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Raz-de-marée à la nouvelle maison médicale d’Aiguilhe
« C’était de la folie ! On a jamais vu ça ! C’était une ligne ininterrompue de patients qui a défilé toute la journée. J’étais en vacance et j’ai décidé de revenir pour aider mes collègues à absorber tout ce flux. Beaucoup de gens attendaient depuis 8 heures du matin pour avoir un médecin traitant. Malheureusement, et ceci vraiment à contrecœur, nous avons dû nous résigner à dire non à certains malgré leurs attentes. La situation que nous avons vécu ce lundi démontre une situation catastrophique dans le département concernant le nombre de médecins actifs. C’est un vrai problème de santé sur le Puy, l’Agglo et toute la Haute-Loire. » Catherine Vaggiani, médecin aguerrie et bien connue des valladiers où elle a professé durant deux décennies dans la commune de Vals-près-le-Puy, fait partie de l’équipe des quatre généralistes installés dans la nouvelle maison médicale d’Aiguilhe, implantée juste à côté de l’école publique de la Coustette.
----Des médecins mais pas que :
La maison médicale d'Aiguilhe comprend 4 médecins généralistes, 4 kinésithérapeutes, 1 gynécologue, 1 psychologue, deux infirmières et bientôt 3 psychiatres.
En Haute-Loire, il y a 684 médecins généralistes tout confondu (actifs et retraités, hospitaliers et libéraux).
Environ 400 sont en activité dans le département.
Age moyen des généralistes en 2018 : 47 ans pour les femmes, 55 pour les hommes.
47% sont des femmes.-----Beaucoup sans médecin traitant
Si Catherine Vaggiani souligne le confort et la modernité des locaux, la rentrée s’est ainsi faite sur fond de tension et de mécontentements. D’autant plus que la ligne téléphonique est restée hors service durant toute la matinée, mettant un peu plus de piments dans une ambiance bien échaudée. « C’était très angoissant pour nous et frustrant pour les gens, partage-t-elle. Pour les patients, la maison médicale était ouverte donc totalement accessible. Cela faisait déjà trois ou quatre mois qu’ils l’attendaient et tout le monde s’est jeté dessus en même temps. Nous n’avons pas pu accéder à toutes les demandes. Avec ce genre de phénomène, on voit clairement qu’il y a beaucoup de gens aucunement référencés chez un médecin traitant. » Malgré cette vague subite de personnes, les médecins en place, à savoir le docteur Vaggiani, Ceriser, Allirand et Boyer, les ont reçu un par un, établissant un listing complet de chaque profil personnel.
Départs en retraite pas remplacés
Mais pourquoi un tel tsunami et d’où viennent ces personnes ? D’après les médecins Catherine Vaggianni et Claire Boyer, cette affluence est causée par le départ en retraite de leurs confrères et consœurs, des départs non remplacés dans leurs communes respectives. « Le docteur Ferrer au Puy-en-Velay, Belmon-Rouchouse à la place Michelet et le docteur Rivière au Boulevard Gambetta s’occupaient de beaucoup de patients que nous avons rencontrés lundi, détaille Catherine Vaggianni. Ainsi que le docteur Pierre de Ruffray à Polignac, parti s’installer à l’étranger. » Sur les quatre médecins de la nouvelle maison médicale, trois ont déjà leur patientèle complète ou à la limite de l’être. Seul le plus jeune élément de l’équipe, Claire Boyer, ne l’a pas encore édifiée.
----Nouveau numéro de téléphone :
La nouvelle maison médicale d'Aiguilhe a dû en urgence changer de coordonnnées téléphoniques. Le numéro à appeler pour la joindre est désormais le 09.70.50.02.50.-----Des personnes qui viennent de loin, faute de médecin sur place
« Moi, je commence à zéro et j’ai donc pu prendre un certain nombre de patient, confie Claire Boyer. Mais mes collègues ont dû se restreindre plus qu’ils ne le souhaitaient. C’est vrai qu’on était un peu paniqué. On a dit aux patients qui avaient déjà un médecin traitant qu’ils ne seraient pas prioritaires et que nous privilégierons les personnes issues de la commune d’Aiguilhe. » Les quatre médecins ont reçu des gens de Chaspinhac, de Polignac ou encore de Saint-Paulien où trois généralistes sont pourtant en place dans cette dernière commune. « J’ai eu une dame qui venait de Bains et qui voulait changer de médecin traitant car le sien commençait à être âgé, témoigne Catherine Vagianni. Mais prendre des gens qui viennent de si loin en plus de ceux d’ici, cela ne va pas être possible ».
Entre 20 et 30 patients par jour
Pour le docteur Claire Boyer, la Haute-Loire a eu récemment pas mal d’installations de médecins mais cela n’a visiblement pas suffi à compenser les départs en retraite ou autres. « Si ça continue à ce rythme-là jusqu’à la fin de la semaine, ma patientèle sera faite. Pourtant, ce n’était pas du tout l’optique que je m’étais fixée. Je pensais bénéficier de plus de battement notamment sur la fin août et début septembre et essayer de prendre ensuite le plus de patients possible tout en me concentrant sur la qualité de mes soins. Je crois que d’ici quelques semaines, tout se tassera correctement ». D’après Claire Boyer, un médecin généraliste qui travaille toute la journée reçoit entre 20 et 30 patients, un chiffre fluctuant selon les dossiers des personnes accueillies et de l’attention du médecin portée à chacune d’entre-elles.
Nicolas Defay
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