Quand Dame Haute-Loire se drape de sa robe blanche

Les nez sont rouges, tout autant que les pommettes. Devant les bouches, de la fumée s’échappe à chaque respiration. Les mains sont mangées par des gants, eux-mêmes mangés par les poches des longues vestes fourrées.

Quand les grands s’échinent à rentrer autant que possible la tête dans les épaules, les enfants jouent avec l’hiver. Ils marchent sur les flaques givrées et rigolent de cet étrange bruit. Celui quand les chaussures s’enfoncent bizarrement, comme un tas de biscottes qui se brise à chaque pas.

Des cadeaux de beauté à celles et ceux qui savent encore regarder

Dans les rues, les places et les chemins, au cœur des grandes villes et des petits villages, la dernière saison s’est invitée en territoire vellave, tombant comme ça, subitement, offrant quelques rhumes au passage avec ses grandes mains froides.

Aux quatre coins de la Haute-Loire, les paysages se transforment alors. Les horizons se changent. Les ciels se teintent de couleurs gelées, du rose et du violet, du pourpre et de l’opalin. Les branches des sapins se parent de grelots et les murs en pierres sèches de baisers humides. Partout, sa majesté l’hiver impose sa garde-robe avec, dans sa hotte, des cadeaux de beauté...à celles et ceux qui savent encore regarder.