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L'UFC que Choisir 43 fait les gros yeux aux opticiens altiligériens

jeu 22/05/2014 - 16:54 , Mise à jour le 26/11/2020 à 19:21

L'UFC – Que Choisir a l’œil sur ce genre d'affaire. L'an dernier déjà, l'association de défense des consommateurs avait pointé « les intolérables surcoûts » des opticiens. Cette semaine, l'UFC 43 a rendu publique une enquête menée auprès des opticiens du département. Pour Yves Jouve, qui a le double casquette : vice-président de l'association altiligérienne et responsable du réseau enquête et santé : « il faut agir contre la non transparence des prix et les fraudes à la complémentaire santé ».

Une filière qui concentre tous les regards
Prix moyen d'une paire de lunettes en France : 470 euros. Concernant le coût, l’hexagone est le champion d’Europe en la matière. A la fin de l'année dernière, les bénévoles de l'UFC Que Choisir 43 ont donc mené une « enquête client-mystère ». « On a passé au crible 13 magasins de Haute-Loire », précise Yves Jouve, « 4 indépendants et 9 boutiques sous enseignes ». Membre des personnes qui ont mené les investigations, le vice président de l'UFC 43 revient sur le déroulement de l'opération « client-mystère ».

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Une lisibilité des prix en trompe-l’œil
Parmi les deux grosses tendances relevées par l'association de consommateurs, « le flou sur les prix règne dans les magasins d'optique, en France comme en Haute-Loire », s'inquiète Yves Jouve. En Haute-Loire, 7 magasins sur 10 n'indiquent leurs prix que sur les montures, « les consommateurs sont contraints de s'en remettre au seul vendeur pour s'orienter dans leur choix », regrette l'UFC Que Choisir 43.
Autre point pas très net qui saute aux yeux des bénévoles, les promotions : « Dans 85 % des points de vente enquêtés en Haute-Loire, hors période de soldes, une offre promotionnelle était en cours, le plus souvent sous la forme d’une 2ème paire offerte à l’achat d’une première », explique l'association avant de mettre en avant le problème suivant, « cette pratique n’a de la gratuité que l’apparence, puisque nous avons montré que son coût se répercutait sur la première paire (de l'ordre de + 12 € en moyenne) ».
Difficile de connaître le vrai prix des lunettes à ce moment là et par conséquent de faire marcher la concurrence. Un problème qui semble t-il n'est pas qu'altiligérien. Yves Jouve revient sur la situation de notre département par rapport aux autres.

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Des fraudes qui sautent aux yeux
Autre point révélé par l'enquête, « les fraudes à la complémentaire santé chez les opticiens dans le département comme en France », précise Yves Jouve (d'après l'enquête de l'UFC au niveau national, la fraude toucherait 10% des opticiens du pays et cela correspondrait à 142 millions d'euros).
----Le mauvais calcul du gouvernement
« Le gouvernement envisage aujourd’hui de plafonner les remboursements des lunettes par les contrats dits « responsables » des complémentaires santé, espérant ainsi faire baisser le prix des lunettes. A court terme, cette mesure n’aurait pas d’effet probant sur les prix et se traduirait plutôt par une hausse du reste à charge pour les consommateurs aux corrections visuelles les plus fortes. Les baisses de prix durables en optique ne pourront venir que du développement des réseaux de soins, par lesquels les complémentaires santé négocient des rabais pour leurs assurés auprès d’opticiens partenaires ».-----Concrètement, sur le terrain, les bénévoles-enquêteurs ont sélectionné une monture plus coûteuse que le maximum remboursable par leur mutuelle. En informant le vendeur, ils ont obtenu les réactions suivantes : « Pour deux magasins, ce dernier a spontanément proposé à l’enquêteur de falsifier la facture envoyée à la complémentaire santé, pour augmenter le remboursement perçu et dans 5 autres cas, c'était un possible arrangement avec sa mutuelle ».
Une technique que l'association explique, « loin d’être profitable aux consommateurs ». C'est aussi une triche préjudiciable à la collectivité, « tout remboursement par la complémentaire santé se traduit par des cotisations supplémentaires », commente le vice président de l'association de consommateurs.

« Nous avons interpellé les parlementaires »
L'UFC Que Choisir Haute-Loire a décidé de taper du poing sur la table. « Nous avons interpellé les parlementaires du département », annonce Yves Jouve. Leur revendication a été clairement exposée : « dans le cadre de la réforme des contrats santé responsables engagés par la Ministre de la Santé, Marisol Touraine, les complémentaires santé ne voient leurs remboursements en optique plafonnés que si elles ne mettent pas en place un réseau de soins, à même de garantir des baisses réelles de tarifs aux consommateurs ». Yves Jouve s'en explique :

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Vous pouvez contacter l'association via internet ou alors vous rendre à une de leurs permanences. Au Puy, réception sur rendez-vous les mardis de 8 heures 30 à 17 heures 30, les mercredis et vendredis de 8 heures 30 à 12 heures et le jeudi, sur rendez-vous de 8 heures 30 à 14 heures et sans rendez-vous de 14 heures à 17 heures 30. Une antenne existe aussi à Monistrol, au Château des Évêques : réception le mardi après-midi de 14 heures 30 à 17 heures 30.

A.P.