"Si mon équipe décide de rejoindre LREM, je quitte moi-même la liste"

ven 31/01/2020 - 16:07 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:03

C'est un sacré pavé dans la mare qu'a jeté Lionel Bouton en déclarant que "LFI (ndlr : La France Insoumise) n'ira pas sur la liste de Laurent Johanny au Puy-en-Velay".
Sauf que cette déclaration ne semble engager que sa personne car selon Celline Gacon et Laurent Johanny, que nous avons rencontrés ce vendredi midi, il n'y avait jusqu'à présent que deux membres du parti LFI au sein du collectif "Le Puy en commun en vert et pour tous", et que "depuis son exclusion, plusieurs membres se sont rapprochés de nous".

Il annonce se retirer du collectif... après en avoir été exclu
Nous avons pu nous procurer un document qui prouve, malgré les déclarations de Lionel Bouton, joint par téléphone ce vendredi matin, qu'il a bien été exclu du collectif avant d'annoncer qu'il s'en retirait. Le chef de file de LFI avait manifestement des exigences politiques, en l'occurence une troisième position sur la liste, ce que n'a pu lui assurer le collectif.
Dans un communiqué de presse envoyé à l'ensemble des rédactions, le collectif précise : "depuis le 6 janvier dernier, nous n'avions plus de nouvelles de M. Bouton, parti brusquement d'une réunion parce que nous ne répondions pas à une de ses exigences politiciennes, incompatible avec la volonté de construire une liste empreinte de diversité".

----La liste En vert et pour tous, Le Puy en commun organise une soirée spécifique aux problématiques des habitants et des commerçants du centre-ville du Puy le mardi 4 février à 19h dans son local de campagne du 27 boulevard Fayolle.-----Une "polémique montée de toutes pièces pour négocier son strapontin"
Au coeur de la polémique, il y avait la question d'une possible alliance avec LREM (ndlr : La République En Marche) pour "battre la droite archaïque de Wauquiez-Chapuis", selon Lionel Bouton.
Une "polémique montée de toutes pièces pour négocier son strapontin", selon Celline Gacon et Laurent Johanny qui assurent que "dès le mois d'octobre dernier, c'est l'un des premiers sujets qui a été évoqué et notre position a toujours été limpide : il n'y aura pas d'alliance".

"On a en face de nous deux listes de la droite libérale, ce serait plutôt à elles de s'associer"
"Ni ses propos diffamatoires, ni ses mensonges éhontés ne nous dévieront de notre objectif de porter un programme de transition sociale et écologique pour Le Puy-en-Velay, qui aura vocation à gagner en mars prochain", peut-on lire dans le communiqué. 
Car l'objectif des deux membres du collectif "Le Puy en commun en vert et pour tous" rencontrés ce vendredi midi est bien de gagner, "avec un esprit conquérant", et ils ajoutent : "ce serait se moquer des électeurs que d'envisager une union avec LREM, on a d'ailleurs en face de nous deux listes de la droite libérale, ce serait plutôt à elles de s'associer". 

Alliance avec LREM ? "Ce n'est pas sérieux ! En tout cas si le collectif le décidait demain, je n'en serais plus la tête de liste"
La perspective d'une alliance est balayée d'un revers de main par Laurent Johanny, qui rappelle que l'équipe de LREM a dans ses membres un élu de la majorité sortante, en l'occurrence Willy Guieau, qui a d'ailleurs siégé à la fois aux côtés de Laurent Wauquiez et de Michel Chapuis lors des deux derniers mandats.

(Cliquer sur '"listen in browser" pour une écoute sur mobile ou tablette)

Une liste avec toutes les composantes de la gauche et de l'écologie, dont LFI
"Nous avons la certitude qu'il y aura des membres de LFI dans la liste et dans le comité de soutien", assurent Celine Gacon et Laurent Johanny. Une liste encore en construction et qui présentera "des personnes d'horizons divers, avec toutes les composantes de la gauche et de l'écologie qui seront représentées, notamment des personnes qui n'ont pas d'engagement politique, ainsi que des membres d'EELV (ndlr : Europe Ecologie Les Verts), du PCF (ndlr : Parti Communiste Français), de LFI (ndlr : La France Insoumise), de Génération.s, du PS (ndlr : Parti Socialiste) et du groupe ensemble".

Maxime Pitavy

  • Suite à cet article, Lionel Bouton a tenu à apporter les précisions suivantes : 

"C'est nous qui sommes partis en quittant une réunion de la liste début janvier quand Laurent Johanny a remis en cause brusquement notre place et en exprimant nos doutes : s'en est suivi quelques semaines de flottement car nous ne voulions pas rompre les amarres, ce qui fut fait après avoir reçu une véritable lettre d'excommunication digne du stalinisme signée au nom de la liste. 
Oui nous assumons avoir réclamé la troisième place car la "lutte des places", il faut la mener quand on tient à ce que ses idées soient représentées au Conseil Municipal, surtout quand on a bien travaillé sur le programme (j'ai rédigé la partie budget participatif). J'ai accepté dès le début que Johanny et Gacon soient 1er et 2°; eux personne ne leur demande de laisser leur place pour "les citoyens" [...]
Laurent Johanny, Catherine Granier-Chevassus et Arlette Arnaud Landau étaient dans le même parti, le PS, il y a seulement trois ans. Ils ne m'ont pas appuyé aux Législatives de 2017 quand j'ai fait 11%. Donc non, nous n'avons pas confiance quand on essaie de reléguer LFI loin du début de liste [...].
S'il y a des "insoumis" soumis à Johanny sur cette liste, ils n'ont aucun mandat de LFI (et ce sont des gens qui n'ont rien fait pour défendre publiquement nos idées depuis 2017, à part magouiller dans diverses réunions contre moi). Cette liste n'aura pas le label officiel de LFI".

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