Le Clos du Paradis : Pour que cessent les rumeurs

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 24/09/2025 à 08:00

Temps de lecture : 4 minutes

Depuis quelque temps, des bruits, des interprétations et des racontars s'accrochent aux grappes de raisins du récent domaine viticole d'Espaly-Saint-Marcel. Afin de mettre la lumière sur les coins sombres fantasmés, la direction invite toutes les langues suspicieuses à goûter le nectar espaviot et de visiter l'exploitation.

Pesticides. Glyphosate. Chimie. Insecticides. Herbicides... Non, ce n'est pas la profession de foi d'un sénateur LR en particulier, mais les qualificatifs issus de gorges chaudes pour caractériser le domaine viticole d'Espaly-Saint-Marcel. 

"Leur particularité est d’être naturellement résistants aux maladies et aux insectes"

Le Clos du Paradis représente 1,5 hectare de vignes plantées sous l’œil attentif de la statue Saint-Joseph, soit 12 000 pieds au total. "Nous produisons exclusivement du vin blanc, mais nous avons également planté 1 000 pieds de pinot noir "rouge" à titre expérimental, afin de tester son adaptation à notre terroir et préparer l’avenir", partage le propriétaire de l'exploitation.

Il précise, en ce qui concerne les ceps de vigne : "Nos cinq cépages hybrides proviennent d’une pépinière des Dolomites, en Italie. Leur particularité est d’être naturellement résistants aux maladies et aux insectes. Étant donné notre terroir de moyenne montagne, avec parfois jusqu’à 20° d’écart entre le jour et la nuit, il était essentiel de choisir des cépages adaptés et robustes".

"Concernant les rumeurs, elles proviennent probablement d’un manque d’information ou de méconnaissance du métier. Notre démarche est au contraire basée sur la transparence. Nous serons heureux d’accueillir toutes les personnes curieuses ou suspicieuses afin de leur montrer concrètement notre travail et de leur faire déguster nos vins". Le Clos du Paradis

Jade Hérail est la jeune directrice du Clos du Paradis.
Jade Hérail est la jeune directrice du Clos du Paradis. Photo par Nicolas Defay

"Aucun désherbant type glyphosate, ni pesticide n’est utilisé"

Pour apporter des réponses aux personnes qui font macérer des on-dit dans un vin aigre et jaloux, nous avons demandé, à la direction, comment étaient traitées les vignes en question. "Si nous avons justement investi et choisi ces cépages résistants, c'est uniquement pour pratiquer le moins de traitements possible".

Elle précise en ce sens : "Un seul passage au cuivre/soufre a été réalisé cet été et un traitement fongique en août. Aucun désherbant type glyphosate, ni pesticide n’est utilisé".

Avant de compléter : "Les produits employés sont certifiés Bio, même si nous ne sommes pas encore officiellement un domaine biologique. Nous travaillons en agriculture raisonnée".

"Nous n’utilisons aucun traitement contre les parasites afin de préserver la faune utile, les insectes et la pollinisation. Et les conditions de travail respectueuses et sécurisées pour nos équipes sont primordiales, car la qualité du vin dépend aussi du bien-être de ceux qui le produisent". Le Clos du Paradis

L'œnologue, Nicolas Léger, est fier de la qualité des raisins des terres d'Espaly.
L'œnologue, Nicolas Léger, est fier de la qualité des raisins des terres d'Espaly. Photo par QUETAUD Pierre

"Du CO₂ afin d’éviter tout intrant chimique lors de la vinification"

Oui mais... qu'en est-il des pratiques obscures qui s'activent dans l'antre du domaine. "Les sols et cuves sont désinfectés exclusivement à l’eau oxygénée", informe la direction.

Elle poursuit sur le sujet : "Le pressoir reçoit un traitement à la soude une fois par an et en quantités négligeables. Les vendanges sont effectuées sous gaz CO₂ afin d’éviter tout intrant chimique lors de la vinification".

Enfin, les déchets issus de la vendange, c'est-à-dire les rafles ainsi que les peaux et pépins de raisin, sont valorisés par une entreprise locale pour la méthanisation.

Objectif : décrocher le précieux label Bio

Peinée que de telles rumeurs infondées puissent ternir le domaine et son savoir-faire, la direction indique que, si le Clos du Paradis n'a toujours pas le label Bio, elle travaille d’arrache-pied à cette perspective.

"Il faut trois ans d'existence pour déposer un dossier de demande, affirme-t-elle. En attendant de l'obtenir, le domaine fait partie de la Route des producteurs du Velay qui est un gage de qualité locale et d’ancrage territorial". 

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1 commentaire

mer 24/09/2025 - 12:23

Un vin pas encore labellisé Bio mais déjà bien plus cher que ses petits camarades qui le sont déjà... Étrange...Vu l'appellation de ses cuvées, n'y aurait -il pas traffic d'indulgences 🤔?

Il est vrai que le Saint Joseph local a coûté déjà beaucoup plus cher aux contribuables. Le dossier sentait bien un peu le soufre mais le Saint Laurent du cru semble avoir foulé la loi de 1905...

Vous me direz, est-ce une histoire de pots de vin. Tout ça va finir par saouler le PNF avec ce mélange de vin d'ici et d'au delà. 

Ce qui est certain c'est que le pouvoir d'achat n'est pas un problème pour tout le monde ! 

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