Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

Vidéo : en Haute-Loire, on n'a peut être pas de pétrole mais on ne manque pas d'idées !

ven 22/05/2015 - 12:45 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:34

Cet entrepreneur a utilisé pendant plus de deux décennies une dame à main en en percevant tous les inconvénients. Il a donc décidé d'innover en créant un nouveau produit qui lui a valu de remporter le prix de l'Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) au prestigieux concours Lépine à Paris.
Ce Concours, créé en 1901 par Louis Lépine (1846-1933), alors préfet de police de l'ancien département de la Seine, récompense les meilleures inventions de l'année. De célèbres produits y ont été primées, comme l'aspirateur Birum en 1907, le moulin à légume manuel en 1931 à l'origine du succès de l'entreprise Moulinex, le jeu Le Cochon qui rit en 1934, le stylo à bille, le moteur à deux temps, le fer à repasser à vapeur et les lentilles de contact. On peut désormais ajouter à la liste un produit inventé en Haute-Loire, à Saint-Germain-Laprade : Daméo, la dame à main écolo !

Son système d'arrosage, une particularité essentielle
Dominique Defay, au terme de trois ans de recherche et développement, a perfectionné cette dame manuelle couramment utilisée pour compacter l'enrobé, en y apportant une particularité avec son système d'arrosage. Cette particularité s'avère en fait essentielle car il faut savoir que le rouleau compresseur, utilisé pour de plus grandes surfaces, est équipé d'un réservoir d'eau, tout comme la plaque vibrante utlisée dans le cadre de ce type de travaux.
Il faut cependant noter que ce produit ne servira quasiment pas pour des travaux routiers, si ce n'est pour de petites finitions. Elle est surtout utilisée pour des travaux chez des particuliers, ou alors des parkings, avec des bordures et des recoins. "C'est un outil indispensable aux entreprises de travaux routiers, même si ça concerne surtout les finitions et qu'on l'utlise davantage pour des travaux chez les particuliers", relève Dominique Defay.

----Mettre la main à la pâte
La modeste entreprise Defay TP, basée à Saint-Germain-Laprade, ne possède pas vraiment de cellule recherche et développement. Il a donc fallu mettre la main à la pâte. "On a travaillé avec des collègues qui sont dans les ateliers de mécanique, puis j'ai un ami qui m'a aidé à faire les plans. Toute la partie fabrication s'est déroulée dans nos ateliers".
-----Cinq prototypes et trois ans de recherche
Il lui a fallu environ trois ans pour mettre au point ce prototype. "Le problème, c'est que pour faire des essais, il faut être en saison, on applique les revêtements en enrobé environ six mois dans l'année, donc on a perdu du temps car à chaque ajustement, on devait attendre la saison suivante pour avancer", nous explique cet entrepreneur. En tout, cinq prototypes ont été créés avant d'arriver au produit primé au concours Lépine.
"On a eu quelques problèmes de fixation et d'étanchéité", se remémore-t-il, "mais aujourd'hui, on a un produit en inox, facilement démontable avec des composant inoxidables, c'est un produit désormais indispensable à ceux qui appliquent de l'enrobé dans le cadre de travaux routiers", assure-t-il.

Un brevet français
C'est un brevet français qui a été déposé, ce qui coûte environ 5 000 euros (compris dans les 20 000 euros qu'aura coûté à l'entreprise la création de ce produit). Pour un brevet européen ou international, c'est un tout autre prix.
Pour déposer le brevet, il faut d'abord faire des recherches d'antériorité pour s'assurer que le produit n'existe pas à l'international, il faut ensuite faire la demande et attendre environ un an et demi pour obtenir le brevet.

  • Découvrez ci-dessous notre reportage vidéo où Dominique Defay nous présente sa fameuse invention :

Maxime Pitavy