Notre Agence Régionale de Santé s'apprête à fusionner

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:38

François Dumuis, le Directeur Général de l'Agence Régionale de Santé (ARS) d'Auvergne, a quitté ses fonctions précisément le 30 novembre dernier pour celles d’inspecteur général des affaires sociales à Paris. Période de réserve électorale oblige, il n’a pas été en mesure de partager cet événement survenu en pleine campagne électorale.
L'échéance électorale étant désormais passée, il nous propose une brève synthèse du bilan de "ces cinq années enthousiasmantes" et assure : "ce bilan nourrira, j’en suis persuadé, la construction du nouveau projet de santé de la future ARS Auvergne-Rhône-Alpes". Le gouvernement a désigné Véronique Wallon comme Directrice Générale préfiguratrice de la future ARS Auvergne-Rhône-Alpes. 

C'est quoi l'ARS ?
Ouverte début avril 2010, l’Agence régionale de santé (ARS) d'Auvergne met en œuvre la politique régionale de santé, en coordination avec les partenaires et en tenant compte des spécificités de la région et de ses territoires. Ses actions visent à améliorer la santé de la population et à rendre le système de santé plus efficace.
Elle est la clef de voûte de la nouvelle organisation prévue par la Loi Hôpital Patients Santé Territoires du 21 juillet 2009 (article 118). Elle était dirigée par son directeur général, François Dumuis, nommé en Conseil des Ministres. 

Trois enjeux régionaux spécifiques à l’Auvergne
Les priorités de l’ARS sont déclinées dans le projet régional de santé (PRS), sur la base des besoins spécifiques à la région. Le Projet Régional de Santé pour l’Auvergne, arrêté le 25 avril 2012, est le document de référence pour les acteurs de santé en Auvergne. 
Trois enjeux régionaux spécifiques à l’Auvergne, ont été identifiés : d'abord le vieillissement et donc, l’accompagnement du parcours du sujet âgé. Viennent ensuite l’accès aux soins, en particulier, en matière d’offre libérale de 1er recours et enfin les risques de surmortalité évitable spécifiques à l’Auvergne : cardio-neurovasculaires, cancers et santé mentale (dont suicides et addictions).

----La démographie médicale
L'Auvergne compte près de 22 000 professionnels de santé (en plus de ses  4 250 médecins). Par rapport au plan national, l’Auvergne est mieux dotée en infirmiers, pharmaciens d’officines, orthoptistes et sages-femmes. Elle est moins bien dotée en audioprothésistes, ergothérapeutes, masseurs kinésithérapeutes, opticiens lunetiers, orthophonistes, pédicures-podologues, psychomotriciens-----Un meilleur accueil des persones âgées et handicapées
Concernant le premier enjeu spéciafique, les personnes âgées, l'offre a progressé en Auvergne de 13 à 15 % concerant les accueils de jour, les hébergements temporaires et les SSIAD (services de soins infirmiers à domicile).
Pour les personnes handicapées aussi, l'offre a progressé ces cinq dernières années : de 23 à 26 % concerant les SAMSAH (Service d'accompagnement médico-social pour adulte handicapé), les SESSAD (service d'éducation spécialisée et de soins à domicile) et les SSIAD (services de soins infirmiers à domicile).

Les maisons de santé poussent comme des champignons
Pour ce qui est de l'accès aux soins, en l'espace de cinq ans, l'Auvergne a bénéficié de la création de 40 maisons de santé professionnelles labellisées, dont 24 en fonctionnement et deux encore en construction. "En matière d’accès aux soins, le maillage territorial des maisons de santé pluri-professionnelles a été développé et des médecins correspondants de SAMU ont été déployés afin d’assurer l’accès aux soins urgents en moins de 30 minutes", relate François Dumuis, le Directeur Général de l'Agence Régionale de Santé (ARS).
En Auvergne, 65 zones prioritaires sont identifiées comme potentiellement fragiles à très fragiles pour le recours à un médecin généraliste. Différentes actions sont engagées en lien avec les facultés de médecine, de pharmacie et d’odontologie pour adapter la formation, avec les collectivités locales pour faciliter l’installation et avec les professionnels eux-mêmes pour transformer les conditions d’exercice des professionnels de santé. 

Une surmortalité des décès prématurés en Auvergne
Avec 827 décès prématurés évitables chaque année, l'Auvergne se distingue par une surmortalité de 5,2 % par rapport à la moyenne nationale (idem pour le suicide, avec une surmortalité de 6,4%). Les hommes sont plus concernés que les femmes. Près de 6 décès sur 10 sont dus aux tumeurs ou aux maladies cardio-vasculaires et près de 337 322 Auvergnats sont pris en charge chaque année dans le cadre d’une affection longue durée (ALD). Les affections cardiovasculaires sont la première cause de prise en charge en ALD.
----Dans le bilan mis en avant par François Dumuis, on peut ausi citer trois CHT (Communautés Hospitalières de Territoire) approuvées, concernant 14 établissements de santé et trois en projet, 80 programmes d'Education Thérapeutique du Patient autorisés, mais ausi le déploiement de la e-santé (télémédecine, MSSANTE, etc). On note enfin que 92 % de la population auvergnate est alimentée par une eau de bonne qualité, alors que seulement 87 % l'étaient en 2010.-----Maladies de l’appareil circulatoire, cancers, suicides sont donc les trois principales causes de décès en Auvergne. Pour réduire la mortalité prématurée, l’ARS engage des actions d’information, d’éducation et de prévention pour la santé. Par ces actions, elle souhaite diminuer les facteurs de risques individuels tels que l’alcoolisme, le tabagisme, la sédentarité, les mauvaises habitudes alimentaires mais aussi les facteurs de risques sanitaires et sociaux. La priorité est d’intervenir dès le plus jeune âge et d’agir avant la survenue des problèmes de santé des Auvergnats ou d’en limiter l’impact.

Quel avenir pour l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes ?
Les 247 agents de l’ARS d’Auvergne sont installés dans les quatre départements, ils travaillent au quotidien avec les établissements de santé et médico-sociaux, les partenaires associatifs, les professionnels de santé, les collectivités territoriales et les usagers pour développer en Auvergne des actions favorisant l’accès aux soins.
En 2016, les agents seront un millier et leurs actions se poursuivront sur un territoire plus vaste et aux problématiques de santé différentes suite au rapprochement des régions Auvergne et Rhône-Alpes : le champ de protection de cette nouvelle ARS couvrira 7, 695 millions d’habitants, pour un territoire géographique vaste de plus de 70 700 km². Le budget de fonctionnement et intervention de cette nouvelle ARS est évalué à 490 millions d’euros. Les dépenses de santé en Auvergne sont évaluées à 4, 118 Milliards d’€ (dont 70 Millions d’€ de Fonds d’Intervention Régional) et à 17, 678 Milliards d’€ en Rhône-Alpes (dont 290 Millions d'€ de Fonds d’Intervention Régional).

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