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Les médecins annoncent une troisième journée portes closes

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:32

Les syndicats de généralistes durcissent le mouvement. Une dizaine d'organisations* ont été reçues, il y a une semaine lundi 12 janvier 2015, par la ministre de la Santé. Malgré quelques promesses de Marisol Touraine sur la formation universitaire, le compte n'y est pas pour les syndicats. Depuis la mi-décembre, ils demandent une réécriture du projet de loi santé. Ils revendiquent une amélioration des conditions d'exercice de leur profession, une augmentation du prix de la consultation, ainsi que des rémunérations forfaitaires et aides incitatives.
MG France, syndicat majoritaire, refuse l’obligation du tiers-payant. Tiers-payant qui n’est possible "que s’il est simple et garanti: une facture unique, un règlement unique, une garantie de paiement".

Les généralistes maltraités par la Sécu ?
Ne mâchant pas ses mots, MG France exige "la fin de la discrimination et l’arrêt de la maltraitance" dont sont victimes les médecins généralistes. Il explique que parmi toutes les spécialités médicales, les généralistes sont les seuls exclus de la majoration MPC portant la valeur de la consultation à 25 euros. Parmi tous les médecins, les généralistes sont les seules victimes d’une politique de harcèlement des caisses d’assurance maladie qui porte notamment sur les arrêts de travail et sur leurs prescriptions. Parmis tous les professionnels de santé les médecins généralistes sont les seuls à voir leur profession progressivement démantelée.
En Haute-Loire, MG43 appelle les généralistes à fermer leurs cabinets pour une troisième journée portes closes, le 5 février prochain. Le 6 janvier dernier, environ 70 % des médecins avaient suivi l'appel. La première avait eu lieu le 23 décembre.

Une action de sensibilisation sur le Breuil
D'ici là, l'appel à la grève de la Carte vitale est maintenu (depuis le 5 janvier) "dès lors qu’elle ne pénalise pas les patients" pour engorger les services de la Sécurité Sociale avec des feuilles de soins. MG43 invite les généralistes à poursuivre la grève administrative.
D'autre part, un modèle de courrier à l’intention du Président de la République a été transmis aux généralistes du département. Il sera proposé à la signature des patients par ces derniers, puis collecté. Une remise officielle en préfecture est prévue le 5 février.
Elle sera remise en préfecture le 5 février après un rassemblement place du Breuil, au Puy, avec une action de sensibilisation auprès de la population.
Par ailleurs, MG 43 va solliciter les responsables politiques du département pour des entrevues.

De moins en moins de médecins
Enfin, MG43 lance une enquête sur la démographie de la médecine générale en Haute-Loire et ses perceptives dans les années à venir. Car la chute démographique de la médecine générale va s’amplifier dans les cinq ans à venir. Et le syndicat de s'interroger : "l’indifférence du gouvernement veut-elle dire que la menace sur l’accès aux soins de proximité ne le concerne pas ?"
Pour le syndicat majoritaire de généralistes, "ce mouvement s’impose par son ampleur et par sa durée comme l’un des événements majeurs survenus dans le paysage médical depuis de nombreuses années".

Le boycott de la carte vitale inapproprié ?
De leur côté, les syndicats de retraités CFDT, CGT, FGR FP, FDSEA, FSU de la Haute-Loire estiment que ne pas prendre en charge la carte vitale et retarder ainsi le remboursement des malades est "tout à fait inapproprié". Et de citer le Docteur Vieilledent, de Saugues, qui écrit dans son livre Médecin de campagne, paru en novembre 2014 : « On ne peut pas mettre en cause le patient. C'est un statut qu'il ne choisit pas. La maladie est une injustice. Elle lui tombe dessus. Il a besoin de la garantie d'être soigné, et le mieux possible ».

Des patients à la peine
Les syndicats de retraités constatent que des usagers en nombre croissant "ne peuvent pas acquérir de mutuelle de santé, même avec les aides, et n'osent plus se présenter devant un médecin". Ils remarquent que  les avances d'argent pour les consultations et soins constituent pour les malades des sommes importantes sur leur budget, "sans parler des dépassements d'honoraires toujours non maîtrisés" et notent que les déserts médicaux sont un obstacle supplémentaire et occasionnent des déplacements coûteux "et parfois difficiles qui dissuadent les personnes de se faire soigner".

Tout dépend de l'angle de vue
D'une manière générale, pour garantir l'accès aux soins pour tous, les syndicats de retraités considèrent que la politique de santé doit être centrée sur les patients et non sur les professions de santé : "Les pouvoirs publics, pour l'avoir ignoré depuis de nombreuses années et laisser se développer un certain nombre de dérives, en paient aujourd'hui le prix."

A.W.

* MG France : Fédération des Médecins Généralistes de France
ISNAR : Inter Syndicale Nationale Autonome et Représentative des Internes de Médecine Générale
REAGJIR : Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants
SNJMG : Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes
SNEMG : Syndicat National des Enseignants de Médecine Générale    
CNGE : Collège National des Généralistes Enseignants
FMF : Fédération des Médecins de France
FNCS : Fédération Nationale des Centres de Santé
CMG : Collège de Médecine Générale
ANEMF : Association Nationale des Etudiants en Médecine de France