Régionales : à chacun son cheval de bataille pour les lycées

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:36

Jour de rentrée des classes oblige, ce mardi 1er septembre 2015, les candidats à la Région Rhône-Alpes Auvergne ont fait des annonces concernant l'éducation et notamment les lycées puisque ceux-ci relèvent des compétences des Régions.
Dans un communiqué, Laurent Wauquiez formule quatre propositions (voir ci-dessous). La tête de liste Les Républicains aux régionales souhaite faire de Rhône-Alpes Auvergne une région pionnière dans le numérique.
Le député-maire du Puy-en-Velay veut créer un budget d'innovation pédagogique pour renforcer les liens entre les lycées et les entreprises et privilégier les produits locaux dans les cantines.
Il imagine également instaurer une journée du civisme et afficher le drapeau français sur les façades des établissements.

Déjà des drapeaux
----L'article L. 111-1-1. de la loi "Peillon" stipule que « la devise de la République, le drapeau tricolore et le drapeau européen sont apposés sur la façade des écoles et des établissements d'enseignement du second degré publics et privés sous contrat. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 est affichée de manière visible dans les locaux des mêmes écoles et établissements. »-----« Cette mesure est déjà en vigueur depuis 2013 », réagit Anna Aubois, vice-présidente du Conseil régional en charge de la Jeunesse, du Sport et de la Vie associative et porte-parole de Jean-Jack Queyranne, la tête de liste socialiste. En effet, depuis le 8 juillet 2013 elle est inscrite au code de l'éducation nationale par la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République de Vincent Peillon, alors ministre de l'éducation. « Une loi votée par la gauche et que Laurent Wauquiez a refusé de voter par deux fois », ironise Anna Aubois.

Quant au reste des propositions du candidat Les Républicains, elle se dit surprise : « J'ai l'impression de voir un programme de 1998 !  Tout a déjà été fait ! ». Et d'affirmer que presque tous les lycées en Rhône-Alpes et Auvergne sont fibrés de nos jours et que les derniers qui ne le sont pas, le seront d'ici novembre.

Le civisme : est-ce le rôle de la Région ?
Au sujet de la journée du civisme dans les lycées que Laurent Wauquiez voudrait instaurer, Anna Aubois rappelle que ce n'est pas aux Régions de s’immiscer dans ce domaine qui relève de l'Etat. L'Etat qui instaure d'ailleurs depuis ce 1er septembre 2015, des cours d'enseignement moral et civique, du CP à la terminale. La conseillère régionale note, par ailleurs, que Rhône-Alpes et Auvergne luttent déjà contre les discriminations dans les établissements. Elle remarque au passage que l'Auvergne est l'une des seules Régions de France (avec Poitou-Charentes et Bretagne) à financer des jeunes en services civiques, « en l'occurrence 18 cette année ».

Concernant l'approvisionnement des cantines des lycées en local, elle rappelle que les deux Régions adhèrent déjà à la démarche en subventionnant les repas des cantines au label « signe officiel de la qualité ». D'autant plus, fait-elle valoir, que « à supposer que toutes les régions appliquent cette préférence régionale, les entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes n’auraient plus accès aux marchés des autres Régions ».

Quant à l'insertion professionnelle des jeunes, la vice-présidente de la Région Auvergne estime que les propos de Laurent Wauquiez sont « incantatoires » et qu'il faudra qu'ils soient vérifiés dans les faits.

