Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

Sebastien Duchet : la tête de l'emploi

Par Nathalie Piendel lun 21/11/2022 - 17:00 , Mise à jour le 21/11/2022 à 17:00

Mais qui est donc Sebastien Duchet ? Portrait d'une figure emblématique de l'emploi dans le bassin d'Issoire. 

Sebastien Duchet, Issoirien de souche, âgé de 36 ans, nous accueille chez lui, à Objectif plein emploi, alias OPE, à Issoire. Cette agence pour l'emploi, son bébé, qu'il a créé en 2018, a bien grandit, tout comme le réseau professionnel de cet ancien conseiller Pôle emploi. Aujourd'hui il rayonne dans le bassin d'Issoire et même au delà.

"J'ai passé un Bac littéraire puis un BTS Négociation relation client à Issoire, sans trop savoir pourquoi mais je ne voulais pas bouger sur Clermont. Puis je me suis inscrit en licence MSE (médiateur socio-économique)". Il entend alors parler à la fac du concours de l'ANPE (Agence nationale pour l'emploi) et des épreuves de sélection. "J'ai entendu qu'il y avait un test de culture générale, j'avais envie de me challenger là-dessus et surtout je voulais faire plaisir à ma mère! L'ANPE pour elle c'était la planque" se remémore-t-il, amusé. 

"J'ai démissionné et j'ai ouvert OPE"

Sur 700 candidats au concours, 10 postes proposés, dont un pour lui. Cet emploi de conseiller, d'abord à Cusset, durant deux ans, puis à Issoire, lui plaisait. "J'ai eu plusieurs formations donc j'étais polyvalent, prêt à répondre correctement aux personnes qui venaient me voir". Mais... car il y a toujours un mais, "petit à petit, les missions de Pôle emploi ont changé, il y a eu une séparation avec le public, je passais mes journées à répondre au téléphone ou aux e-mails". 

Une évolution segmentaire du traitement des dossiers, qui invitait alors les personnes à être plus autonomes dans leurs recherches, et à s'adresser à leurs conseillers à distance. "J'ai demandé une rupture conventionnelle, une des rares refusée cette année là où la conjoncture facilitait le départ volontaire. J'ai démissionné en 2017 et j'ai ouvert OPE en 2018."

Un robin des bois de l'emploi ?

"J'avais en tête une maison de l'emploi qui mettrait en relation les petites entreprises locales et tous les demandeurs d'emploi, notamment ceux qu'on ne trouve pas sur internet, mais qui sont bien là, dans les petits villages, avec des compétences solides. Et il faut vivre, c'est sur, mais s'enrichir au détriment du salaire des employés ou en assommant les entreprises avec les prestations ce n'est pas mon truc."  

Et pour toucher tout le monde et non pas seulement les adeptes d'internet et des réseaux sociaux, Sébastien a lancé sa gazette, un journal papier avec les offres d'emploi du moment, distribué mensuellement sur Issoire, Champeix, Sauxillanges, Besse ou encore Brioude. "J'ai prospecté les points de vente, et j'ai fait les distributions moi-même. J'essaye de maintenir un rythme de parution mais c'est une charge financière pour le moment pour OPE. J'aimerai développer des partenariats pour pérenniser cette gazette".

Jobs dating version rugby

Ecarté des listes de diffusion et événements Pôle emploi depuis sa démission, pour survivre dans le secteur de l'emploi, cet enfant du pays a su s'entourer. Il s'est créé au fil du temps un réseau professionnel de "personnes de confiance" selon lui. Environ 150 entreprises font appel régulièrement à lui, et certaines n'hésitent pas à mouiller le maillot, sur un terrain de rugby, pour trouver le candidat idéal. "Je suis un footeux moi, mais le rugby est pour moi un sport qui véhicule de belles valeurs humaines de cohésion. C'est un rapport franc entre les joueurs, comme il doit l'être entre candidat et employeur." 

En effet, le gérant d'OPE invite régulièrement employeurs et candidats, présélectionnés en fonction des postes à pourvoir, à chausser les crampons, sur le stade Jacques Lavédrine d'Issoire. Ces rencontres sont possibles grâce notamment à l'Union sportive issoirienne de Rugby, qui a répondu a son appel pour la co-organisation de l'événement et la mise à disposition du stade. 

Egalement co-gérant d'une société de nettoyage, et formateur national pour l'Apave, groupe international spécialisé dans la maîtrise des risques, ce jeune entrepreneur aux multiples casquettes, dont on peut en admirer un exemplaire sur la photo, continue de tisser sa toile, en restant fidèle à ses convictions et son éthique professionnelle.