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Le 106ème évêque du Puy vient d'être nommé

jeu 12/02/2015 - 13:14 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:32

Le voile est enfin levé sur la succession de Mgr Brincard : le Pape François a nommé ce jeudi 12 février 2015 le Père Luc Crépy évêque du Puy-en-Velay.
Il sera ordonné évêque du Puy le 12 avril prochain, par Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont-Ferrand.

Il travaille sur l'endive, puis le haricot avant d'entrer chez les eudistes
Originaire du Nord de la France, Luc Crépy est né à Lille 12 mai 1958. Il est l’aîné d’une famille de sept enfants, éduqués dans un climat de vie chrétienne. Il termine ses études secondaires à Versailles où il rencontre les eudistes (voir plus bas), avec qui il tisse des liens qui le conduiront plus tard à les rejoindre. De 1976 à 1983, il entreprend des études universitaires à Lille puis à Paris et Bordeaux en biologie végétale… où il travaille sur l’endive, légume apprécié par les gens du Nord.
Muni d’un doctorat, il part deux ans au Brésil, à Brasilia, dans un centre de recherche agronomique, où cette fois-ci il travaille sur les haricots. Au cours de ses années universitaires, la question d’une vocation presbytérale se pose et il participe à un parcours de discernement et de formation avec la Mission de France. De retour en France, il choisit d’entrer chez les eudistes. En 1988, il est incorporé à la Congrégation de Jésus et Marie (les eudistes) et, le 21 mai 1989, il est ordonné prêtre.

Aumônerie de prison à Fleury-Mérogis
Au cours de ses études, il se spécialise en théologie morale, en particulier en lien avec Xavier Thévenot, à l’Institut Catholique de Paris, où il sera chargé d’enseignement pendant près de 20 ans. Il exerce son ministère d’abord comme curé et responsable du secteur pastoral de Brétigny-sur-Orge (diocèse d’Evry). Puis de 1995 à 2001, il assure la charge de Recteur du Séminaire interdiocésain d’Orléans.
De 2001 à 2007, il est nommé Provincial de France-Afrique, au service de ses confrères eudistes. Pendant cette période, il assure la présidence de la Conférence des Supérieurs Majeurs de France. De 2005 à 2007, il participe aussi à l’aumônerie de prison de Fleury-Mérogis comme aumônier bénévole. En 2007, il retourne à Orléans pour un deuxième mandat de Recteur du Séminaire, puis en 2012, il est élu vicaire général de sa congrégation et part à Rome.
Là, il travaille plus particulièrement à la cause de Saint Jean Eudes, docteur de l’Église. Par ailleurs, il enseigne à l’Université Pontificale Grégorienne, au Centre Saint-Pierre-Favre dans la formation de formateurs à la vie sacerdotale et religieuse. Le 12 février 2015, il est nommé, par le Pape François, évêque du Puy-en-Velay.

----Les membres des sociétés de vie apostolique sont des prêtres ou des laïcs qui vivent en communauté sans pour autant être des religieux (ils ne font pas les vœux religieux). Leur société est régie par des constitutions et existe en vue d’une finalité (l’évangélisation et de la formation de bons ouvriers de l’Évangile dans le cas des eudistes).-----Au "service de l'évangélisation"
Mgr Luc Crepy appartient à la congrégation de Jésus et Marie, plus connue sous le nom d’Eudistes d’après le nom de leur fondateur. Cette Société de Vie Apostolique (voir encadré) internationale est au « service de l’évangélisation et de la formation de bons ouvriers de l’Évangile ». En 1643, Jean Eudes rassemble quelques compagnons pour vivre une double mission pour dynamiser la vie chrétienne de tous les baptisés : porter la Parole de Dieu pour en vivre et former des prêtres "selon le Cœur de Dieu".
Afin que l’évangélisation porte des fruits durables, saint Jean Eudes s’est dévoué de tout son être à la formation des prêtres. Les Eudistes travaillent aujourd’hui à la formation de bons ouvriers de l’Évangile et sont engagés dans l’éveil des vocations, la formation dans les séminaires et le service des prêtres. La vie fraternelle en communauté leur est proposée comme un bon moyen de parvenir à la perfection de la charité vers laquelle doit tendre tout baptisé, tout prêtre, tout disciple du Christ.

Près de 400 eudistes, dans dix-huit pays et sur quatre continents
Les Eudistes « travaillent à l’annonce de l’Évangile et au renouvellement de la foi par le témoignage de leur vie, leur prière, leur enseignement et l’accomplissement des diverses tâches pastorales » (Constitutions, n°23). Les missions qui leur sont confiées sont variées : séminaires, formation des laïcs, aumôneries, accompagnement de l’Enseignement catholique, paroisses, centres spirituels, etc…
La congrégation compte aujourd’hui près de 400 eudistes, dans dix-huit pays et sur quatre continents : en France (sept communautés dans six diocèses), en Afrique, en Amérique latine, en Amérique du Nord, aux Philippines enfin. En ces différents lieux, des laïcs, appelés « amis » ou « associés », partagent avec les Eudistes leur patrimoine spirituel et leur propre expérience apostolique.

Comment est nommé un évêque ?
Lorsqu'un diocèse est vacant, le nonce apostolique, cet agent diplomatique du Saint-Siège, accrédité comme ambassadeur de ce dernier auprès des Etats, est chargé de mener une petite enquête auprès de personnes connaissant le diocèse, à la fois en interne et en externe. Il établit alors une liste de noms susceptibles d'occuper la fonction et la transfère à Rome, à la congrégation des évêques, présidée par un cardinal, qui aide le Pape à trancher, puisqu'en dernier ressort, c'est toujours lui qui décide du nouvel évêque.
Le Pape informe ensuite le gouvernement français avant d'officialiser la nouvelle, au cas où l'évêque nommé puisse présenter un obstacle embarassant en termes politiques ou diplomatiques. Cette procédure est avant tout "une délicatesse auprès du gouvernement français", nous précise une source diocésaine, "et c'est un peu une particularité française".

Selon quels critères est choisi le nouvel évêque ?
Pour être nommé à la tête d'un diocèse, il n'est pas nécessaire de connaître le territoire et il y a même une certaine tradition qui conduit à ne pas nommer un membre du diocèse, afin d'éviter tout problème d'égo et surtout pour apporter un regard neuf avec un homme nouveau.
Pour être nommé évêque, il faut déjà être prêtre, mais également avoir un diplôme en philosophie, en droits ou en théologie. Le diplôme n'est pas indispensable mais une solide culture générale, une maturité humaine et une certaine expérience sont requises.

Maxime Pitavy