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« Il ne faut pas taper sur tous les opticiens pour 5% de canards boiteux »

mer 28/05/2014 - 14:16 , Mise à jour le 26/11/2020 à 19:21

Jeudi dernier, nous évoquions dans nos colonnes les résultats d'une enquête menée par l'UFC que Choisir concernant les opticiens du département. L’association de consommateurs mettait en lumière certaines fraudes à la complémentaire santé : « difficile, voir impossible », se défendent les frères Linossier, opticiens au Puy.

« Nos prix sont encadrés par les fabricants et les mutuelles »
Pierre-Franck et Laurent Linossier sont les gérants des magasins Optic 2000 et Général d'Optique au Puy. Leur profession mise en cause dans cette enquête, ils ont tenu à réagir, « il ne faut pas faire de généralité ». Dans leur cas, ces deux frères expliquent qu'il est compliqué de frauder et que leur conviction leur interdit de le faire, « Général d'Optique est une franchise comme Mac Donald's, on ne peut acheter que les produits exclusifs. Optic 2000 est une groupement coopératif d'opticiens indépendants : cela permet de mutualiser la communication, de faire des achats groupés ou encore de bénéficier des marques spéciales », avant de reprendre, « on est presque pieds et mains liés, la marge de manœuvre est très étroite à 10/15 euros près puisque les tarifs sont imposés par la direction des groupes. Nous sommes beaucoup moins libres que des indépendants par exemple ». Bien qu'encadré par les accords passés avec les fabricants et les mutuelles ; interrogé sur les deux cas de fraude découverts par les « clients mystères » de l'UFC, Laurent concède : « tout le monde est libre de faire des fausses factures, mais pour une profession qui porte sur du médical ce n'est pas raisonnable ».

« Il y a lunettes et lunettes »
L'enquête réalisée par l’association de consommateurs a aussi mis en exergue la cherté des lunettes en France (ndlr, les plus chères du continent), « il y lunettes et lunettes », soulignent les opticiens du Puy, « nous sommes dans un pays où si vous souhaitez de la qualité avec la main française, il faut en payer le prix, sinon on retrouve des lunettes tout à fait abordables mais qui seront peut-être moins solides », argumente Pierre-Franck Linossier. Concrètement, le « made in France » a un coût.
A ce sujet, les deux frères ont tenu a revenir sur le prix de la 2ème lunette impactée sur la première, élément soulevé par l'UFC que Choisir, « c'est faux ! Le prix ne peut pas être répercuté d'une monture à l'autre, sinon ce ne serait pas de 12 euros dont il serait question mais le prix varierait du simple au double ».

« On risque des sanctions pénales »
Si certaines « magouilles » soulevées par l'UFC que Choisir existent bien, Laurent Linossier en confesse : « il y a toujours des brebis galeuses ». Mais si des fraudes sont avérées, le couperet peut tomber : « on risque de grosses sanctions pénales ». Il y a aussi la déontologie de chacun qui entre en ligne de compte et les « abus » que certains opticiens refusent ou sont contraints de refuser (via les accords avec les mutuelles) : « on ne peut pas accepter de rembourser des montures Versace sans correction, c'est impossible de faire une feuille de soin là dessus », explique Laurent Linossier. La tentation est parfois grande de la part des clients qui payent une cotisation et qui estiment avoir le droit de se faire rembourser leurs lunettes, « c'est un cercle vicieux », soulève Pierre-Franck Linossier, « car les cotisations augmentent alors le client fait marcher sa mutuelle et ainsi de suite ».

A.P.