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Blavozy

Les inquiétudes persistent à l'usine Michelin

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:33

Les salariés de Michelin ont été appelés à un débrayage ce mardi 31 mars par la CGT. Le syndicat dénonce la perte de l'équivalent d'un 13e mois mais pas seulement. L'avenir de l'usine continue à inquiéter, mais Fabrice Marchetti, directeur du site de Blavozy, se veut rassurant.

Les revendications
Hervé Bancel, délégué syndical CGT explique les revendications à la suite du comité central d’entreprise du 24 mars dernier :

Quid des départs en retraite ?
D’après le délégué syndical, 40 salariés devraient partir à la retraite chaque année pendant cinq ans soit 200 personnes. Aujourd’hui, les salariés sont au nombre de 580. Même en situation de crise, ils se sentent en sous-effectif et redoutent que les départs ne soient pas remplacés. Le directeur de site : « Ces craintes ne sont pas fondées puisque nous travaillons avec le service du personnel pour qu'il y ait un transfert des compétences. Il est vrai que beaucoup de départs en retraite sont à prévoir. Pour 2015, il y aura 24 départs au cours de l'année et nous avons déjà recruté 20 personnes. » 

Peur du manque de pérennité

A cause de la baisse d’activité, les salariés ne travaillaient plus les samedis matin depuis le début de l’année 2015. Ils reprennent l’activité sur ce créneau horaire à partir de samedi 4 avril. Le délégué syndical redoute que cette reprise ne soit mise en place uniquement pour répondre à une commande et ne soit pas pérenne. Fabrice Marchetti comprend que le dispositif puisse être déstabilisant mais il estime : « C'est bon signe, on a des commandes supplémentaires donc on reprend le travail en avril et mai. Pour la suite, ça dépend de la conjoncture. En début d'année, nous avions décidé de ne pas travailler les samedis matin pendant les six premiers mois de l'année. » 

0,6%, un minimum insatisfaisant ?

Hervé Bancel explique : « Michelin ne donne plus beaucoup de ses bénéfices à ses salariés mais énormément à ses actionnaires. »  Il déplore également que le taux horaire soit passé de 1,7% il y a quelque temps à 0,6%. Il dénonce : «  Les dividendes ne font que croître : 147 millions d’euros en 2010, 314 en 2011, 378 en 2012, 438 en 2013 et 464 en 2014. Ce qu’on nous enlève, on le donne aux actionnaires. »
Le directeur du site de Blavozy se défend : « C'est une vision partielle, les salariés sont augmentés tous les ans au dessus de l'inflation. 0,6% est le minimum mais ce pourcentage augmente avec la performance : il y a des grilles de critères individuelles ou d'équipe. » 

La dette pour tous

Le délégué syndical CGT évoque un nouveau point : « Michelin a une dette auprès de l'URSSAF. Pour compenser, ils ont provisionné 50 millions d’euros en 2014 pour commencer puisqu'il y a un redressement fiscal de plus de 90 millions d’euros. Tout cela provoque une baisse de bénéfices donc tous les salariés contribuent à baisser cette dette. » Fabrice Marchetti veut clarifier : « Il n'y a ni redressement, ni dette. La loi nous impose d'intégrer les risques potentiels d'un litige avec l'URSSAF. Si celui-ci n'est pas confirmé, ces sommes reviendront dans la trésorerie en 2016. » Le litige concerne les cotisations sociales dûes par l'entreprise par rapport à un plan de départs volontaires entre 2010 et 2012 suite à la loi sur l'allègement Fillon au niveau national. 

Baisse de la prime d'intéressement et de participation

Le délégué syndical conclut : « Michelin est numéro deux mondial mais ont les salaires les plus bas de l’industrie pneumatique. » Du côté de la direction, le directeur explique : « 27 000 euros par an (sur treize mois), c'est ce que gagne, en moyenne, un agent de production. A cela, s'ajoute la prime d'intéressement et de participation. La prime baisse en 2015, la partie de participation passe de 858 euros à 325 euros sachant que Michelin a compensé de 120 euros pour qu'elle ne soit pas encore plus basse. »

 E.J.