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« Catastrophique », « hédonisme exacerbé », comment s'est passée la philo ?

, Mise à jour le 26/11/2020 à 19:21

« Les œuvres d'art éduquent-elles notre perception ? », « doit-on tout faire pour être heureux ? » ou une explication de texte : Karl Popper, «La Connaissance objective» pour les littéraires. « Suffit-il d'avoir le choix pour être libre ? », « pourquoi chercher à se connaître soi-même ? » ou une explication de texte : Hannah Arendt, « Condition de l’homme moderne » pour la série ES. « Vivons-nous pour être heureux ? », « l'artiste est-il maître de son œuvre ? » ou une explication de texte : René Descartes, « Règles pour la direction de l’esprit » pour les scientifiques. « La diversité des cultures fait-elle obstacle à l’unité du genre humain ? », « peut-on être indifférent à la vérité ? » et une explication de texte : Kant, « Doctrine de la vertu » pour le bac Techno. Plus d'un millier de candidats de Haute-Loire devaient en découdre avec la traditionnelle (et redoutée) épreuve de philosophie ce lundi dès 8 heures. Nous avons rencontré 5 futurs bacheliers.

Les pessimistes qui n'auront pas la moyenne
Il y a ceux pour qui la philosophie est un handicap et coûtera des points. Sébastien, lycéen en terminale ES à Simone Weil fait partie de ces jeunes là : « j'ai pris l'option 3, le texte et ça s'est très mal passé », explique t-il un poil désappointé, « c'était sur le travail et je n'avais pas trop regardé cette thématique là. J'ai juste écrit « le travail fait la force », je ne sais même pas si c'est une citation alors bon... » Ecrire l'union fait la force aurait été plus correct, même si la tirade n'est pas signée Kant ou Socrate. La moyenne risque donc difficile à aller chercher : « sincèrement ? Je n'aurai pas plus de 7/8 », conclut Sébastien un peu médusé.

Les optimistes... mais qui n'auront pas la moyenne non plus
D'autres sortent du lycée public ponot avec le sourire, certainement soulagés d'avoir terminé cette première épreuve de l'examen et d'avoir vu réellement ce qu'était ce baccalauréat qui fait si peur. Lola (terminale ES) a opté elle aussi pour l'analyse du texte, « ça s'est plutôt bien passé, je n'ai pas mis de citation car ce n'était pas vraiment les notions sur lesquelles j'avais planché ». Toutefois elle n'est pas inquiète : « je m'en suis plutôt bien sortie », souligne-t-elle avec un sourire. Mais en philo, avoir réussi n'est pas toujours significatif de bonne note : « j'espère bien avoir 8 ou 9 », prévient-elle.

Les optimistes qui comptent bien aller chercher la moyenne
Finalement 3 des 5 personnes interrogées rentrent dans cette catégorie là : ceux qui veulent 10 au moins ? Il y a d'abord Floriane, en terminale S à Simone Weil, visiblement calée sur le sujet : « ça s'est plutôt bien passé, je ne m'y attendais pas vraiment. J'ai planché sur le sujet 2, « vivons-nous pour être heureux ? », j'ai parlé de l’hédonisme exacerbé et modéré (sic). J'espère bien avoir la moyenne, même plus, je vise le 13 », glisse-t-elle en souriant et visiblement soulagée.
Manon, elle aussi en terminale S, à Notre-Dame du Château à Monistrol a également opté pour le sujet « bonheur ». « J'ai parlé des septiques, des capitalistes, du fait qu'on ne peut pas être heureux sans connaissance car c'est le moteur d'une bonne insertion sociale. Sans savoir, l'homme est ignorant et il ne peut pas bien vivre en société. Il est donc malheureux car tous les hommes ont des besoins affectifs à assouvir », elle n'a pas hésité à agrémenter son argumentation de petites phrases, certaines apprises sur le tard, « j'ai fait référence à Hegel et j'ai entendu une citation sur NRJ juste avant d'entrer au lycée : « la nature agit, l'homme fait » de Kant alors je l'ai placée (sic) » explique cette jeune femme qui ne demande « que le 10/20 ».
Le sujet « Vivons nous pour être heureux » a été particulièrement apprécié. Mathilde (terminale S à Notre-Dame du Château à Monistrol) a rédigé 7 pages sur ce thème. « C'était celui qui m'inspirait le mieux, j'ai utilisé trois citations de philosophes dans ma rédaction : Kant, Rousseau et Hegel. Ayant eu la moyenne toute l'année en philosophie, j'aimerais l'avoir aussi le jour J ».

C'est tout le mal qu'on souhaite à ces lycéens : « Les portes de l'avenir sont ouvertes à ceux qui savent les pousser », ce n'est pas de Kant, mais de Coluche.

A.P.