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Un des incendiaires présumés de Brives condamné pour d'autres affaires

, Mise à jour le 27/11/2020 à 05:53

L'un des trois auteurs présumés des six incendies de Brives-Charensac et Chadrac a été traduit en comparution immédiate devant le Tribunal correctionnel du Puy-en-Velay pour d'autres faits ce lundi 13 octobre 2014, dans l'après-midi. 

Parcours semé d'embuches
Le jeune homme de 18 ans à peine n'a pas eu un parcours facile. Benjamin de la famille, il a perdu sa mère à l'âge de 5 ans des suites d'une maladie grave. Cinq mois plus tard, son père sombre dans l'alcool. Il est alors placé, avec son frère, en foyer d'accueil. Les années passent et le jeune garçon commence à fréquenter des personnes à l'influence néfaste. Il a déjà quelques délits à son actif mais mineur au moment des faits, seul une conduite sans permis figure à son casier judicaire. A la suite d'une opération à la hanche dont il ne se remet pas, le père, retraité, est aujourd'hui en fauteuil roulant et ses problèmes vis-à-vis de l'alcool restent inchangés.

Du chèque à la casquette
Pour ce qui est des vols, l'accusé reconnaît avoir dérobé le contenu du sac d'une amie de son père : chèquier, pièces d'identité... Le jeune homme a utilisé un chèque et en aurait donné cinq autres à des amis. Les pièces d'identité ont été retrouvées dans le parking de l'AFPA (Association de Formation Pour les Adultes) où l'accusé faisait une formation. C'est également à l'AFPA que le jeune adulte est suspecté d'avoir dérobé un survêtement et une casquette de marque à un de ses collègues après avoir forcé la porte de sa chambre. L'intéressé nie le vol et explique lui avoir achetés. 

Après les explications, les aveux
Il est également accusé d'avoir commis des vols dans les bâtiments municipaux de Présailles. D'abord dans le secrétariat de la mairie, dans le bureau du maire, puis dans la salle polyvalente et le local des chasseurs. Après une heure à s'embourber dans des explications peu convainquantes, il a quand même fini par reconnaître qu'il était présent sur les lieux. Dans la plupart des faits, l'accusé aurait agi avec certains de ses amis, eux-mêmes compromis dans l'affaire des incendies brivois.

" Une relation toxique "
Le père du jeune adulte avait déclaré être victime de violences physiques et morales au quotidien depuis que son fils était revenu vivre chez lui il y a environ un an, ce dernier consommant régulièrement des produits stupéfiants. Affecté par les accusations de violences, le jeune homme nie avoir levé la main sur son père. Il explique l'avoir gifflé une fois quand il avait 17 ans. Une chose est sûre : le domicile des deux hommes est dans un tel état d'insalubrité que l'Agence Régionale de la Santé (ARS) a ordonné la mise aux normes du logement. La défense a pointé un syndrome de Diogène chez le père de famille qui, aggravé par sa mobilité réduite, le poussait à vivre dans des conditions désastreuses. Cette situation, sur fond l'alcool d'un côté et de drogue de l'autre, a créé une sorte de " relation toxique " entre les hommes vascillant entre haine et amour. Le jeune adulte a déclaré ne pas en vouloir à son père pour les accusations et a demandé qu'on ne lui interdise pas de voir son père.

21 000 euros détournés
Le père a également signalé des vols d'argent après avoir donné procuration à son fils. En un an, ce sont plus de 21 000 euros qui ont été retirés du compte du retraité. Pourtant, l'accusé se défend : " À chaque fois, mon père me donnait un papier à donner à la banque et le banquier l'appelait pour vérifier. J'ai toujours ramené les courses mais j'ai gonflé les notes pour avoir un peu plus d'argent ". Pourtant depuis un an, le retraité qui a toujours payé ses factures, s'est retrouvé à découvert en permanence. L'accusé a fini pas déclarer : " J'en ai profité un peu mais je n'étais pas le seul " sans en dire plus.

Huit mois ferme
Le vice-procureur de la République du Puy, Yves Dubuy, a requis six mois de prison ferme non assorti d'un sursis et d'un an de mise à l'épreuve.
Le tribunal a déclaré le prévenu coupable de tous les chefs d'accusation et l'a condamné à une peine de huit mois de prison ferme, assortie d'une période de sursis de six mois et trois ans de mise à l'épreuve. Le jeune homme n'a pas le droit de se rendre sur la commune de Présailles pendant une durée d'un an. Une obligation de soins, de formation et de travail à été ordonnée.

E.J.