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Haute-Loire : Le premier radar nouvelle génération en service dès ce samedi

ven 27/06/2014 - 19:16 , Mise à jour le 26/11/2020 à 19:23

Alors que 30 radars mobiles nouvelle génération viennent d'être livrés en France, la Haute-Loire hérite d'un appareil. Ce dernier, installé dans une Citroën Berlingo de couleur kaki, est directement relié à un GPS et permet de relever les infractions en temps réel, de jour comme de nuit, à l'arrêt comme en circulation et sur plusieurs voies de circulation.
En Haute-Loire, pas moins de 3 500 excès de vitesse ont été recensés depuis le début de l'année civile. Compte tenu de "l'éfficacité" de ce nouvel appareil (il relève en moyenne 17 infractions par jour et par équipement), le bilan des flashs sur les routes de Haute-Loire pourrait bien doubler d'ici la fin de l'année...

----Pour une zone limitée à 50 km/h, vous serez flashé à partir de 61 km/h car la marge technique est de 10 km/h tant que le radar circule à moins de 100 km/h. Au-delà de cette vitesse, la marge technique est de 10 % : pour une zone limitée à 110 km/h, vous serez flashé à partir de 124 km/h (car c'est la vitesse GPS qui est prise en compte).-----A l'arrêt ou en circulation, de jour comme de nuit et de face comme de dos
Ce nouveau radar permet de relever la vitesse de plusieurs véhicules, sur trois ou quatre voies, selon que le Citroën Berlingo soit à l'arrêt ou non (un gendarme suffit à l'arrêt, il en faut deux lorsque le véhicule circule). Il est constitué d'un appareil prenant les photos, fixé sur le tableau de bord, et d'un flash imperceptible, puisqu'il est recouvert d'un verre opaque et fixé sous la plaque d'immatriculation qui se trouve à l'avant du véhicule.
Les données enregistrées par le radar sont aussitôt transmise au centre national chargé de réceptionner les infractions constatées par les gendarmes. Il peut être utilisé de jour comme de nuit et contrôle la vitesse des véhicules qu'il croise ou qui le suivent. Une marge de manoeuvre existe tout de même pour les automobilistes : elle varie selon les limites de vitesse autorisées (voir encadré).

Encore en phase de configuration, il sera en service dès samedi
Le nouvel appareil sera affecté successivement aux brigades motorisées de Lempdes-sur-Allagnon, du Puy-en-Velay et d'Yssingeaux. L'objectif est de lutter contre les grandes vitesses et de maintenir les autombilistes en alerte permanente car tous connaissent aujourd'hui les emplacements des radars fixes du département, sans oublier qu'il existe des systèmes permettant de les repérer.
Selon les gendarmes formés à son utilisation (qui ont ensuite la charge de former leurs collègues), ce nouvel outil est fiable à 100 %. Présenté à la presse ce mercredi, le radar mobile nouvelle génération est toujours en phase de configuration ce vendredi, bien que déjà opérationnel. Il commencera à relever ses premières infractions dès ce samedi 28 juin au petit matin.

----La "rentabilité" de l'outil est au coeur de la polémique car le nouveau radar verbalisera systématiquement le moindre excès de vitesse, là où un gendarme aurait pu faire preuve de plus de compréhension, en appréhendant les diverses circonstances et en posant un regard humain sur l'infraction. A l'effigie de la mécanisation de nos sociétés, cet appareil n'a probablement pas fini d'être décrié...-----31 véhicules et six radars pour les forces de l'ordre de Haute-Loire
Le radar a été installé dans un des 31 véhicules que compte la flotte de gendarmerie de Haute-Loire. Comme la voiture est banalisée, le seul signe de distinction sera le gendarme, en uniforme, qui conduira la Citroën Berlingo de couleur kaki. Enfin, cinq radars embarqués, d'ancienne génération, fonctionnent toujours en Haute-Loire.
Trois sont affectés aux brigades motorisées de Lempdes-sur-Allagnon, du Puy-en-Velay et d'Yssingeaux, un est en poste dans les unités de la compagnie du Puy et le dernier est à la disposition du commissariat de police du Puy.

>> Pour nous présenter ce nouvel outil et en comprendre les particularités, nous avons posé quelques questions à l'adjudant Michel Pejkaert, commandant de la brigade motorisée du Puy-en-Velay :

  • Selon vous, quels sont les avantages de ce nouvel équipement ?
    Déjà, la mise en pratique est assez simple et ce nouvel appareil pourra prendre des véhicules qu'on ne pouvait pas verbaliser par le passé avec les appareils dont nous disposions jusqu'à présent puisque ce dernier prend dans les deux sens de circulation.
  • A quelle fréquence sera-t-il utilisé ? Tous les jours ?
    Dans un premier temps, on envisage de le faire sortir trois à quatre demi-journées par semaine. Après, comme partout, les effectifs sont limités en période estivale avec les congés de nombreux personnels donc c'est toujours un peu plus compliqué mais on arrive toujours à trouver puisqu'on est trois brigades motorisées sur le département et que l'appareil va tourner d'une brigade à l'autre.
  • N'y a-t-il pas un risque de fragiliser les relations entre les forces de l'ordre et les automobilistes, qui pourraient se sentir piéger ?
    Ni oui ni non. Dans ce métier, il faut éviter d'avoir des états d'âme. Le pouvoir en place a décidé de nous équiper avec ce matériel, donc on se doit de travailler avec.
  • Quels axes seront visés en priorité (nationales, départementales...) ?
    En priorité, nous allons viser les axes principaux de notre département, c'est à dire la RN 102, la RN 88, aussi bien au nord qu'au sud. Après, sur les axes secondaires, on essaiera de travailler et on verra bien ce que ça donne mais on va surtout l'utiliser sur les axes où il y a le plus de circulation.
  • Circuler au-delà de la vitesse autorisée est-il nécessairement une conduite à risque ?
    Oui, nécessairement. Ce n'est peut être pas l'avis de tous les automobilistes mais la vitesse est un facteur aggravant d'accidents. Il faut donc faire de la répression puisque manifestement, la prévention ne suffit pas.
  • Y-a-t-il un "temps de recharge" entre deux photographies ?
    Non, absolument pas car il s'agit de matériel numérique de haute performance, les photographies sont prises à 20 millions de pixels et il n'y a pas de flash. Autrement dit, si trois véhicules nous doublent en même temps et en excès de vitesse, ils seront tous les trois photographiés
  • Cet équipement peut-il relever d'autres infractions ?
    Non, car l'appareil est fait pour relever les infractions à la vitesse. Les autres infractions possibles, comme un dépassement de ligne blanche, une conduite sans ceinture de sécurité ou avec un téléphone portable, qui pourraient être commises par l'usager seraient relevés par les gendarmes qui sont à bord du véhicule, mais pas par l'appareil lui-même.
  • Une interception est-elle alors envisageable ?
    C'est un véhicule banalisé qui n'est pas prévu pour l'interception mais dans le cadre de notre travail, on est tenus d'intervenir en cas de danger, même si ce véhicule n'est pas spécialisé dans l'interception de véhicules en infraction.

Maxime Pitavy