Nouvel élan de solidarité pour une famille menacée d'expulsion

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:40

Un migrant meurt toutes les deux heures à nos frontières. La statistique fait froid dans le dos et si l'on essaie de s'en détacher, les répercussions sont pourtant bien réelles, même jusqu'en Haute-Loire, où une quinzaine de familles est aujourd'hui dans l'attente de papiers.
C'est notamment le cas de la famille Miruku, qui a fui l'Albanie car elle y était en danger. Si le collectif RESF (réseau éducation sans frontières) se bat pour tous les demandeurs d'asile, cette famille se distingue par une intégration remarquée par tous les acteurs qui la côtoient.

Des félicitations pour une intégration et une scolarisation réussies
Présente en France depuis trois ans, cette famille recense une fille en CM2 à Marcel Pagnol, une en seconde au lycée Charles et Adrien Dupuy et l'autre en terminale à Monistrol-sur-Loire. Cette dernière a eu 14/20 à l'épreuve de français anticipée, malgré seulement deux ans de présence en France, ce qui lui a valu les félicitations de son chef d'établissement.
Arthur est un élève du lycée Charles et Adrien Dupuy. Parmi ses camarades de classe, une fille menacée d'expulsion. Personne dans la classe n'était au courant de cette situation. Comment la classe a-t-elle encaissé cette nouvelle et comment a-t-elle réagi ? C'est pourtant une élève particulièrement bien intégrée ? On suppose qu'elle a déjà tissé des liens d'amitié avec les autres élèves. Ce serait un véritable déchirement de retourner en Albanie ?

Déjà de nombreuses actions de soutien
La préfecture a délivré une obligation de quitter le territoire français, alors que c'est un titre de séjour qui était espéré. La tentative d'expulsion avait failli virer au drame, avec un malaise cardiaque de la mère
Face à cette "injustice", il y a déjà eu plusieurs rassemblements pour soutenir cette famille menacée d'expulsion, notamment devant les établissements scolaires concernés. On note aussi une course où 772 kilomètres ont été cumulés par les lycéens, un symbole dépassant les 750 km (objectif fixé), la distance entre Monistrol et Paris.

----1 pour 3 750 en Haute-Loire
À l'échelle du département, les immigrés représentent un habitant pour 3750... Une représentation bien loin d'être envahissante. À l'échelle hexagonale, l'Insee a calculé qu'au cours des 30 dernières années, l'apport de l'immigration a été de 65 000 personnes par an en moyenne, soit un pour mille de la population...-----La difficulté de prouver les risques encourus conduit à de nombreux refus
Depuis le mois d'août dernier, cette famille a été déboutée du droit d'asile, alors qu'elle résidait en France depuis déjà deux ans et demi. Le droit d'asile a été refusé à cette famille car elle n'avait pas assez d'éléments pour prouver qu'un retour en Albanie était dangereux.
"C'est ce qui passe souvent pour les personnes demandant l'asile", relève Christine Chevalier, porte-parole de RESF (réseau éducation sans frontières) en Haute-Loire, "car il est très difficile d'obtenir des preuves formelles des risques encourus et qu'il y a une très forte exigence de l'office des réfugiés et de la cour des droits d'asile".
Christine Chevalier, le gouvernement profite-t-il de la pression migratoire et de la menace terroriste pour limiter au maximum les titres de séjour ? Quelles sont les perspectives qui s'offrent à cette famille ? Le préfet a-t-il pris un engagement ?


Maxime Pitavy

>> Pour approfondir la question des demandeurs d'asile, la rédaction de Zoomdici vous invite à vous (re)plonger dans le dossier qu'elle avait consacré à cette thématique en avril 2013.

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