Trump President… ça ne laisse personne indifférent, y compris en Haute-Loire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:44

L'élection de Donald Trump est une surprise ce mercredi 9 novembre 2016. Les réactions sont nombreuses à travers le monde. En Haute-Loire, les personnalités ont également tenu à s'exprimer sur l'élection du 45e président des États-Unis.

Pour le président de Région, Laurent Wauquiez, « lorsque le peuple se sent ignoré et méprisé, il trouve un moyen de se faire entendre. »
Du côté PS, Laurent Johanny, leader de l’opposition au Puy, appelle à la remise en cause des pouvoirs financiers et le renouvellement de la classe politique. Il refuse de se mettre forcément en rangs derrière la majorité PS face au "scénario catastrophe qui se profile en France".
Ce scénario, il est tout l’inverse d’une catastrophe pour Pierre Cheynet du FN. C’est celui d’une élection de Marine Le Pen en mai prochain à la tête de la France.
"Pour faire reculer les peurs et les haines", Michel Valentin, du parti communiste, invite "la gauche d'alternative à se mettre autour de la table et tourner la page des politiques d'austérité".

> Dans le détail :

Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, président par intérim des Républicains, député de Haute-Loire, Laurent Wauquiez
"Félicitations à Donald Trump et au Parti Républicain. Le choix du peuple américain doit être respecté.
La France entretient un partenariat privilégié et historique avec les États-Unis. Donald TRUMP sera donc notre interlocuteur, après l'alternance que nous souhaitons pour 2017.
Il faut tirer les conclusions de ce résultat, quelques mois après le Brexit. En démocratie, lorsque le peuple se sent ignoré et méprisé, il trouve un moyen de se faire entendre. Ce vote est notamment la conséquence d'une révolte des classes moyennes contre une élite dirigeante qui veut imposer ce qu'elles doivent penser.
Dans notre pays également, une majorité silencieuse grandissante se sent toujours plus éloignée des orientations données à notre pays Il y a urgence à redonner un cap à la France.
"

Le secrétaire départemental PCF de Haute-Loire, Michel Valentin
"L'élection de D. Trump à la présidence des Etats-Unis résonne comme un coup de tonnerre sur toute la planète. N'oublions pas que c'est le choix du peuple Américain et qu'il convient de le respecter.
Cette élection révèle un certain état du monde où l'explosion des richesses et des progrès scientifiques côtoie des misères humaines, des guerres et des frustrations démocratiques et sociétales.
Cette élection démontre que tout est possible , partout.
En France, la gauche d'alternative doit se mettre autour de la table et tourner la page des politiques d'austérité que nous subissons depuis des décennies, elle doit donner à voir une société du partage des pouvoirs  et des richesses pour redonner espoir en l'avenir et faire reculer les peurs et les haines. Il n'y a pas d'autre choix, nous voilà prévenus."

L'élu minicipal PS du Puy-en-Velay, Laurent Johanny a publié sa réaction sur son blog
"Xénophobe, haineux, pro-armes, climato-sceptique, misogyne, anti-avortement, anti-impôts pour les riches, … les qualificatifs ne manquent pas, mais ils ne suffisent pas. L’énumération de toutes ces horreurs échoue face à au monstre « fils à papa », construit par la finance, et magnat des médias. La toute puissance de l’argent-roi a permis à cet homme d’ incarner aux yeux de la majorité des Américains la rupture et l’espoir.

Certes, l’existence d’un fort électorat ultra conservateur n’est pas une nouveauté : l’émergence des « tea-party » lors des précédentes élections l’avait d’ailleurs confirmé. Ce qui est nouveau, c’est l’alliance, dans les urnes,  de ces « républicains » traditionnels et de citoyens désemparés, désorientés, écrasés, convertis à l’anti-système prêts à voter pour n’importe qui en dehors des schémas classiques d’un monde politique traditionnel corrompu à l’ultralibéralisme. Evidemment, il s’agit là d’une « Mégatrumperie », Trump étant le fruit malicieusement confectionné par un système incapable de le contrôler désormais.

