Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

Les sages-femmes du Puy toujours en grève

, Mise à jour le 26/11/2020 à 17:49

Partout en France, les sages-femmes exigent une revalorisation salariale (inchangée depuis 2001) et une reconnaissance de leur statut (elles appartiennent à la fonction publique hospitallière mais ont des fonctions médicales).
C'est parce qu'elles estiment souffrir d'un défaut d'image et de reconnaissance du grand public, des autres catégories professionnelles de la santé et des instances dirigeantes, que les sages-femmes sont en grève un peu partout en France depuis octobre dernier.
Un début de négociation a été initié au ministère, une décison est attendue pour mars mais les sages-femmes poursuivent le mouvement, exigeant une réponse avant cette échéance. En mai dernier, la rédaction de Zoomdici avait rencontré les professionnelles ponotes pour faire le point sur cette profession sinistrée (lire).

Des disparités de salaire
Si le métier est souvent réservé aux femmes (100 % de l'effectif altiligérien), il est également ouvert aux hommes, on parle alors d'un sage-femme, "car ça signifie la connaissance de la femme, ce qui n'exclut pas les hommes", précise l'une d'elle. Peut être est-ce la faible présence masculine qui explique ces salaires, de l'ordre de 1 600 € brut en début de carrière à 2 900 € brut en fin de carrière, pour un niveau bac + 5 et surtout "de hautes responsabilités, un gros volume horaire, la contrainte de travailler parfois les nuits, les week-ends ou encore sur nos jours e congés...", déplore une sage-femme ponote.
Pour accéder à la profession, il faut en effet passer une première année de médecine avant de suivre quatre années en école de sage-femme. A titre de comparaison, un ingénieur diplômé en bac + 5 perçoit 2 600 € brut en début de carrière pour terminer à 4 900 €. La rémunération étant un marqueur important de la reconnaissance de la société, la profession exige une revalorisation de son statut et de sa rémunération.

----Les 26 sages-femmes (environ 23 en Equivalent Temps Plein) de l'hôpital Emile Roux assistent chaque année 1 200 enfants à venir au monde, mais elles assurent également plus de 2 000 consultations programmées et environ 1 700 en urgence, dans la salle d'accouchement. Unique en Haute-Loire, la maternité rayonne aussi sur une partie de la Lozère, de l'Ardèche et du Puy-de-Dôme.-----Des responsabilités qui s'empilent...
"On exerce certes en salle de naissance, mais aussi en service maternité, en consultation de grossesse et de suivi gynécologique de la femme, en centre d'orthogénie, au planning familial, en centre de PMA...", énumère une professionnelle gréviste. Sans oublier qu'elle peut aussi intervenir au sein des écoles, collèges ou lycées en mission de prévention et d'éducation.
Elles ont également le droit de prescrire tous les examens et médicaments nécessaires au suivi des grossesses physiologiques (80 % des grossesses en France). Rappelons aussi qu'elles pratiquent seules, sans la présence du médecin, les accouchements eutociques, l'épisiotomie et sa réfection, la révision utérine ou encore la délivrance artificielle.

----Selon la CGT, le centre hospitalier Emile Roux du Puy compte 1 470 agents hospitaliers qui assurent le travail de 1 670 personnes. Pour le syndicat, l'hôpital se modernise et se développe mais manque de personnel pour assurer pleinement sa mission de service public.-----...et un salaire qui stagne
Ce n'est pas tout : depuis 2005, elles ont aussi en charge le suivi gynécologique de prévention, la prescription de la contraception, la pose et le retrait des dispositifs intra utérins et des implants. Elles se doivent aussi de dépister toute pathologie pour prévenir un médecin spécialiste.
Malgré le rallongement des années d'étude, l'augmentation des domaines d'intervention, le rajout significatif d'actes à effectuer, aucune évolution de salaire n'a eu lieu depuis 2001. "Nous exigeons un statut revalorisé dans la fonction publique hospitalière et une revalorisation de nos salaires à hauteur des responsabilités que nous avons et des nombreuses difficultés que nous rencontrons dans l'exercice de notre profession", conclut le syndicat CGT.