Le Château de la Chaux Montgros, c'est aussi l'histoire d'une association. Une première s'est battue lorsque le château était à l'abandon en 1973. Les travaux nécessaires étaient déjà conséquents pour tenter de sauver ce corps central rectangulaire, flanqué de quatre tours rondes.
Une deuxième association, née en 1988, avec pour objectif de sauver le château est née, l'A.R.C.M (Association Renaissance du Château de La Chaux Montgros). Elle s'est longtemps battue pour obtenir la propriété de ce château, qui appartenait auparavant à une personne privée. L'ARCM a atteint cet objectif en 2010, l'association est présidée depuis cette même année par Pierre Courtesseyre.
Un château commandé par Catherine de Médicis
Il faut dire que le potentiel du site est important. "Ce château a du succès", plaisante Marinette Courtesseyre, membre de l'association et épouse du président. "C'est un site exceptionnel, avec une très jolie vue sur le Sancy et le puy de Dôme. Il touche souvent les gens de passage, qui donne pour l'association souvent", explique Marinette. Il faut dire que l'édifice, avec sa base du Moyen Age et ses étages de la Renaissance est précieux.
Il aurait été construit sur ordre de Catherine de Médicis, par le duc d'Albany, qui a également fait la Sainte Chapelle de Vic-le-Comte à la même époque. Ce dernier était d'ailleurs l'oncle de Catherine de Médicis. "Nous n'avons pas encore eu la réponse exacte des archives nationales quant à sa création", précise la membre de l'ARCM. Mais aujourd'hui, deux associations s'occupent du château. L'ARCM, pour sa préservation, mais aussi La Chaux Folie's pour les animations, grâce à une cinquantaine de membres.
Sauver le toit, pour sauver le château
"Depuis très longtemps, nous souhaitions acheter le château pour pouvoir le rénover correctement. Notre objectif, c'est de sauver ce château. Cela commence par couvrir le toit, qui était complétement à découvert", explique Marinette. Si plus tard, l'association fera sûrement quelque chose du château, peut-être autour des enfants avec des parcours en extérieur et jeux à l'intérieur, la priorité, c'est de combler le trou béant du plafond de la Chaux Montgros.
Et pour sauver ce bijou architectural entre deux courants, l'ARCM a pu compter sur de nombreuses aides. "Nous avons été sélectionnés par la Mission Bern, en 2018. Avec deux millions d'euros, on a pu se lancer sur le toit en 2020. Il nous restait trois tours à faire et tout le corps central à ce moment-là. Grâce aux aides du Département, de la Région, de la Drac, nous avons pu faire les tours, pour plus de 700 000 euros. Le corps central a dû être fait en deux parties, en ce moment le côté sud est réalisé grâce à des subventions et à plusieurs mécénats. Il nous restait la partie Nord, il nous manquait 23 000 euros", détaille Marinette.
Avec le prix du programme Patrimoine et Tourisme local, c'est 20 000 euros que l'association va recevoir, sous forme de mécénat par Airbnb. "Grâce à cette aide, nous aurons intégralement fini les toitures en fin 2024. Il nous restera les baies, on va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses", plaisante elle.
"On a beaucoup de chance, cela nous donne de l'élan"
Ce qui est exceptionnel avec le château de la Chaux Montgros, c'est le niveau d'implication des gens. "On se bat pour le château, la première année, on a envoyé 800 courriers par exemple, on essaye de faire du bruit. Mais on est agréablement surpris par toute l'aide que l'on reçoit. Il y a beaucoup de mécénat populaire, entre dix et quinze mille euros par an. Il y a surtout la Fondation du Patrimoine, qui nous a aidé pour ce prix, mais pour bien d'autres avant aussi. On a eu 100 000 euros du Crédit Agricole, 90 000 de be trusted solutions, AG2R La Mondiale.... Il y a aussi le club des Mécènes du Puy-de-Dôme, qui nous a aidé, avec 35 000 euros. On a beaucoup de chance, cela nous donne de l'élan pour bien restaurer ce lieu magnifique", conclut Marinette Courtesseyre.