Des transports scolaires gratuits sans en estimer le coût
De son côté, Jean-Jack Queyranne a proposé, ce mardi, la gratuité des transports scolaires et le développement des lycées « campus des métiers ».
Concernant les transports scolaires, hors agglomérations, ils sont actuellement gérés par les Conseils départementaux. Mais la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) prévoit de les transférer aux Régions à partir du 1er septembre 2016. Une vingtaine de départements appliquent déjà la gratuité à travers la France, dont l'Allier en Auvergne et l'Isère ----Le prix de la gratuité des transports scolaires :
Dans l'Allier, le coût moyen par élève transporté est de 867 €.
En Isère, il est estimé entre 125 et 290 € euros par famille.-----en Rhône-Alpes. « Pour éviter les disparités, Jean-Jack Queyranne a décidé d'étendre cette mesure à tous les départements de la future Région », explique sa porte-parole. Une mesure qui coûtera sûrement cher à la collectivité ? « Le différentiel est en train d'être calculé », répond Anna Aubois. N'est-ce pas là une annonce un peu rapide si le coût n'a pas encore été estimé ? « Vous avez le droit de le dire », se défend la conseillère régionale, « mais c'est un choix politique ; d'autres choix politiques seront faits ailleurs pour compenser ». Et de faire le parallèle avec la gratuité des manuels scolaires instaurée par la Région Auvergne depuis la rentrée 2014. « Cette mesure a coûté 4M€ à sa mise en place et 1,1M€ cette année pour changer certains manuels », détaille Anna Aubois qui estime que « sur un budget de 150M€ c'est un petit pourcentage finalement ».

S'inscrire sur les listes électorales
Enfin, l'autre proposition de campagne de l'équipe socialiste pour les lycées consiste à développer les campus des métiers. Le principe : des formations ciblées de bac -3 à bac +3, du CAP au Master en collaboration avec des grandes écoles et universités. Il en existe trois en Auvergne (aéronautique et numérique à Clermont-Ferrand, design matériaux et innovation à Yzeure) et un quatrième est en projet dans le domaine de l'agroalimentaire dans le Cantal.

Pour voter aux régionales, vous avez un petit délai supplémentaire pour vous inscrire sur les listes électorales, si ce n'est pas déjà fait. Rendez-vous d'ici le 30 septembre, en mairie ou sur service-public.fr. Les élections auront lieu les 6 et 13 décembre.

Annabel Walker

  • Le communiqué de Laurent Wauquiez

« Laurent Wauquiez formule 4 propositions pour remettre un nouveau souffle dans les lycées
-       Remettre des produits locaux dans les assiettes des cantines : l’action conduite actuellement par l’exécutif régional en la matière est largement insuffisante, et Laurent Wauquiez s’étonne que l’on serve parfois des fromages qui ne sont pas issus de notre région à nos lycéens. S’inspirant de ce qu’il a mis en place dans sa ville du Puy-en-Velay, où notamment 95% de la viande servie dans les cantines scolaires est issue de l’agriculture locale, Laurent Wauquiez souhaite restructurer l’approvisionnement des cantines des lycées et ainsi soutenir les agriculteurs durement frappés par la crise.
-        Afin de cultiver et développer le sentiment d’attachement des plus jeunes aux valeurs de la République, Laurent Wauquiez propose de mettre en place une journée du civisme dans chaque lycée et demande à ce que chacun de nos établissements arbore le drapeau français.
-       Pour offrir aux lycéens de Rhône-Alpes et d’Auvergne ce qu’il se fait de mieux en matière de nouvelles technologies, Laurent Wauquiez s’engage sur la mise en place d’un véritable Plan numérique lycées, afin de faire de la région une région pionnière en la matière.
-       Enfin, afin de renforcer sur chacun de nos territoires les liens entre les lycées et les entreprises, et faire de l’insertion professionnelle des jeunes une priorité, il souhaite renouveler les actions régionales notamment en proposant un budget d’innovation pédagogique pour les établissements sur les problématiques d’insertion professionnelle et du renforcement des liens entre le monde du travail et milieu scolaire. »

  • Manger local dans les cantines

Nous avions évoqué le sujet de la restauration collective (cantines, scolaires, maisons de retraite, cuisines municipales...) lors d'une table-ronde, le 12 décembre dernier, à l'occasion du premier salon des produits alimentaires de Haute-Loire à Saint-Paulien.
Dominique Chalendard, vice-président de la Chambre d’Agriculture,  a exposé les difficultés qu'il rencontre à développer le consommer local dans les cantines avec la plateforme « Saveurs de Haute-Loire », créée fin 2012, qui peine encore à décrocher des marchés publics auprès des collectivités, faute peut-être de volonté politique... Ce à quoi, le sénateur Gérard Roche, alors également vice-président du Conseil général de Haute-Loire (et président jusqu'à l'été 2014) a répondu.

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