Deux jeunes hommes de 24 ans originaires de Saint-Etienne et Saint-Chamond ont été présentés devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay ce mardi 2 juin. Il leur est reproché une tentative de vol avec effraction et deux circonstances aggravantes : en réunion et avec la fracturation d’une fenêtre.
Il bloque la route aux visiteurs
Le 6 mai 2012, un habitant de Sainte-Sigolène s’étonne de voir déambuler une Twingo verte avec un coffre rose dans son quartier aux alentours de 18h30. Il voit le véhicule se garer chez son voisin. Lorsqu’il s’aperçoit que deux individus essayent de s’introduire dans le domicile d'un homme de 83 ans, il contacte le fils du propriétaire. Ce dernier habite à proximité et se rend sur place avec son propre fils. Les deux altiligériens garent leur véhicule derrière celui des intrus pour empêcher leur fuite. Ils ne voient personne dans l’habitation mais aperçoivent les visiteurs s’échapper en courant et monter dans le véhicule bicolore.
----Un casier judiciaire déjà bien rempli
Les deux ligériens sont largement connus de la justice pour diverses raisons (délit de fuite, recels de biens, circulation sans assurance, vol… L’un se trouve en situation de récidive, l’autre en double récidive.-----Ils percutent la voiture pour prendre la fuite
Le père et le fils coursent les intrus. Ces derniers, eux, essayent de forcer le passage et percutent à plusieurs reprises la voiture qui leur bloque la route. Pendant ce temps, les membres de la famille tentent d’ouvrir les portières. Le fils du propriétaire réussit à ouvrir la portière et le petit-fils casse la fenêtre. Les visiteurs n’hésitent pas et les aspergent de gaz lacrymogène. Une des victimes témoigne : « Je l’ai entendu dire " Gaze-le ! Gaze-le ! " » Les deux hommes obtiennent une incapacité totale de travail de quelques jours. A l’intérieur du domicile, les ligériens ont fait des dégâts. En quelques minutes à peine, ils ont réussi à retourner la maison.
Le propriétaire, âgé de 83 ans au moment des faits, est malheureusement décédé depuis. Son fils et petit-fils se sont portés parties civiles suite à l’agression.
« J’ étais au mauvais endroit, au mauvais moment »
Les deux hommes avaient déjà été vus dans le quartier par des voisins, notamment au niveau des boîtes aux lettres. L’un reconnaît les faits et adresse, à plusieurs reprises, ses excuses à la famille. L’autre réfute toute responsabilité : « J’ étais au mauvais endroit, au mauvais moment. » Après réflexion, il décide de s’excuser malgré tout.
Interrogé sur la présence d’une bombe de gaz lacrymogène dans la voiture, l’un explique : « C’est comme tout le monde, pour éviter les agressions. » Des gants et des menottes y ont été retrouvés. Les explications sont confuses. Pour le procureur de la République, Jacques Louvier, il est évident que les menottes étaient une sécurité au cas où il y aurait eu quelqu’un sur les lieux. « Ils étaient prêts à tout pour partir », déclare Jacques Louvier. Il requiert quatre ans d’emprisonnement pour l’un, et 30 mois avec un mandat de dépôt pour l’autre.
Le tribunal décide finalement de traiter les hommes sur un pied d’égalité et les condamne, tous les deux, à 30 mois de prison avec un mandat de dépôt pour « la gravité des faits et l’absence de projets sérieux ». Ils ont l’obligation de verser plus de 3 000 euros pour les dégâts matériels causés, 3 000 euros à chacune des victimes ainsi que 1 500 euros pour les frais de procédure.
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