Marie-Agnès Petit parmi les 500 personnalités qui font bouger la France
Un concours pour rendre visible les invisibles
Les invisibles ? Ce sont ces jeunes des ESAT et des IME, aussi discrets qu’en possession d’innombrables compétences. Les invisibles ? Ce sont aussi tous ces professionnels qui accompagnent chaque jour leurs pas et leurs progrès. Ce mercredi 12 avril à l’IFP de Bains, ils ont prouvé ensemble la force et les talents qui font ce qu’ils sont : des personnes extraordinaires.
> Les récompenses en bas d'article
Et si un simple concours de cuisine mettait en ébullition des talents insoupçonnés. Et si préparer un parmentier d’agneau aux petits pois estragon, accompagné de sa purée de pommes de terre pour finir avec une tarte aux fraises et pistaches, permettait d’élever les consciences.
L’IFP de Bains et l’association Aurore ont ainsi fait le pari de cet événement unique en Haute-Loire : organiser un concours de cuisine où les chefs ne seront autres que des résidents d’un ESAT (établissement et service d'aide par le travail) et de trois IME (instituts médico-éducatifs) du département.
« Les candidats ne sont pas étrangers au monde de la cuisine »
« Il y a au total six équipes composées de deux jeunes et d’un commis de cuisine, détaille en chœur Marc de Mijolla et de Myriam Braz, tous deux membres de l’association Aurore. Les candidats ne sont pas étrangers au monde de la cuisine, car ils travaillent déjà dans des ateliers de restauration au sein de leur structure ».
L'association Aurore ? C'est elle ▼▼▼ (cliquez sur les flèches pour dérouler l'info)
Créée dans les années 1980, l'association Aurore permet aux usagers de différents établissements de se retrouver afin de pratiquer des activités sportives et de loisirs. Regroupant les établissements de l’ADAPEI 43 et de Meymac, l’association a récemment évolué pour s’affilier à la Fédération Française de Sport Adapté afin de proposer à ses adhérents de participer à des rencontres sportives et divers championnats départementaux, nationaux et internationaux. L’association propose également des séjours culturels et favorise le lien social et l’intégration des personnes accueillies.
« Ces jeunes sont des témoins de force et de motivation. Des exemples pour tous »
Chapeautés par le parrain et chef Rémy Michalas, Toque d’Auvergne et restaurateur au Bourbon à Yssingeaux, les cuisiniers ont utilisé les ingrédients placés dans un panier pour réussir la recette similaire aux six équipes en lice. Sous l’œil aguerri du très habitué aux récompenses, Mickaël Chabanon, les six binômes ont alors disposé de 4 heures pour présenter leur travail au jury.
« Il y a six prix au total, car le but du concours n’est sûrement pas une mise en concurrence entre eux, précise Marc de Mijolla. Cet événement est dispensé dans une aura de convivialité, de valorisation et de mise en confiance ».
Il ajoute : « L’opération a pour principal objectif de démontrer qu’avoir des handicaps ne signifie pas être dépourvu de compétences. Ces jeunes sont des témoins de force et de motivation. Des exemples pour tous ».
« Le stress a laissé la place à la concentration »
La recette a été, certes, la même pour les équipes, mais « chacun a pu y mettre sa touche, précise Myriam Braz. Ils ont eu le droit de revisiter les plats afin de différencier les goûts et les sensibilités ». Elle décrit l’ambiance qui a occupé les plans de travail de l’IFP de Bains. « Les jeunes ont été stressés dans les premières minutes du concours, partage-t-elle. Et puis le stress a laissé la place à la concentration. Ils ont tous été vraiment à fond pendant des heures ! »
Et l'IFP de Bains ? C'est par là ▼▼▼ (Cliquez sur les flèches pour dérouler l'info)
Créé en 1976 et situé sur la commune de Bains, l’Institut de Formation Professionnelle 43 est le C.F.A Interprofessionnel de Haute-Loire. Il accueille chaque année environ 850 jeunes en contrat d’apprentissage et de professionnalisation. Le Centre accueille également des stages de formation continue à la demande des Organisations Professionnelles ou accompagne des adultes dans des stages de reconversion ou dans la préparation de diplômes de l’enseignement professionnel.
Le CFA forme dans 5 secteurs d’activités et prépare à plus de 40 diplômes différents :
- Métiers de bouche : boulangerie, pâtisserie, boucherie, charcuterie traiteur
- Métiers du bois-ameublement : ébénisterie, marqueterie, restauration et conception de mobilier
- Métiers du secteur tertiaire : préparation en pharmacie, métiers de la vente, coiffure, esthétique
- Métiers de l’hôtellerie-restauration : service en restaurant, cuisine
- Métiers du secteur mécanique automobile et agricole : mécanique auto, mécanique agricole, carrosserie, peinture.
« C’est en travaillant ensemble qu’on va bien plus loin »
Les prix ont été distribués vers 15 heures. « Chaque équipe a réalisé un travail de chef et commercialisable en restaurant », assure Rémy Michalas. Jean-Luc Chapuis, Président de l'IFP 43, ajoute de son côté: « Un beau travail malgré les contraintes imposées. Ce genre d’événement peut assurément donner l'impulsion et l'exemple du travailler ensemble ».
Elisabeth Ouillon Pellissier, Conseillère régionale et membre de l'IFP de Bains, termine en ce sens : « Ce concours permet de véhiculer les valeurs de partages, de bienveillance et d'échanges. Mais aussi d'entraide. Car c’est en travaillant ensemble qu’on va bien plus loin ».
- Prix de la Cohésion d'équipe : Ime Synergie
- Prix de la Gourmandise : Ime Maurice Chanteclauze de La Chaise Dieu
- Prix du Meilleur Dressage de Plat Salé : Esat Les Horizons à Cussac Sur Loire
- Prix de la Dégustation pour Le Plat Salé : Esat Les Horizons à Cussac Sur Loire
- Prix de la Présentation du Dessert : Ime La Chaise Dieu
- Prix de la Dégustation du Dessert : Ime Les Cévennes
Vos commentaires
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire
1 commentaire
Bien d’accord pour dire que ces travailleurs d’ESAT et IME sont extraordinaires, compétents, motivés, qu’ils travaillent dans les conditions d’un véritable restaurant ; mais alors que font-ils en institutions spécialisées, payés 3 fois rien ?
Je préférerais les voir accompagnés dans un vrai restaurant, dans la vraie vie, payés correctement et ne plus dépendre d’une structure pour handicapés.