Sentir avec les oreilles et écouter avec le nez

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Ce n'était pas vraiment un secret et le sénateur avait déjà fait part de sa volonté de quitter la présidence du Conseil général en 2014. Les élections cantonales ont en effet été repoussées à 2015 (du fait que l'année était chargée en échéances électorales avec les municipales et les européennes) mais sa mandature devait initialement s'achever cette année.
Après les échéances électorales de ce printemps et avant cet été, il quittera donc la présidence du Conseil général : un nouveau président intérimaire sera ainsi élu par les conseillers généraux pour un an, dans l'attente des cantonales de 2015.
"Par respect de la démocratie"
Gérard Roche a donc profité de cette cérémonie des voeux pour officialiser son départ en déclarant : "je quitterai cette fonction avant cet été. Ce choix est personnel, il ne dépend d'aucune loi future. Je le fais par respect pour mes collègues du Conseil général, pour ne pas bloquer les prises de responsabilité de chacun d'entre eux. Je le fais par respect pour mes électeurs du canton de Fay-sur-Lignon, qui m'accordent leur confiance depuis 40 ans, même si -je les rassure- je resterai leur conseiller général jusqu'à la fin de mon mandat en 2015. Je le fais par respect de la démocratie au sens grec du terme, qui doit permettre à chaque citoyen de participer à la gestion de la cité".
Au terme de la cérémonie, Gérard Roche nous a accordé un bref entretien dans lequel il revient sur les motifs qui l'ont poussé à quitter ses fonctions un an avant la fin de son mandat. Ecouter. {{audio1}}
Les bons souvenirs prennent le pas sur les mauvais
Dans l'allocution qu'il a adressée aux altiligériens ce vendredi soir, le Président du Département a également précisé : "malgré les difficultés de la tâche (...), j'ai trouvé beaucoup de satisfaction et de bonheur dans cette mission pendant dix ans. C'est en partie grâce à vous qui êtes réunis ici aujourd'hui, et je voudrais vous dire un grand, un très grand merci".
Lorsqu'il regarde dans le rétroviseur de ces dix dernières années, Gérard Roche, optimiste de nature, se rappelle surtout des meilleurs souvenirs et n'en trouve guère de mauvais. Ecouter. {{audio2}}
Le travail de solidarité, de la maternité à la maison de retraite
En ce qui concerne le reste de son discours, Gérard Roche a dans un premier temps rendu hommage à Serge Mouchet, Conseiller général de Saugues, et Philippe Vignancourt, Conseiller général de Brioude Sud, qui nous ont tous deux quitté cette année. Il a ensuite tenu à mettre en exergue le travail de solidarité entrepris par le Conseil général, rappelant d'abord le travail de la PMI (Protection Maternelle et Infantile), qui réalise chaque année près de 4 500 consultations et visites à domicile. En ce qui concerne la garde des enfants, 1 532 assistantes maternelles ont reçu un agrément du Département, pour un potentiel d'accueil de près de 8 000 enfants.
"Mais notre rôle est bien plus important encore quand les enfants sont en souffrance", ajoute-t-il, "dans notre Département, plus de 1 200 enfants bénéficient d'une prise en charge intensive, soit par un suivi à domicile, soit en famille d'accueil, soit en maison d'enfants, soit au Foyer Départemental qui a accueilli à lui seul près de 90 jeunes en 2013. Ces chiffers démontrent malheureusement que la Haute-Loire n'est pas épargnée et que nous devons poursuivre tous ensemble nos efforts".
"Dix ans de vie gagnée à domicile"
Toujours dans le champ de la solidarité, il a souligné le travail réalisé par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), avec plus de 5 000 personnes accueillies chaque année, "et les dossiers sont désormais traités dans un délai bien inférieur aux quatre mois réglementaires". 950 personnes personnes en situation de handicap sont prises en charge et 565 e,n établissement. "Afin de rompre l'isolement, nous avons mis en place en 2005 un système de transport à la demande qui fonctionne fort bien : de moins de 10 passagers mensuels à ses débuts, il dépasse aujourd'hui près de 100 par mois", a-t-il également observé.
----Si toutes ces actions sont louables, elles ont un coût : le social représente 47 % du budget départemental, qui s'élève lui à 247 millions d'euros.-----Concernant les aînés dépendants, 3470 peuvent rester à domicile grâce à l'Aide Personnalisée à l'Autonomie, "et je suis fier de vous dire que l'on est passé de 75 ans de moyenne d'âge pour l'entrée en maison de retraite à 85 ans, soit dix ans de vie gagnée à domicile". Notons que pour les 2 837 autres bénéficiaires de l'APA hébergés en établissement, la part du Conseil général permet de diminuer de dix euros par jour le coût restant à la charge des familles. Au total, ce sont donc plus de 6 300 personnes accompagnées par la collectivité.
Une réflexion menée pour assurer le déneigement des routes
Gérard Roche s'est aussi attardé un moment sur la problématique de la viabilité hivernale : "chacun a été surpris par la précocité et l'abondance de l'épisode neigeux de novembre dernier, suivi immédiatement par une période exceptionnelle de grand froid. Nous avons tiré les leçons des difficultés que nous avons rencontrées", a-t-il assuré. Le Département réfléchit ainsi à la mise en place d'un dispositif d'urgence en cas de conditions extrêmes, qui consisterait à mobiliser plus de personnels surt les secteurs sensibles.
Une autre piste serait de conventionner avec les communautés de communes compétentes afin d'harmoniser le passage des engins de déneigement avec celui du ramassage scolaire. Rappelons que 11 500 élèves utilisent quotidiennement les transports du Conseil général sur 3 500 km de routes. "Vous mesurez donc la difficulté lorsque les conditions climatiques sont très défavorables".
"Assez de musique dans nos coeurs pour faire danser nos vies"
Enfin, avant de tirer sa révérence, il a tenu à adresser un message d'espoir : "la France est certes malade, mais c'est une maladie curable. Les discours défaitistes de beaucoup de responsables politiques mais aussi des médias laissent penser l'inverse, touchant ainsi le moral de tous nos concitoyens, qui croient que le déclin est inéluctable et s'inquiètent de l'avenir des générations futures. Pour accepter les mesures difficiles s'imposent, je crois qu'il faut un vrai changement de mentalité de la part de chacun d'entre nous".
Enfin, le musicien qu'il est a souhaité terminer sur une note de musique, mise à l'honneur dans la carte de voeux de la collectivité : "la musique est à la vie ce que le rêve est au sommeil. c'est dans les périodes de désenchantement que le rêve est indispensable. entre les regrets du temps passé et les utopies du futur, dans le temps présent, le rêve est raisonnable. Certes la France est malade mais la guérison est possible (...). Disons oui aux rêves pour qu'on ait assez de musique dans nos coeurs pour faire danser nos vies".
Maxime Pitavy
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