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Vidéo : retour sur les lieux de l'explosion avec les experts en recherche criminelle

mar 16/06/2015 - 14:11 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:35

Les quatre adolescents de 14 à 16 ans ont été pris samedi en fin d'après-midi dans l'explosion d'une bâtisse abandonnée d'un hameau de Bas-en-Basset alors qu'ils manipulaient des produits chimiques dangereux pour se fabriquer des fumigènes dans le cadre d'un jeu de simulation de combats militaires en plein air, l'Airsoft, qui se pratique avec des répliques d'armes de guerre tirant des billes.

Le quatrième adolescent toujours dans un état critique
L'adolescent blessé dans l'explosion de produits chimiques qui a tué trois de ses amis samedi en Haute-Loire, était toujours hospitalisé lundi dans un état grave au CHU de Saint-Étienne, selon le parquet du Puy-en-Velay.
"Il est toujours vivant et il s'accroche", a déclaré le vice-procureur de la République au Puy-en-Velay, Yves Dubuy, "les médecins l'ont stabilisé par miracle. Ils étaient pessimistes sur le fait qu'il passe la nuit (de samedi à dimanche, ndlr). Ça fait maintenant deux jours", a ajouté le magistrat, même si l'adolescent demeurerait dans un état très critique.

----L'enquête sera complétée par le rapport des trois autopsies pratiquées sur les corps des victimes à l’Institut médico-légal de Saint-Etienne. Deux ont pu être réalisées ce lundi, la troisième ce mardi matin. Le Parquet communiquera sur ces résultats mardi soir.-----Un appui technologique ultramoderne
Les experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN), c'est un peu la crème de la recherche criminologique, avec une technologie de pointe. Ils sont par exemple réquisitionnés lors d'attentats. C'est cette équipe d'élite qui s'est elle-même proposée au Parquet du Puy, qui n'a pas hésité un instant à accepter : "ils disposent de moyens spécifiques exceptionnels, qui sont même enviés dans le monde entier", confie Yves Dubuy, le vice-procureur de la République du Puy-en-Velay.
Leurs technologies devraient permettre de déceler d’autres traces de produits, et pourquoi pas de nouveaux indices. Ils ont également procédé à une reconstitution numérique en 3D de l’environnement de la scène, avant que la bâtisse ne soit détruite.

Un trou de souris dans l'impasse juridique
Quant à l'impasse juridique dans laquelle semblaient embourbées les magistrats, et qui avait notamment été dénoncée par Laurent Wauquiez et plusieurs membres de la classe politique, un trou de souris a peut être été trouvé. En effet, un arrêté du 30 septembre 2013 interdit la communication, par tous moyens que ce soit, de système de fabrication d'explosif. Un arrêté confirmé par l'article 322-6-1 du Code pénal qui sanctionne la diffusion sur Internet à un public non professionnel de la fabrication d'engins explosifs.
Le code pénal prévoit en effet, depuis plus de 4 ans, une peine d'une année d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende pour diffusion à un public non professionnel des moyens permettant la fabrication d'engins explosifs. Cette peine est aggravée, soit trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros, si cette diffusion passe notamment par Internet.
L'article du Code pénal, tel que modifié par la loi du 17 mai 2011, dispose en effet que: "le fait de diffuser par tout moyen, sauf à destination des professionnels, des procédés permettant la fabrication d'engins de destruction élaborés à partir de poudre ou de substances explosives, de matières nucléaires, biologiques ou chimiques, ou à partir de tout autre produit destiné à l'usage domestique, industriel ou agricole, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. Les peines sont portées à trois ans d'emprisonnement et à 45 000 euros d'amende lorsqu'il a été utilisé, pour la diffusion des procédés, un réseau de communication électronique à destination d'un public non déterminé."

  • Découvrez ci-dessous notre reportage vidéo réalisé lors de la venue de cette équipe d'élite de la police scientifique


Maxime Pitavy