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Immigrés, demandeurs d'asile... les boucs émissaires tout désignés

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:31

"La situation désastreuse sociale et économique dans notre pays, le chômage grandissant, allié à un manque de perspectives d’avenir, amène nombre de nos concitoyens à un repli sur soi. La peur de l’autre et la désignation de l’étranger comme bouc émissaire font monter une xénophobie dangereuse". Le constat est signé Christine Chevalier, du réseau RESF (réseau éducation sans frontière) de Haute-Loire.
Le Collectif de soutien aux demandeurs d’asile et sans papiers en ressentirait d'ailleurs les répercussions. Il affirme que depuis quelques mois, les demandes de titre de séjour pour la santé sont refusées par le Préfet alors même que les médecins experts de l’ARS (agence régionale de santé) ont accepté le dossier. Le refus de droit au travail serait quasi systématique malgré des promesses d’embauche ou des contrats de travail en bonne et due forme, voire en CDI.

----Le collectif se réunit chaque deuxième mercredi du mois, à 18h30 à la maison de la citoyenneté, au Puy-en-Velay.-----"Il y en a assez qu'ils soient toujours les boucs émissaires"
Un rassemblement était donc orchestré devant les grilles de la préfecture ce mercerdi midi, alors qu'une délégation était reçue par le préfet. Le collectif déplore que les demandeurs d'asile subissent de plein fouet la crise et il demande la régularisation des sans-papiers, ainsi que l'obtention de titres de séjour.
"Il y en a assez qu'ils soient toujours les boucs émissaires", tempête Christine Chevalier, "et le droit d'asile ne cesse d'être bafoué". Pour elle, "les propos du FN sont de plus en plus diffus, comme leurs idées, qui sont de plus en plus reprises par l'ensemble de la classe politique".
Elle estime que les immigrés sont des boucs émissaires et que la politique visant à monter les gens les uns contre les autres ne nous mènera que vers une guerre sociale. Ecouter. {{audio1}}

Depuis 80 ans, la proportion d'étrangers en France stable
L'invasion est un fantasme : depuis 80 ans, la proportion d'étrangers en France est la même, soit un pour mille (65 000 personnes par an en moyenne, données Insee). Ces chiffres prouvent donc qu'il n'y a pas d'invasion, contrairement aux idées reçues et largement diffusées par l'extrême droite. Pour Christine Chevalier, le problème vient avant tout de la pauvreté et du fossé qui se creuse dans la répartition des richesses. Ecouter. {{audio3}}

La crise ? Pas pour tout le monde
La montée de la xénophobie et de l'intolérance est la conséquence d'un mal-être généralisé, fondamentalement lié à la question de l'emploi. Christine Chevalier estime qu'il n'y a pas de dette et que la crise n'est qu'un prétexte pour faire avaler toute sorte d'horreurs et afin de faire reculer les droits sociaux. Ecouter. {{audio2}}

----En revanche, les expulsions coûtent au contribuable : une expulsion est estimée à 26 000 euros. En 2013, la note s'élèverait donc à 936 millions d'euros.-----Les immigrés ne vident pas les caisses de l'Etat, ils les remplissent !
Selon des données de l'Insee, les immigrés versent chaque année 60 milliards de cotisations sociales, impôts et TVA, alors que les perstations sociales dont ils bénéficient ne s'élèvent qu'à 48 milliards d'euros. Le solde est donc positif de 12 milliards d'euros !
De plus, à l'échelle mondiale, ces immigrés ont versé en 2010 325 milliards de dollards à leurs pays d'origine, soit deux fois plus que le montant de l'aide publique au développement...

Maxime Pitavy

  • Pour plus d'informations chiffrées et détaillées visant à briser les idées reçues, nous vous invitons à (re)lire nos précédents articles : 

* Sur l'immigration

* Sur le droit d'asile