Siga siga, en grec ? En terme choisi, cela veut dire « lentement, lentement », généralement accompagné de plusieurs mouvements lents de la main droite de haut en bas. En d’autres termes, cela signifie : « cool, tranquille, assis toi, on va prendre le temps ».
« Nous souhaitions établir un snack mais doté d’une carte qui n’existait pas au Puy »
Après avoir acheté le local de l’ancienne pizzeria, rue Félix Boudignon, ainsi que la Mappe Monde, autrefois véritable temple des noctambules assoiffés de concerts, Corentin Aurand, Jonathan Point, Pierrick Aurand et Jacque Lescure s’engagent ensemble dans l’aventure.
« Nous ne voulions pas proposer quelque chose que d’autres commerces servent déjà, explique Corentin Aurand. Nous souhaitions établir un snack mais doté d’une carte qui n’existait pas au Puy ». Et c’est du côté de la Mer Égée qu’ils ont puisé leurs ingrédients.
« Là-bas, les pitas sont partout ! »
À la suite d’un voyage au « Pays des Dieux », comme le caractérisait ainsi le prix Nobel Albert Camus, Corentin Aurand en revient avec des cigales et des sigas plein la tête. « Je suis resté quelques temps en Grèce dans le cadre d’un Service Volontaire Européen, explique le trentenaire. Là-bas, les pitas sont partout ! C’est vraiment la street food du pays comme l’est ici le kebab turc ».
« Pour que l’on propose des mets typiques, des pitas les plus authentiques possibles »
Avant de se perfectionner dans la sauce tzatziki, les compères s’en vont tout de même chercher des infos gustatives dans...la rue Raphaël, au Puy. « L’Appolonel est un restaurant grec pas très loin de la rue des Tables, partage Jonathan Point. Mais ce n’est pas un snack comme le notre. Eux sont plus dans la confection de mezzé (assortiment de petits plats chauds et froids accompagné de pain, Ndlr). Les patrons Pierre et Elena nous ont d’ailleurs beaucoup aidé pour que l’on propose des mets typiques, des pitas les plus authentiques possibles ».
Kebab VS Pita
Après maintes tentatives de recettes à grand coup de concombres et de viandes marinées, le Siga Pita atteint l’excellence recherchée et ouvre le 14 juillet.
« Certains nous demandent la différence entre les pitas et les kebabs, souffle Corentin Aurand. Les sandwichs turcs sont faits avec des pains plus épais, coupés en deux et garnis de viandes hallal à l’intérieur. Les pains pitas sont plus fins. Ils enroulent la garniture composée de viandes marinées, porc y compris, avec, souvent, une base de tzatziki ».
Des pitas à la sauce éclectique
Si l’ADN du Siga Pita est toujours amarré au port d’Athènes, son bateau a récemment doublé sa voilure pour aborder d’autres saveurs. « De l’authentique grec, il est évident que nous en ferons toujours, assure Corentin Aurand. Mais on s’est permis des digressions culinaires pour toucher plus de monde. Il y a, depuis peu, une pita avec du steak haché et une sauce cocktail, par exemple. Ou encore une autre avec du poisson qui s’apparente plus à un fish and chips ».
« On est vraiment préservé, ici ! »
Quant au lieu du Siga Pita, il est en adéquation avec l’éthique recherchée. « C’est vrai que nous sommes dans une place où ne passe quasiment aucune voiture, montre Jonathan Point. On est à un pâté de maison du boulevard Saint-Louis sans qu’aucun son de la route ne parvienne jusque là. Et à côté, il y a la rue Saint-Gilles, l’une des voies les plus touristiques du Puy. On est vraiment préservé, ici ! »
Cinq terrasses en bois occupent d’ailleurs l’espace, nichées sous les arbres, les murs en pierres jointées et les façades colorées.