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St-Just-Malmont : situation critique chez Cheynet & Fils

, Mise à jour le 26/11/2020 à 19:23

Depuis quelques années, les affaires de l'entreprise de Saint-Just-Malmont, Cheynet & fils, vont plutôt mal. Elle est d'ailleurs en redressement judiciaire depuis le 1er juillet. Mais c'est mardi 29 juillet au soir que la nouvelle est tombée : 113 emplois vont être supprimés malgré quelques actions des salariés les 24, 25, 29 et 30 juillet. La CGT (Confédération Général du travailleur) et Fo (Force Ouvrière) sont engagés dans les négociations. Nous n'avons réussi qu'à contacter la CGT.

113 licenciements ou moins ?
Le délégué Syndical, Cédric Sabatier, nous a expliqué : « Alors il y aura 113 emplois supprimés dont 86% directement lié à la production, et, à cela il faut enlever 24 postes créés, 8 postes en CDI en proposition de reclassement. La direction nous a également indiqué qu'elle intégrait les longues maladies au plan social, ce qui pourrait donc encore réduire le nombre de licenciements par rapport à l'effectif au travail. Il y a encore autre chose qui va réduire le nombre de licenciements, c'est le nombre de départs volontaires ».

Les produits asiatiques étouffent-ils le marché français ?
D'après le directeur général de Cheynet & fils, Jean-Jacques Monge : « Le facteur économique déclenchant les difficultés de l'industrie textile en France, c'est la levée des quotas en 2005 par l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui a fait que tout d'un coup l'Europe a vu déferler une vague de produits asiatiques sur le marché ». Il nous explique que depuis les entreprises cherchent à s'ajuster en dimensionnant de plus en plus petit. Il confirme que le marché des produits finis soit en croissance, c'est-à-dire qu'il se vend de plus en plus de lingerie féminine puisque la population augmente mais que le nombre de sous-vêtements créés en France en particulier mais aussi en Europe diminue puisqu'ils sont fabriqués de plus en plus en Asie.

Plus difficile d'année en année
L'entreprise textile altiligérienne a été placé en sauvegarde dès 2009. A cette époque, un plan de réduction des effectifs avait déjà eu lieu. Le chiffre d'affaire a nettement diminué en quelques années puisqu'il est passé de 19 millions d'euros en 2010 à 15 millions en 2012. En 2013, les chiffres remontent légèrement avec l’infortune d'un concurrent. Le directeur général prend le soin de nous détailler :  « Je voudrais préciser que supprimer 113 emplois serait une décision stupide si elle n'était pas accompagnée d'autres mesures. Nous avons revue la stratégie de l'entreprise pour se recentrer sur le marché de la lingerie et du chausson. Nous avons également stoppé toutes les activités de diversification puisque nous n'en avons plus les moyens. Nous voulons rembourser nos dettes, réinvestir dans du matériel et dans de la recherche pour proposer à nos clients fabriquants de lingerie et de corseterie des produits élastiques qui soient toujours innovants ».

Vivre avec les évolutions de marché
Aux vues des retombées négatives, nous lui demandons s'il croit à un retour en arrière en ce qui concerne la levée des quotas. Sa réponse est claire : « Je n'y crois pas une seconde. Je pense que le rôle d'un chef d'entreprise, c'est de vivre avec les évolutions de marché quelles soient positives ou négatives et de s'adapter en faisant des choix. L'inconvéniant, c'est que les choix ont un impact social et que le titre que tout le monde retient c'est « 113 licenciements chez Cheynet et fils » mais personne ne dit que ça fait deux ou trois ans qu'un chef d'entreprise a mis toute son énergie et tous ses moyens financiers pour maintenir l'emploi dans une entreprise qui fait de la fabrication 100% française. Les choix ne se sont pas montrés payant ».

Pour la première étape, l’échéance du tribunal de commerce aura lieu le 2 septembre. Le plan unilatéral de la direction est parti à la DIRECCTE en vue d'une homologation ou d'une rechute avant d'être présenté au juge commissaire du Tribunal de Lyon.
La CGT ne nie pas la possibilité d'action à la rentrée. 

E.J.