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Regrouper des professionnels de santé car "9% de la population n'a pas de médecin traitant"

Par . . mar 01/11/2022 - 06:00 , Mise à jour le 01/11/2022 à 06:00

Favoriser l'accès aux soins en Haute-Loire et garantir une meilleure efficacité. C'est l'objectif des CPTS, comprenez Communautés Professionnelles Territoriales de Santé.

100% de la population doit bénéficier d'une CPTS d'ici la fin de l'année 2023, c'est en tout cas la volonté de l'Etat depuis la promulgation de la loi sur la modernisation du système de santé en 2016. Ces associations de professionnels de santé visent à répondre à des besoins concrets des patients sur un territoire tels que l'accès à un médecin traitant, la demande de soins non programmés ou encore la prévention à certaines pathologies. 

Où se trouvent les CPTS en Haute Loire ? 

Deux CPTS maillent d'ores et déjà le territoire altiligérien.
Deux CPTS maillent d'ores et déjà le territoire altiligérien. Photo par CPAM Haute Loire

Une accélération des territoires de santé EN AURA

En octobre 2022, 738 CPTS ont été recensées au niveau national.

En 2019, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes 6 CPTS avaient été créées contre 107 en octobre 2022 dont 2 en Haute-Loire.

 

"Aujourd'hui 9% de la population de notre territoire n'a pas de médecin traitant", détaille Frédéric Brance, directeur de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie  du département.
Pour l'heure en Haute Loire, deux CPTS ont été créées. Une première appelée Nord Velay Forez située sur le territoire de Craponne qui couvre 36 000 habitants en service depuis décembre 2020 et une seconde sur Velay Sud lancée en septembre 2022 qui devrait prendre en charge 66 500 locaux.

" On propose une organisation collective qui va s'ajouter en plus de ce qui existe déjà aujourd'hui. Chaque CPTS identifie des problématiques liées à son territoire et tente d'y répondre. Par exemple, pour l'accès à un médecin traitant, nous allons travailler de concert avec la CPAM afin d'identifier, les personnes qui n'en n'ont pas et mettre en place des solutions pour qu'ils puissent bénéficier de soins plus rapidement", explique Roland Rabeyrin, médecin traitant en charge de la CPTS Velay Sud.

Pour permettre un meilleur fonctionnement, des salariés vont être recrutés tels que des coordinatrices ou encore des secrétaires. " Elles organiseront par exemple la sortie d'hôpital de certains patients nécessitant des soins précis à domicile. Un agenda sera partagé en ligne avec l'ensemble des créneaux disponibles chez les personnels de santé pour faciliter la prise de rendez-vous. Chaque praticien faisant partie de la CPTS devra laisser des disponibilités pour des patients n'ayant pas de médecin traitant", ajoute le spécialiste. 

 

La CPAM et l'ARS apportent une aide financière aux CPTS  

Avant de lancer une CPTS, un projet est soumis aux organismes. Une première enveloppe de 15 000 € est versée par l'Agence Régionale de Santé pour le lancement de la structure et aider l'équipe en terme d'ingénierie. Ensuite, un ACI , contrat  tripartite d'une durée de 5 ans, est signé par la structure, la CPAM du département ainsi que l'Agence Régionale de Santé dont elle dépend.

"Nous intervenons sur le plan financier. Nous versons une aide de 287 500 € par an  pour les CPTS couvrant moins de 40 000 habitants. Pour celles de plus de 175 000 habitants, une subvention de 580 000€ par an est attribuée", indique Frédéric Brance, directeur de la CPAM Haute-Loire. Chaque CPTS doit remplir différentes missions. " Par exemple, on leur donne le taux de personnes n'ayant pas de médecin traitant et on leur demande de faire baisser ce chiffre. Autre exemple sur la prévention. On observe le nombre de patientes venues se faire dépister pour le cancer du sein ou qui ont participé aux campagnes de dépistages du cancer du col de l'utérus", poursuit-il. 

Les professionnels de la CPTS Velay Sud ont présenté leur projet.
Les professionnels de la CPTS Velay Sud ont présenté leur projet. Photo par Raphaëlle Simonnot

Quels projets pour le reste de la Haute-Loire ? 

D'autres CPTS devraient voir le jour d'ici le 1er semestre 2023 notamment dans le brivadois, territoire couvrant près de 24 000 habitants ou encore dans les Rives du Haut-Allier, 16 000 habitants. " On travaille également avec des professionnels de santé de l'extrême sud de la Haute-Loire ainsi que sur le bassin Yssingelais", développe Frédéric Brance. Tous les professionnels de santé intéressés par le projet peuvent adhérer. " Il leur suffit juste de rentrer en contact avec les porteurs de projet" glisse le Docteur Rabeyrin. "On a besoin de travailler en équipe maintenant", conclut Géraldine Bonne, infirmière libérale au Puy-en-Velay.