Point canicule en Haute-Loire : la préfecture convoque la presse en urgence

Face à cet épisode caniculaire exceptionnel par son intensité et sa précocité, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a convoqué ce dimanche 29 juin, place Beauvau, une cellule interministérielle de crise rassemblant des membres du gouvernement (Santé, Travail, Transition écologique, Transports…), les préfets et les agences régionales de santé, objectif : coordonner les mesures nationales pour faire face à cet épisode de chaleur.

En écho, le préfet de Haute-Loire, Yvan Cordier, a tenu ce lundi 30 juin une réunion avec les maires du département pour faire le point sur la situation locale et rappeler les consignes. Les presses locales restituent ainsi ce rapport d'importance. 

Des mesures autour de deux risques principaux : la santé et les incendies

Sur la santé :

Tous les établissements de santé, y compris les EHPAD, ont été contactés pour un rappel des consignes. Le préfet a assuré que chacun dispose d’au moins une salle climatisée.

La préfecture attire l’attention sur les dangers de la baignade en milieu non surveillé, en rappelant le drame du 14 juin où deux adolescents, à la frontière du département, côté Loire, ont perdu la vie en tentant de se rafraîchir.

"J'ai invité les maires à prendre contact avec les personnes vulnérables", annonce Yvan Cordier, préfet de Haute Loire

Les maires sont invités à prendre contact avec les personnes âgées, isolées et vulnérables de leur commune. Des maraudes et une vigilance accrue sont également mises en place pour les personnes sans domicile fixe.

Le message est clair : vigilance maximale pour limiter les malaises, les accidents domestiques liés à la chaleur et les noyades.

L’ouest du département est actuellement en “situation sévère” pour le risque incendie

Malgré les nombreux départs de feu ces derniers jours, la Haute-Loire reste relativement épargnée.

"Il n'y a pas de lien directement établi entre chaleur et départ de feu", précise le préfet

L’ouest du département (secteur Brioude – Lempdes-sur-Allagnon) est actuellement en “situation sévère” pour le risque incendie. Le reste du département reste en vigilance “modérée”, avec toutefois une tendance à la baisse.

Les messages de la préfecture aux citoyens, agriculteurs et travailleurs

"La préfecture fera des points quotidiens et informera la presse si des informations importantes sont à communiquer", rassure Yvan Cordier

• Installation conseillée de citernes d’eau pour et par les agriculteurs, utiles par ailleurs aux pompiers en cas d’incendie.
• Transport des animaux de préférence la nuit pour limiter leur souffrance thermique.
• Organisation du travail : privilégier le matin lorsque c’est possible.
• En cas de malaise : ne pas saturer inutilement les urgences. Appeler d’abord son médecin traitant si c’est possible.

Les (relativement) bonnes nouvelles

À ce jour, aucune surfréquentation des urgences n’a été observée en Haute-Loire. Les dispositifs de veille semblent efficaces.

"On fait confiance aux maires pour prendre les meilleures décisions" indique le préfet

Seulement deux écoles (à Brioude et Mazeyrat-d’Allier) ont fait l’objet de recommandations à destination des parents de ne pas mettre leurs enfants à l'école, sur décision des maires, meilleurs juges de la situation sur le terrain.

Un nouveau décret entre en application ce lundi 30 juin. Il introduit de nouvelles obligations pour les employeurs en période de forte chaleur, notamment l’obligation d’un point d’eau potable et de maintien de température à un niveau convenable en intérieur.

"Heureusement en Haute-Loire, on connait une baisse des températures la nuit", objective-t-il

Et puis... un peu d’air ! La Haute-Loire bénéficie encore de nuits fraîches, contrairement à d’autres départements comme le Rhône ou la Drôme où la chaleur ne redescend plus suffisamment.

Vendredi devrait marquer une baisse de 5°C environ, annonçant un week-end plus respirable, peut-être même de saison.

Les zones d’ombre qui interrogent

Sur plusieurs questions, aucune réponse concrète n’a été donnée par le préfet lors de leur évocation :

• La prévention : rien n’a été évoqué sur la réduction des causes de ces vagues de chaleur, qui deviennent de plus en plus fréquentes et intenses.
• L’accès à l’eau dans l’espace public : un enjeu pourtant crucial qui reste "non abordé".
• Les restrictions d’usage de l’eau : notamment concernant des secteurs très gourmands comme les golfs, qui bénéficient souvent d’exemptions partielles ou totales selon les arrêtés locaux et pour lesquels rien n'a été envisagé au niveau départemental

Une COP départementale… mais encore sans cap clair sur la prévention

Le préfet a informé la tenue d’une COP départementale dédiée à l’adaptation au changement climatique, le 10 juillet prochain.

"Nous nous dirigeons désormais vers un réchauffement en France à +4°C d’ici 2100", rappelle Yvan Cordier

Objectif affiché : s’organiser localement face à des projections qui indiquent pour la France un réchauffement pouvant atteindre +4°C d'ici à 2100 dans le scénario le plus pessimiste, à ce jour. Un chiffre qui donne le vertige : on se souvient qu’il y a à peine dix ans, l’objectif était encore de limiter le réchauffement à +1,5°C.

Reste une question : adapter, oui… mais à quand une stratégie de réduction des émissions à la hauteur de l’urgence ?

Une ressource pratique pour finir : où trouver de l’eau potable ?

Pour se rafraîchir en ville ou en déplacement : WaterMap.fr propose une carte (en français et en anglais) des fontaines et points d’eau accessibles gratuitement.