St-Just-Malmont : la moitié des emplois en danger chez Cheynet

ven 18/07/2014 - 17:20 , Mise à jour le 26/11/2020 à 19:23

L'inquiétude monte chez les salariés de l'entreprise Cheynet de St-Just-Malmont. Ce vendredi 18 juillet 2014, les représentants CGT, syndicat majoritaire, ont réuni la presse pour crier leur désarroi.
Le 1er juillet dernier, l'usine textile a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon. C'est là qu'ils ont appris que leur société aurait dû être en cessation de paiement depuis deux ans. Malgré une hausse des ventes de 8% l'an dernier, le premier fabricant européen de rubans élastiques reste déficitaire. Car la société enregistre des pertes depuis 2012, des pertes dues à des problèmes de fonctionnement.
« L'administrateur judiciaire préconise de réduire de moitié les effectifs, explique Véronique Serve, déléguée CGT. La direction, elle, parle de diminuer de 40% la masse salariale, sans préciser le nombre d'emplois en danger. »

Se recentrer sur son coeur de métier
----Alors qu'elle était déjà en difficultés financières, l'entreprise Cheynet souhaitait faire une offre de reprise de l'usine Fontanille d'Espaly avant que celle-ci ne soit transformée en SCOP.-----Le Pdg, Grégoire Giraud, a nommé un nouveau directeur général. Ainsi, Jean-Jacques Monge préconise de se recentrer sur le coeur de métier de Cheynet : la lingerie, activité qui connaît pourtant un déclin depuis quelques années, d'où la diversification engagée par la direction.

Une procédure d'urgence en cessation de paiement a été déclenchée. Les 300 salariés, eux, s'étonnent de cette précipitation à la veille des congés d'été et demandent à être mieux informés. « Nous n'avons eu qu'une seule réunion jusqu'à présent, explique Véronique Serve, le 29 juillet. Nous sommes obligés d'aller à la pêche aux informations pour connaître la réalité de la situation économique. »

Annabel Walker

Le communiqué des représentants CGT ce vendredi
    
« Lors de la réunion extraordinaire du 16 mai 2014, les représentants du personnel ont été informés de l’arrivée d’un consultant externe, Jean-Jacques Monge, en charge d’accompagner la direction dans la finalisation d’un plan d’action ayant vocation à redresser la situation économique de Cheynet & Fils. Antérieurement, M. Giraud nous avait fait part de sa volonté de saisir le ministère du redressement productif afin de demander une dérogation pour pouvoir bénéficier de tous les avantages produits par le CICE à l’instar d’un PME (moins de 250 salariés).

Les élus CGT interrogent la direction sur cette présence, car un an auparavant, un directeur de production, ainsi qu’une directrice des ressources humaines ont été embauchés. Ces personnes devaient, au dire du président, apporter un œil externe et faire en sorte que l’entreprise se redynamise.

Les élus CGT ont posé des questions concernant les intentions de M. Monge mais également sur les conséquences sociales ; M. Giraud a alors répondu que c’était prématuré.
Une seconde réunion extraordinaire du C.E. a été programmée le 25 juin 2014 avec comme ordre du jour : information du C.E. sur la nomination de M. Monge en qualité de Directeur Général. Ensuite, les élus du C.E. ont été informés sur la situation financière de l’entreprise. Le Président, M. Giraud, explique qu’il n’y a plus de trésorerie, que le groupe ne veut plus financer Cheynet & Fils et qu’à ce titre, il va déposer un dossier au tribunal de commerce de Lyon pour cessation de paiement. Il ne s’est pas caché de nous dire qu’il n’est pas loin de la retraite et son souhait est de remettre «  à flot » l’entreprise.

Les élus CGT ont été pris en otage : pour que les salaires soient versés et pris en charge par les AGS il faut déclarer une cessation de paiement auprès du tribunal de commerce.

La décision de la mise en redressement judiciaire tombe comme un couperet ! Le 1er juillet 2014, à l’audience du tribunal de commerce, on apprend qu’il faut alléger la masse salariale de 40 % avec un effectif divisé par deux : la douche froide alors que dans les ateliers il y a de l’activité.

Pourquoi jouer le fatalisme !!!
Pourquoi cette précipitation, cette urgence, alors que :
les élus CGT ont fait remarquer depuis plusieurs mois des dysfonctionnements dans les ateliers (qualité, organisation…),
que l’expertise comptable sur les comptes annuels clos au 31 12 2012 indiquait déjà une dégradation des résultats de Cheynet & fils en pointant les motifs de cette dégradation, notamment des ventes à pertes des salariés eux-mêmes ont remonté des problèmes de fonctionnement.

Pourquoi embaucher des gros salaires si la situation financière est catastrophique : deux directeurs en 2013, un directeur général en juin 2014, et dernièrement l’assistance d’un cabinet d’avocats de Lyon.

Pourquoi avoir mis le directeur de production en dispense de travail ?

Pourquoi saisir le tribunal de commerce de Lyon et non celui du Puy en Velay puisque le siège social de Cheynet et Fils se trouve en Haute Loire ?

Les élus CGT ont demandé une clarification sur le motif économique en désignant un expert comptable pour les assister et avoir une compréhension de la situation tant au niveau de l’entreprise qu’au niveau de la société mère et financière du groupe.

Nous rappellerons qu’en 2013 et jusqu’à juin 2014, la société Cheynet et fils a eu recours à des CDD et des intérimaires ; l’activité est là : déploiement d’une mobilité interne, heures supplémentaires et complémentaires.

La direction souhaite aller vers un accord majoritaire et des réunions de travail se déroulent d’une manière intense : le syndicat CGT est majoritaire.

Rappelons également que nous avons connu deux plans sociaux en 2007 et 2008 avec de la casse au niveau des emplois : plans sociaux qui ont été réfléchis et qui nous ont amenés malgré tout à une situation plus critique. Il est difficile aujourd’hui de penser efficacité d’un PSE dans l’urgence.

La direction enserre les élus dans un calendrier intensif, à la veille des départs en congés : tout est fait pour empêcher les élus CGT d’agir.

Au final, ce sont les salariés qui vont payer  la note salée d’une mauvaise gestion des dirigeants. La CGT mettra tout en œuvre pour sauvegarder l’activité et les emplois du site. »

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