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Les bourreaux présumés d'un mineur attendront encore un peu en prison

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:31

Les deux jeunes gens sont soupçonnés d’avoir passé à tabac un jeune homme de 15 ans dans la nuit du lundi 10 à mardi 11 novembre 2014. Les agresseurs auraient fait monter de force leur victime dans le coffre d’une voiture à proximité d’un établissement de nuit de Saint-Christophe-sur-Dolaizon. La scène continue sur la plage de Chadron où ils auraient passé à tabac l’adolescent, lui maintenant la tête sous l'eau glacée de la Loire au Pont de Chadron, à Solignac-sur-Loire.

Un homme manquant
Les agresseurs auraient été trois mais le dernier homme serait toujours recherché. Ce lundi 17 octobre, ce sont donc deux jeunes hommes qui ont été déférés en comparution immédiate. Les locaux du tribunal des Prud’hommes a été réquisitionné à cause de l’affaire de Saint-Victor-Malescours jugée au Palais de justice.

Séquestration, agression et outrage
Le premier a 21 ans et possède deux mentions à son casier judiciaire. L’une datant du 27 juillet 2010 pour des faits similaires, l’autre datant du 13 octobre 2010 pour transport d’armes et infractions impliquant des stupéfiants. Le second est tout juste majeur, il est aussi présenté pour outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique. Il aurait menacé de mort les gendarmes et essayé d’infliger un coup de tête à l’un d’eux. Il a tenté de se justifier : « Il faut comprendre, c’était le matin. Ils ont défoncé mon mur et fait pleurer ma mère ».

Un traitement responsable ?
L’avocate du plus jeune a expliqué que son client était dans un état psychiatrique particulier. Il a subi deux analyses en 2013 et 2014. Suite à la première, le jeune homme a été placé sous traitement anti-psychotique. Ce dernier a été arrêté quand il a été placé en détention provisoire il y a quelques mois. D’après son avocate, cet arrêt pourrait provoquer une recrudescence des troubles psychiques dans les semaines et mois suivants.

Trois demandes pour faire avancer l’enquête
Le plus jeune des agresseurs présumés a demandé un délai pour préparer sa défense, contrairement à son acolyte. Son avocate a réclamé le visionnage des vidéos de surveillance de la discothèque, l’analyse ADN du tapis de voiture déjà mis sous scellé et la recherche de la troisième personne qui aurait été présente sur les lieux la nuit de l’agression.

« Il y a séquestration »
Le ministère publique a estimé l’analyse ADN trop coûteuse : « Que la victime ait été maintenue dans le coffre de la voiture ou non, il y a séquestration ». Les deux jugements sont pour lui, indissociables et méritent que les deux jeunes gens soient gardés en détention provisoire pour éviter une concertation, une réitération des faits et une pression sur un témoin. De plus, l’un d’eux aurait essayé de se soustraire à son arrestation et « risquerait de disparaitre ».
Sans surprise, le tribunal a choisi de renvoyer le jugement au 29 décembre prochain. Une nouvelle expertise a été demandée pour le plus jeune des agresseurs présumés. Les deux prévenus resteront cependant en détention provisoire pour les mêmes raisons que celles pointées par le ministère public.

E.J.