paulien propose d'y créer un lotissement de 60 chalets en bois, principalement destiné à la location pour les familles en vacances.
En 2012, un touriste a même immortalisé en vidéo ses vacances au Parc de Saint-Paulien, non sans ironie. Il y décrit des vacances en famille au milieu d'un vaste chantier, où le port du casque et de chaussures de sécurité sont obligatoires, et dénonce l'absence de pelouse et d'aire de jeux, avant de conclure : "les enfants se sont ennuyés à mourrir sur le parc et nous aussi, le tout pour la modique somme de 900 euros la semaine".

Vingt investisseurs engagés pour des travaux à peine initiés
En 2010, un projet de construction d'un centre de vacances de 60 chalets et d'un restaurant sur la commune de Saint-Paulien, au lieu-dit "Le Chomeil", est déposé par le dirigeant d'une société commerciale dans le cadre d'un projet de zone de revitalisation rurale (ZRR).
La gestion des locations est confiée à une seconde société. Vingt investisseurs s'engagent dans le projet. Des actes de vente sont conclus alors même que les travaux ne sont pas terminés, voire même pas du tout commencés...

Cinq personnes mises en examen
Le 16 avril 2014, un propriétaire dépose plainte pour escroquerie à la brigade de Saint-Paulien, les travaux n'ayant jamais débuté. Le Parquet confie l'enquête à la brigade de recherches (BR) du Puy-en-Velay, co-saisie avec le groupe d'intervention régional (GIR) et la section de recherche (SR) de Clermont-Ferrand.
Les enquêteurs constatent qu'une moitié des travaux est effectuée et que le chantier est arrêté depuis de nombreux mois. Ce mardi 16 juin 2015, les enquêteurs interpellent les cinq personnes soupçonnées d'avoir mis en place l'escroquerie. Ce jeudi 18 juin, les cinq personnes ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire.

Un préjudice de plusieurs millions d'euros
Les ventes de chalets auraient dépassé la bagatelle des quatre millions d'euros. L'enquête aurait permis de mettre en relief d'importants flux financiers ayant transités entre plusieurs sociétés, toutes liquidées en 2014. Parmi la vingtaine de propriétaires identifiés, environ la moitié a déjà déposé plainte.