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Une demi-douzaine de classes menacées de fermeture dans les collèges de Haute-Loire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:32

Ce jeudi 29 janvier 2015, des personnels de plusieurs collèges de Haute-Loire étaient en grève pour protester contre de probables fermetures de classes à la rentrée prochaine. Cette grève concernait notamment les collèges Lafayette du Puy (à l'appel de FO, CGT, SNES, SUD) et Le Monteil de Monistrol-sur-Loire (à l'appel de FO, SNES...).
Les personnels en grève se sont réunis lors d'un rassemblement devant l'Inspection Académique à 13h30, alors que le prochain Comité Technique Spécial Départemental (CTSD) devait y avoir lieu. Les dernières prévisions faisaient état de la fermeture de sept classes et de dotations en baisse.

----En France, on compte en moyenne 28 élèves par classe en collège. Cette moyenne retombe à 25 en Haute-Loire (on en trouve même une à neuf, et d'autres à 15-16... et d'autres à 30).-----Les collèges urbains ne veulent pas faire les frais du maintien des collèges ruraux
Au collège Lafayette, le message est clair : "non au quatre classes de 30 élèves, oui au maintien des cinq classes de 24 élèves". Il y est en effet prévu la fermeture d'une classe de sixième pour la prochaine rentrée. Sur le bassin du Puy, compte tenu des effectifs anticipés, les trois collèges publics auraient donc des classes de sixième très proches du seuil de 30 élèves (au-delà, une ouverture de classe est imposée).
"Le nécessaire maintien des collèges isolés, ruraux et de montagne avec des effectifs faibles ne saurait être un argument pour les opposer aux autres établissements du département auxquels seraient imposés 30 élèves par classe", s'emportent les syndicats.

Au collège Lafayette, il est impossible d'accueillir plus de 28 élèves
Autre problème à Lafayette : l'établissement a été rénové au début des années 90, alors que le législateur préconisait 24 élèves par classe de collège. Le collège accueille aussi une ULIS [ndlr : unité locale d'inclusion scolaire] handicap moteur et un dispositif d'accompagnement des élèves dyslexiques, ce qui induit la présence d'accompagnants adultes auprès de ces adolescents. La majorité des classes ne peut ainsi pas accueillir plus de 28 élèves...

>> Agnès Chichereau, enseignante au collège Lafayette et responsable syndicale FO, déplore ces fermetures de classe et s'appuyant sur son expérience, elle considère qu'il est impensable de travailler avec 30 élèves par classe ; elle préconise 24 élèves maximum par classe.

"On ne laissera pas d'élève dehors"
Au rang des craintes évoquées, on retrouve aussi le renforcement de l'enseignement privé : puisque les trois collèges publics du bassin du Puy devraient avoir l'an prochain des classes de sixième très proches du seuil de 30 élèves, "il ne sera pas possible d'accueillir de nouveaux élèves et ils seront donc obligés de se tourner vers le privé", nous explique un professeur lors du rassemblement ce jeudi après-midi.
"On ne laissera pas d'élève dehors", nous a assuré Jean-Williams Semeraro, l'Inspecteur d'académie de la Haute-Loire, qui nous a accordé un long entretien téléphonique ce jeudi soir et qui fera l'objet d'un article plus détaillé ce vendredi sur Zoomdici, "si des élèves souhaitent intégrer un des établissements publics du bassin du Puy, ils l'intégreront". Autrement dit, si les effectifs le justifiaient à la rentrée prochaine, une classe serait ouverte dans l'un de ces établissements, en concertation bien sûr avec les trois chefs d'établissement et dans l'intérêt général du territoire.

Des craintes à Monistrol aussi

>> Roseline Enfroy, professeure de lettres au collège Le Monteil de Monistrol-sur-Loire, expose les difficultés que va rencontrer son établissement avec la suppression de 23 heures de dotation horaire, tout en rappelant que les premières victimes seront les élèves.


Le soutien des parents d'élève

>> Alain Ferrier, représentant de l'association des parents d'élèves du collège Lafayette FCPE, affiche son soutien à l'équipe éducative et considère qu'enseigner dans des classes 30 élèves, avec un niveau hétérogène, est presque impossible, sans oublier le risque de voir des enfants laissés sur le bord de la route...


Maxime Pitavy

>> Nous avons joint par téléphone Jean-Williams Semeraro, l'Inspecteur d'académie de la Haute-Loire, qui tempère la colère des syndicats : "en Haute-Loire, nous avons des conditions d'enseignement qui ne sont quand même pas apocalyptiques". Ce vendredi, un article y sera consacré sur Zoomdici.