Le parti démocrate est lourdement responsable. Sans aucune remise en cause économique, en reconduisant la même élite, en célébrant le même clan, en outrepassant l’aspect social, ce parti plonge les Etats-Unis dans un repli inédit. Le courageux candidat à l’investiture démocrate Bernie Sanders avait prévenu qu’il ne suffisait pas de se satisfaire, de se congratuler, de sourire poliment à la finance  pour emporter l’élection. A travers une campagne idéologique forte, des analyses économiques et sociales poussées, des remises en cause sérieuse du système, il avait rencontré un engouement exceptionnel, pas seulement pour la gauche classique américaine. Puis, rien. Le clan Clinton, fort de son pouvoir, de sa puissance, l’a écrasé, lui et ses idées, emportant aussi au passage l’enthousiasme suscité par Bernie. Lui seul, Sanders, avait réussi à incarner le renouvellement des idées (et non un jeunisme totalement cosmétique).

Xénophobe, haineux, pro-sécuritaire, climato-sceptique, misogyne, anti-avortement, anti-impôts pour les riches,… les qualificatifs ne manquent pas, mais ils ne suffiront pas non plus en France pour battre l’alliance de l’extrême-droite et de la droite-extrême. Seule une alternative profondément sociale, de remise en cause des pouvoirs financiers et politiques, saurait tordre le coup à un scénario catastrophe qui se profile. Quant aux donneurs de leçon sur le thème « vous avez intérêt de soutenir la majorité PS sinon on va dans le mur » : que dire à part : vivement le renouvellement du pouvoir politique et des idées."

Pierre Cheynet, conseiller municipal d'Aurec-sur-Loire, conseiller communautaire Loire-Semène et membre du Comité central du FN
"Le 1er discours de Trump est une bonne surprise pour ceux qui avaient peur de lui: rassembleur et ouvert. Il rentre bien dans le costume.
Quand les médias prennent leurs désirs pour des réalités, le peuple les rappelle à l'ordre. On l'a vu pour Trump ou lors du Brexit."

Lionel Bouton, membre du comité du Puy-en-Velay de "La France Insoumise" pour la campagne de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle 2017
"L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats Unis est un coup de tonnerre que n’ont pas vu venir les instituts de sondage et les médias dominants car ils sont enfermés loin de la vie quotidienne des gens. L’échec d’Hillary Clinton montre que le parti démocrate n’incarne plus depuis longtemps une politique sociale et une protection face au chômage et à la précarité pour le monde du travail et les minorités frappées par des discriminations nombreuses. Il y a de quoi être inquiet pour l’avenir car le leadership d’un milliardaire d’extrême droite ne rendra pas la première puissance mondiale moins arrogante et belliciste. Il faudra attendre pour juger si ses déclarations d’intention protectionnistes sont suivies d’effets face aux intérêts des multinationales…
Pour la France, si le FN se frotte les mains et que les mêmes médiacrates voient comme acquis le fait que des millions d’électeurs de ce qu’ils appellent la « France périphérique » votent pour Marine Le Pen, rien n’est joué d’avance si le peuple a un véritable choix en 2017. Malgré les obstacles des parrainages et le piège des primaires de gauche qui- on l’a vu avec Bernie Sanders- étouffent l’énergie populaire, la candidature de Jean Luc Melenchon s’affirme dans le paysage comme le seul recours progressiste pour partager les richesses et combattre l’oligarchie financière. Face au repli nationaliste et à l’impasse de la xénophobie, l’affirmation des droits sociaux du peuple et de l’intérêt général est le sens d’un vote d’espérance pour Jean Luc Melenchon qui peut seul ouvrir les portes de l’avenir."

Omar Ben Adberahmen, délégué les Républicains de la 2e circonscription de Haute-Loire et étudiant à Sciences Po
"Encore une défaite pour les élites de notre monde. À quand un vrai sursaut intellectuel et moral?"

Rakidd, illustrateur et auteur comique pour la télévision originaire du Puy-en-Velay.

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