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Rosières

Rosières : l'exploitation laitière fait office d'exemple

mer 13/05/2015 - 16:51 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:34

La Confédération Paysanne de Haute-Loire a organisé une opération ferme ouverte ce mercredi 13 mai. C'est l'exploitation familiale de Jacques Suc qui a été choisie. " La Mure ", lieu-dit de la commune de Rosières où il fait bon vivre. Dans un cadre agréable et avec vue sur la vallée, David Chamard, secrétaire de la Confédération, Charlotte Morin-Chabaud, animatrice, ainsi que la famille de Jacques Suc souhaitent faire le point sur la fin des quotas laitiers.

Les références remplacent les quotas
A la suite de la fin des quotas laitiers, des référencements ont été mis en place. L'ancien quota était de 100 000 litres par coopérative. Ceci n'a pas tellement changé comme l'explique Jacques Suc :

Pour lui, " les quotas laitiers peuvent être une solution " sous réserve que les exploitations soient respectueuses des Hommes et des territoires. Aujourd'hui, chacun peut donc vendre 90 000 litres au prix du marché (environ 300 euros par tonne) puis 10 000 litres sous forme de " lait spot ", c'est-à-dire sous forme de beurre, de poudre... à un prix plus bas (entre 200 et 250 euros/tonne).
Face à cette situation qui favorise les exploitations industrielles, la Confédération Paysanne propose deux solutions :

  • maîtriser et répartir la production laitière sur le territoire avec un maximum de fermes,
  • un prix du lait correct pour que les exploitations à taille humaine puissent se maintenir et se multiplier. La mutualisation des coûts de collecte par des OP pourrait être une solution pour conserver le maximum de lait sur tout le territoire et de contrer la logique de concentration des entreprises laitières.

Une autre façon de faire
Jacques Suc a une exploitation à taille humaine d'une quarantaine d'hectares et une trentaine de vaches laitières. Il explique son mode de fonctionnement " plus raisonné et raisonnable " :

L'exploitant est passé de 12 tonnes d'engrais à deux à trois par an seulement. Il ne nourrit ses bêtes qu'avec du foin ou de la farine de ses céréales et aujourd'hui, il voit la différence : " Elles ont une meilleure santé, elles digèrent mieux et leur poil a changé aussi.

Vivre comme cela, c'est possible
Jacques Suc est en désaccord complet avec ce qui lui a été enseigné à l'école : " Là-bas, on nous dit de mettre de l'engrais, de suivre le marché. " Le fermier explique qu'il arrive à " vivre de façon correcte ". Depuis quelques mois, il s'étonne même de voir sa production augmenter de 150 litres de lait par jour mais " c'est tant mieux ".

----Chute des prix et du nombre d'exploitants
Le nombre de producteurs laitiers était de 3 250 en 2000, aujourd'hui, il n'atteint plus que 1 700. La baisse du prix du lait est une des causes de cette chute. En mars 2014, le prix moyen du lait était de 36 euros les 100 kg. A ce jour, il tourne autour de 30,5 euros.-----Un éleveur = sept emplois
En prenant l'exemple de cette exploitation, la Confédération Paysanne veut montrer que l'agriculture paysanne est une alternative à l'agriculture industrielle. Elle la présente en six points : l'environnement, la qualité des produits, le développement local et dynamique territoriale, l'autonomie, la répartition des volumes et des moyens de production ainsi que la transmissibilité. David Chamard met en avant un point : " Chaque éleveur laitier induit sept emplois alors que les exploitations industrielles réduisent au maximum leurs coûts de production. "

Jacques Suc rêve de voir son fils reprendre l'exploitation avec un de ses amis. Un rêve partagé mais qui demandera une adaptation pour doubler la production de lait et ainsi pouvoir vivre à deux sur la ferme.

E.J.