Smartphone : accro ou pas accro ?

Par Nicolas Defay lun 07/02/2022 - 10:00 , Mise à jour le 07/02/2022 à 10:00

La nomophobie. C'est la peur panique d'être séparé de son portable. Risible ? Pas vraiment quand on sait que, selon une étude américaine, 85% des 15-18 ans en souffrent, 77% pour les 18-24 ans, ou encore 68% pour les trentenaires et plus. Alors, à l'occasion de la 22ème journée mondiale sans smartphone en date du 8 février, les élèves du lycée Léonard de Vinci de Monistrol/Loire vont pleinement jouer le jeu.

Cette journée est destinée à sensibiliser les lycéens aux usages immodérés de leur téléphone pour deux raisons principales : la protection de la santé publique et la préservation d’un environnement durable. "Ce moment se veut festif, pour trancher avec un quotidien où le téléphone portable est plus une source de tension, explique l'équipe de l'établissement scolaire. C’est la raison pour laquelle elle sera balisée par les premières notes de la musique de Nino Ferrer : "Gaston, y a l’telefon qui son", en espérant associer une musique dynamique et joyeuse, au fait de se passer de son téléphone".

"Du point de vue de la santé publique, l’addiction au téléphone portable, si elle peut encore être contestée par certains, se manifeste régulièrement dans nos établissements, assurent encore les professeurs. Nombreux sont les élèves, en effet, qui développent des comportements qui pourraient présager, voire qui dévoilent, un phénomène d’addiction".

"Combler le vide en consultant 150 fois son téléphone par jour"

Piégés par les moyens mis en œuvre pour capter et marchandiser leur attention, les difficultés de concentration en classe et la diminution des capacités d’attention des élèves sont monnaies courantes pour les enseignants, d'après les enseignants. D’autres constats témoignent de l’addiction également, comme l’agressivité qui peut se manifester à la demande de ranger son téléphone éteint dans son sac. "Sans compter les difficultés de combler le vide en consultant 150 fois son téléphone par jour, déplorent-ils. Ou en jouant entre deux autres actions, voire même, simultanément comme en marchant, en discutant avec des camarades, dans l’illusion du mythe du multi-tasking".

  • Installation dans le lycée d’affiches présentant la manifestation
  • Exposition au CDI sur la captation et la marchandisation de l’attention par le biais des téléphones portables ainsi que sur la pollution numérique générée par les usages intempestifs du numérique
  • Exposition au CDI d’ouvrages en lien avec les thématiques de l’addiction aux écrans et de la pollution numérique
  • Diffusion sur les écrans du self et du hall de 2 vidéos en lien avec les thématiques de la Journée
  • Rappel en classe des nécessités d’utiliser les téléphones de manière responsable dans l’établissement, au CDI (usages uniquement scolaires), mais aussi chez soi.
  • Table-ronde avec une classe de 1ere (classe et heure à préciser)
  • Diffusion de vidéos sur l’addiction aux portables par la vie scolaire en étude (toute la semaine) et débats éventuels
  • Ouverture du CLOM (cours en ligne ouvert et massif) sur la captation et la marchandisation de l’attention, réaliser dans le cadre du CDI et de l’éducation aux médias et à l’information, disponible sur l’ENT à la demande.

Récréation

  • Interventions des élèves : gages ludiques à faire réaliser aux élèves surpris avec leur téléphone, distribution de tracts sur l’addiction au téléphone et ses conséquences sur la santé et sur l’environnement.

Pause méridienne

  • 12-14h : Interventions des enseignants : gages ludiques à faire réaliser aux élèves surpris avec leur téléphone, distribution de tracts sur l’addiction au téléphone et ses conséquences.
  • A 12h Atelier de relaxation (salle A103)
  • De 12h45 à 13h30 « Bureau des plaintes » (salle A108) : Audrey Rochette et Rotraud Haller-Perbet seront à la disposition des élèves qui souhaiteraient discuter, débattre de la question du téléphone portable
  • NB1 : des T-Shirts avec le logo des Journées sans portable ont été imprimés pour l’occasion et sont à la disposition de tous ceux qui souhaiteraient les porter à cette occasion. Ils sont à récupérer au CDI.
  • NB2 : la Mini-entreprise du LLDV, Cookook, et son projet Cookids sont également un des projets rattachés au travail global effectué toute l’année au lycée pour sensibiliser les élèves à la préservation de leur attention, à son éducation, afin de garantir leur réussite scolaire, professionnelle et personnelle (cf. Madame Sandrine Bouchand, enseignante).

Mauvais pour la santé, mauvais pour la planète

Ce temps passé sur le téléphone est nécessairement pris au détriment d’autres activités. D'après d'innombrables études sur le sujet, il impacte aussi plus largement la santé en terme de qualité et de quantité de sommeil, d’isolement, de dépression potentielle. "Il nous semble donc important de procéder à l’information de nos élèves, à leur prise de conscience des revers potentiels de l’excès", martèle l'équipe enseignante.

D’autre part, les usages abusifs du téléphone portable contribuent à la pollution numérique considérée désormais comme néfaste au développement durable (consommation de ressources en eau pour refroidir les data centers, consommation d’électricité (10% de la consommation mondiale), de minerais rares... pollution par les déchets, les émissions de CO2 (4%)...

"Gaston, y' le téléfon qui son" de Nino Ferrer (1967) :

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