Une mobilisation pour sauver la Démocratie française

Par Nicolas Defay mar 06/06/2023 - 17:15 , Mise à jour le 06/06/2023 à 17:15

1 400 pour la préfecture. 4 000 pour les syndicats. Telles sont les estimations du nombre de participants à cette 14ème manifestation contre la réforme des retraites dans la cité pavée ce 6 juin 2023. Si les motivations restent intactes, le prisme de la révolte s’est élargi pour tremper directement dans le berceau de la démocratie.

> Des photos et une vidéo de la mobilisation en bas d'article

Les slogans, on les connaît. « Macron, démission ! » « La retraite à 64 ans, on en veut pas ! » « Macron, si tu savais, ta réforme où on se la met... »

Le parcours également. Composé de syndicats, d’électrons libres, d’entreprises publiques et privées, d’associations, d’intermittents, de jeunes, de vieux, de femmes et d’hommes, de pancartes en tout genre et de musiques festives, le cortège est parti de la place Cadelade vers 10h45, s’est engouffré dans le boulevard Saint-Louis, a salué le Marquis de Lafayette puis emprunté la rue Pannessac.

Le long serpent aux milliers de jambes a fait vibrer les murs de la mairie ponote et sa place du Martouret et a bifurqué par la rue Crozatier pour revenir sur le Breuil. Devant la préfecture, les milliers de personnes ont écouté les discours avant de repartir chacun de son côté.

Les rues du Puy ont été un instant investies par la mobilisation.
Les rues du Puy ont été un instant investies par la mobilisation. Photo par Malvina

« Le gouvernement n’en a cure de l’avis de son peuple »

La mobilisation a pris sensiblement le même visage que les treize manifestations précédentes sur le sujet. Mais quand on creuse un peu dans la chair, le mot « retraite » semble avoir été délogé par celui de « démocratie ».

« Nous sommes là pour défendre nos droits, commence Alain Liot, présent avec une dizaine de collègue à lui. La retraite est une chose. Mais c’est la démocratie le véritable combat. Car là, la France entière a vu comment le gouvernement n’en a cure de l’avis de son peuple. Le gouvernement a fait preuve d’un mépris total pour la démocratie et ses valeurs ».

Le terme démocratie désigne à l'origine un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions publiques et à la vie politique de la cité, soit directement en soumettant des décisions au vote à tous les citoyens, soit indirectement par des représentants. Ce terme désigne aujourd'hui tout système politique dans lequel le peuple est souverain. (Source : Wikipédia)

« C’est un doigt d’honneur qu’il nous a fait à nous tous »

Une femme prénommée Julie complète à ses côtés : « Ils ont certes utilisé des outils législatifs de la constitution comme le 49.3 ou le 47.1, et que sais-je encore. Mais ils sont passés au-dessus de la colère de plus de 70 % des français. Macron se dit démocratique . C’est une blague ! C’est un doigt d’honneur qu’il nous a fait à nous tous, ici, ensemble dans la rue ».

Pierre Marsein, Secrétaire général de la CGT en Haute-Loire.
Pierre Marsein, Secrétaire général de la CGT en Haute-Loire. Photo par Malvina

« Le risque est de faire croire aux gens que voter pour les législatives ne sert à rien »

Pour le syndicat CGT, même discours. « Cette réforme est injuste, injustifiée et brutale, lance aux micros le Secrétaire général de la CGT Haute-Loire, Pierre Marsein. Brutale parce que l’exécutif utilise tous les moyens pour que le parlement ne puisse pas voter (…). Ce cheminement démocratique comme dit Macron est une véritable grille de loto. On pourrait en rire si l'exécutif ne mettait pas la démocratie en danger ».

Quant à Louise Pommeret, Co-secrétaire de la FSU 43, elle s’inquiète fortement « des coups bas » faits à la démocratie à travers cette réforme des retraites. « On voudrait vraiment alerter là-dessus, livre-t-elle. Quand on ne consulte pas les députés, quand on vide les institutions de leurs sens, quand on tripatouille dans tous les plis de la constitution et des règlements, le risque est de faire croire aux gens que voter pour les législatives ne sert à rien, le gouvernement ne consultant pas les députés ».

Ci-dessous, une vidéo de la manifestation avec l'intervention de Louise Pommeret de la FSU 43 ▼

 

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4 commentaires

ga

mer 07/06/2023 - 11:20

Le droit de grève ne devrait être offert qu'à ceux qui travaillent et occupent un poste à 100% ... Je pense que dans ce cas les rues seraient bien vides. Les photos parlent d'elles-mêmes : des clowns, des cheveux gris et des mecs qui n'ont pas franchement la carrure à s'activer tous les jours. Pour prétendre défendre les droits des travailleurs, il faut soi-même travailler et pousser son imagination un peu plus haut qu'à chanter "...  si tu savais, ta réforme où on se la met" depuis les années 70. Les syndicats n'ont pas le sens de l'effort de renouveler leurs formules. 

bb

mer 07/06/2023 - 04:21

Se mettre au travail ? La France travaille mais deux ans de plus pour faire plaisir aux marchés financiers et sans que la part des entreprises soient financièrement sollicitées : c'est de l'arnaque !!! Comme l'idée de rémunérer les stages en bac pro, mais avec l'argent du contribuable. Encore un cadeau au patronat !

ch

mar 06/06/2023 - 23:08

"Quand on ne consulte pas les députés..." dit Me Pommeret, syndicaliste de l'enseignement ; mais il me souvient que pour un vote de la représentation nationale, ces mêmes députés ont été empêchés de voter par les milliers d'amendements bidon déposés à la dernière minute par les affidés de Mélenchon , dont vous faites partie.  C'est vous qui parlez de tripatouillage ?

el

mar 06/06/2023 - 19:25

A l ouest rien de nouveau sinon que ce sont toujours les mêmes qui manifestent . Il serait temps de se mettre au travail