Violences au Puy : à 19 ans, il écope d'un an de prison

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:41

« Je n’irai pas jusqu’à dire que le tribunal est votre résidence secondaire parce que c’est presque votre résidence principale ! » Gêné, un jeune homme de 19 ans est à la barre du tribunal correctionnel du Puy-en-Velay ce lundi 9 mai. Il était déjà venu le 4 avril pour cette même affaire de violences sur son ancienne voisine. La jeune femme avait été passé à tabac. Un délai supplémentaire avait été demandé pour la réalisation d’une expertise psychiatrique. Un deuxième homme est impliqué, mais, mineur, il sera présenté au tribunal pour enfants.
Première agression dans le couloir
La soirée du 31 mars au 1er avril avait bien commencé pour le jeune homme avec un repas à son domicile, au foyer des jeunes travailleurs, en présence d’un de ses amis et de la victime. « Vous aviez pas mal bu et fumé », précise André-Frédéric Delay, président du tribunal. La victime, âgée de 18 ans, connaît son voisin depuis le collège et le second jeune homme depuis trois ans.
Une semaine avant les faits, elle avait prêté son téléphone à son voisin pour dépanner. Au cours de cette fameuse soirée, elle lui demande le lui rendre. Face au refus, elle décide de rendre la pareille et cache le mobile de l’autre invité. Le geste met les deux hommes dans une colère noire. Dans un couloir de la résidence, l’invité fouille la jeune femme et lui assène des coups de poing pour récupérer le téléphone avant de prendre la fuite.
Claques et coups de balai
La victime rentre chez elle, mais les deux hommes la suivent. Le mineur la frappe, il use même d’un balai. Le voisin porte lui aussi des coups, « des claques ». Et reste auprès de la victime pour lui demander d’enlever son pull, puis son pantalon. « Pour voir si elle avait des bleus », explique-t-il. La jeune femme a eu très peur : « Je me suis dit que s’ils étaient capables de me frapper, ils étaient aussi capables de me violer ». L’homme de 19 ans la menace d’un couteau pour qu’elle ne parle de la soirée à personne.
« Quand il est normal, c’est un bon ami. »
La victime a donc déposé plainte et récupéré son téléphone à l’aide de la police. Pleine de sagesse, elle explique devant le tribunal : « C’était un garçon gentil, je m’entendais bien avec lui. Il n’était pas dans son état normal. Je lui pardonne. Quand il est normal, c’est un bon ami. » Depuis, la jeune femme a déménagé.
L’agresseur reconnaît les faits et s’excuse à plusieurs reprises. Impulsif, il est qualifié de dangereux par l’expert psychiatrique. Le jeune homme compte déjà six mentions sur son casier judiciaire. Toutes du tribunal pour enfants. « Donc il y a encore des choses qui n’y sont pas encore inscrites. » Fin avril, il était déjà devant ce même tribunal pour des violences commises sur sa propre mère, ce qui lui avait valu huit mois de prison ferme et quatre avec sursis.
En état de récidive légale, le Parquet a requis un an d’emprisonnement, mais ne s’est pas opposé à une confusion des peines. Le tribunal en a décidé autrement en le condamnant bien à douze mois de prison ferme, mais sans confusion de peine possible. « J’espère que ça vous fera sortir de cette ornière », commente le président du tribunal en pointant une dernière fois la gravité des faits.

Emma Jouve

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