Sapeurs-pompiers en Haute-Loire : un dispositif pour garantir les secours

, Mise à jour le 06/12/2025 à 15:30

Temps de lecture : 5 minutes

Parmi les 1700 sapeurs-pompiers volontaires, près de 600 sont conventionnés. Un moyen de concilier activité professionnelle et disponibilité opérationnelle, permettant aux volontaires d’intervenir tout en assurant leur travail. Un dispositif devenu essentiel pour garantir le service des secours, comme l'illustre le témoignage de Léa Lavorel, sapeur-pompier à la caserne de Beaulieu-Rosières.

Le modèle français de secours repose en grande partie sur l’engagement volontaire. Pour garantir la présence des services de secours et une réponse rapide aux urgences, les conventions conclues entre les entreprises et les sapeurs-pompiers volontaires jouent un rôle essentiel : elles permettent aux collaborateurs engagés de se rendre en intervention tout en maintenant l’équilibre avec leur activité professionnelle.

C’est dans ce cadre que Léa Lavorel partage son parcours et son expérience, qui allient emploi et engagement au service de la sécurité de tous.

Concilier métier et volontariat

En Haute-Loire, comme dans de nombreux départements ruraux, l’essentiel du maillage de secours repose sur les sapeurs-pompiers volontaires (SPV). Selon le rapport d’activité 2024, le SDIS 43 comptabilisait 1771 sapeurs-pompiers volontaires, contre seulement 107 sapeurs-pompiers professionnels. Une réalité qui rend indispensable leur rôle.

Pour pouvoir assumer les gardes et répondre présent quand les victimes en ont besoin, les conventions employeurs se sont imposées pour maintenir la continuité des secours, surtout en journée, souvent fragile en termes d'effectif. Elles permettent d'adapter au mieux le travail et la mission de secours qui animent chaque sapeur-pompier.

« C’est vraiment un dispositif gagnant-gagnant » Léa Lavorel

Léa Lavorel travaille au Conseil départemental, elle est aussi sergente sapeur-pompier volontaire depuis 2017, au centre de secours Beaulieu-Rosières. En parallèle, elle mène aujourd’hui sa carrière de juriste un cadre de travail qui lui permet d'assurer ses deux missions grâce à la convention. C’est lors de son embauche en 2021 qu’elle bénéficie pour la première fois d’une convention employeur. « C’est vraiment un dispositif gagnant-gagnant », explique-t-elle.

Le SDIS 43 recense 597 sapeurs-pompiers volontaires conventionnés, preuve d’un engagement solide sur le territoire. Cette progression s’appuie sur un réseau de 274 établissements partenaires, parmi lesquels 89 structures publiques et 185 entreprises privées, la plupart sont basées dans le département de la Haute-Loire. Au département, « on est une trentaine de pompiers à être conventionnés au département de la Haute-Loire », explique Léa Lavorel. Cet écosystème élargi renforce la disponibilité opérationnelle, tout en s'adaptant aux contraintes professionnelles.

Une organisation millimétrée

 « Quand on est en réunion ou sur une journée chargée, on ne se met pas sur l’alerte. Mais en télétravail, si c’est possible pour le service, on peut activer des plages de disponibilité », explique Léa.

Au centre de Beaulieu-Rosières, l’organisation repose sur une semaine d’astreinte toutes les six semaines du vendredi 20 h au vendredi suivant 20 h. « En dehors de cette astreinte d'une semaine, on peut se mettre sur d'autres niveaux de disponibilité, ça permet d'assurer toujours une continuité. »

En effet, l’application Systel permet aux sapeurs-pompiers volontaires de se rendre disponibles pour des interventions, avec plusieurs niveaux d’alerte, allant de 1 à 4. Un, étant le niveau où le SPV doit être prêt pour « décaler* » et 4 celui où il sera contacté si personne ne peut assurer l'intervention. Un support très pratique, pour les casernes et les SPV qui peuvent se rendre disponibles ponctuellement, comme le fait Léa quand elle télétravaille.

La priorité reste toutefois donnée au travail, « quand on est en réunion ou sur une journée chargée, on ne se met pas sur l’alerte. Mais en télétravail, si c’est possible pour le service, on peut activer des plages de disponibilité », explique Léa.

Léa Lavorel, sapeur-pompier volontaire à la caserne de Rosières Beaulieu
Léa Lavorel, sapeur-pompier volontaire à la caserne de Rosières Beaulieu Photo par DR

Une convention qui change tout

« Si la personne est sortie toute la nuit sur une intervention, elle a la possibilité d'arriver un petit peu en retard au boulot le lendemain. » le SDIS

Dans le cadre de sa mission en tant que sapeur-pompier, la convention assure une formation de minimum 5 journées dédiées qui peuvent être un peu plus nombreuses en début de poste et en fonction des responsabilités au sein de la caserne. La rémunération est maintenue au cours des jours de formation.

Parmi les conditions, la convention prévoit aussi le retard à l’embauche : « Si la personne est sortie toute la nuit sur une intervention, elle a la possibilité d'arriver un petit peu en retard au boulot le lendemain » explique un membre du SDIS. Avec les problématiques climatiques, en cas de vigilance météorologique rouge, les sapeurs-pompiers sont également libérables.

Un dispositif gagnant-gagnant

Si les SDIS y trouvent un appui essentiel, les employeurs aussi en retirent des bénéfices : compensation pour l’employeur via subrogation ou mécénat (non accessible aux structures publiques).

C'est aussi un soutien important pour intervenir aux gestes des premiers secours ainsi qu'à la gestion du stress et des situations d’urgence. Un appui fort qui peut faire la différence dans des situations délicates.

« La convention de disponibilité, ce n'est pas seulement un geste de solidarité, mais c'est un enjeu qui est vital pour la continuité des secours de proximité et surtout pour notre modèle de sécurité civile. » Léa

À travers cette convention, le dispositif cherche à concilier les services de secours à la population, essentiels, mais également à responsabiliser salariés et employeurs.

Le témoignage de Léa Lavorel illustre parfaitement la complémentarité du secteur professionnel et du volontariat qui, avec une bonne organisation, peut s’avérer payante pour tous. « La convention de disponibilité, ce n'est pas seulement un geste de solidarité, mais c'est un enjeu qui est vital pour la continuité des secours de proximité et surtout pour notre modèle de sécurité civile », ajoute-t-elle.

* partir en intervention.

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
Valider