"Soudons Fermes" ou comment se débrouiller avec ses mains et de l'huile de coude

Par MFi , Mise à jour le 09/03/2025 à 06:00

Savoir réparer et/ou autoconstruire le matériel et les outils nécessaires, appropriés à sa pratique agricole, voici le sujet qui a animé le Crouz’Art, à Saint-Pierre-Eynac, en ce jeudi 13 février. 

Au cours de cette journée de discussion et de partage portée par Soudons Fermes !, l’Atelier Paysan et l’ADEAR 43, une trentaine de paysans, membres d’associations, et autres citoyens curieux ont répondu présents pour travailler ensemble sur l’émergence d’un collectif local visant à renforcer l’autonomie technique des fermes

L’objectif : apporter des solutions pour rendre plus autonomes les agriculteurs face au machinisme

« Reprendre la terre aux machines », voici l’ambition portée par la coopérative l’Atelier Paysan, en charge de l’animation de cette journée. De ce slogan, elle en a même en a même fait le titre de son manifeste invitant les travailleurs de la terre « à faire mouvement autour de l’auto-construction de matériel agricole, et favoriser la coopération, l’entraide, la réappropriation et la transmission des savoirs et savoir-faire » .

« Nous sommes dépendants des technologies, dès que nous rencontrons un petit pépin, on ne sait plus faire. L’idée est d’aller plus vers de la low-tech que de l’high-tech, et de faire des choses qui durent et qu’on peut réparer. »

À partir du constat selon lequel le machinisme crée des charges et de l’endettement, l’idée est de chercher des solutions pour sortir le paysan de tout ce qui l’enferme dans un système productiviste qui cherche à aller toujours plus loin dans la technologie.

Comment ?

Les leviers qui peuvent être actionnés sont les suivants :

  • la formation (un panel de propositions est présenté avec, par exemple, des initiations au travail de la métallerie ou du bois, des accompagnements à l’auto-construction d’outils, ou encore des formations à la mécanique agricole)
  • l’entraide et la coopération (entre paysans, mais aussi avec différents corps de métiers)
  • la réappropriation et la transmission des savoirs et savoir-faire.

Ces trois volets constituent l’enjeu du développement de cet « essaim » : il s’agit de développer un réseau permettant d’apprendre à faire par soi-même ou d’être en mesure d’aller chercher les ressources permettant d’être accompagné pour s’extraire de la dépendance aux technologies.

Ainsi, le Crouz’Art présente des exemples de ressources qui peuvent être mobilisées en ses lieux : « Nous avons ici un atelier métal qui peut être mis au service d’autres causes. Il y a aussi un atelier bois et un atelier mécanique. On peut également aller chercher d’autres techniques, comme par exemple l’impression 3D pour la réalisation de pièces en plastiques. »

Une journée dédiée à faire émerger l’essaim local et discuter des besoins

L’Atelier Paysan et sa mission d'essaimage

L’Atelier Paysan est une coopérative accompagnant depuis 2009 la conception et le colportage des technologies paysannes.

Les groupes constitués localement par l’Atelier Paysan, maillent de manière de plus en plus serrée l’ensemble du territoire national, se regroupant au sein de la communauté « Soudons fermes ! ».

L’objectif de l’Atelier Paysan est de faire émerger un maximum « d’essaims », s’appuyant chacun sur le développement d’un réseau local où forces vivent et bonnes volontés s'unissent afin de mener des actions favorisant l’autonomie paysanne.

Ils sont maraîchers, apiculteurs, paysans-boulangers, éleveurs, fromagers ou encore porteurs de projets, membres d’associations ou simples curieux intéressés par la question paysanne, ils ont fait le déplacement depuis les quatre coins de Haute-Loire, et même au-delà, pour participer à cette journée de rencontres, d’échanges et de partage autour du monde paysan.

L’animation est assurée par Hugo Persillet, en charge de la vie coopérative au sein de l'Atelier Paysan, et dont la mission est d’accompagner partout en France l’émergence de ces « essaims » locaux. L’équipe de l’Atelier Paysan propose ainsi tout un panel de solutions à travers la mise à disposition de catalogues, programmes de formation et fiches-outils.

Ce temps d’échange est mis à profit afin de concrétiser l’action locale en passant par la définition d’objectifs et d’échéances structurant l’action, la mobilisation partenariale ainsi que l’élaboration d’un calendrier d’activités.

 

 

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