Ni R2A, ni Aurhoal, ni La Rhognale...

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:42

Ce ne sera donc pas « R2A », « La Volc’en Loire », « Aurhoal », « Entre Monts et Rhône », « Puyrhônealpes », « La Rhognale », « Hautes Chaînes de France », ou encore « Lyon et Montagnes ». Les suggestions des lycéens, puis du public en général, consultés via Internet par la nouvelle grande Région pour se choisir un nom, n'ont pour la plupart pas été retenues. Sauf celle que dictait la loi au lendemain de la fusion avec l'ordre alphabétique.
L’assemblée régionale, réunie en assemblée plénière, ce jeudi 23 juin 2016, a adopté le nom d’ « Auvergne-Rhône-Alpes » à l’unanimité des 204 conseillers régionaux. Les applaudissements ont accompagné ce vote, de l'ensemble de l'assemblée. Mais l'ordre alphabétique n'est pas la raison de ce large consensus.

Pas d’acronymes désincarnés
Ce nom « incarne la géographie et la tradition. Il affiche les trois territoires principaux de la nouvelle grande Région – avec toute la force du sillon alpin, la locomotive du fleuve Rhône et l’Auvergne », a expliqué le président de Région Laurent Wauquiez. Celui-ci a rappelé la méthode de choix, élaborée grâce aux suggestions des lycéens et des habitants d’Auvergne et de Rhône-Alpes. Il a rappelé son opposition à l’utilisation « d’acronymes désincarnés » pour désigner une région. « Nous avons fait sobre sans gaspiller d’argent » a conclu Laurent Wauquiez qui développe au micro de Coralie Ratieuville pour Nostalgie Puy-de-Dôme.

C'est maintenant au Conseil d'Etat de fixer officiellement le nom de la Région, avant le 1er octobre.

500€ de bourse pour le bac avec mention TB
Et après cette formalité, l'assemblée régionale a voté plusieurs mesures qui n'ont pas toutes fait l'unanimité. Parmi les votes les plus controversés, des bourses au mérite de 500 euros pour tout bachelier obtenant la mention Très Bien, sans conditions de ressources. C'était une promesse de campagne de Laurent Wauquiez. Il entend ainsi réaffirmer « l’importance des valeurs du travail et du mérite, en encourageant les élèves à donner le meilleur d’eux-mêmes ».
Cette bourse régionale viendra s’ajouter à la bourse nationale et sera versée l’année du bac aux bacheliers poursuivant leurs études et qui en font la demande. Sont éligibles les lycéens et apprentis inscrits en formation initiale dans un établissement d’enseignement secondaire d’Auvergne Rhône-Alpes, (centre de formation des apprentis, lycée public, ou privé sous contrat d’association avec l’Etat), dépendant du ministère de l’Education Nationale ou du ministère de l’Agriculture.
Par ailleurs, 100 jeunes seront encouragés par une bourse de 500€ attribuée par un jury afin de valoriser leurs parcours exceptionnels. L’objectif est de « distinguer ceux qui ont particulièrement réussi leur scolarité, fait preuve de courage dans leur travail pour enrichir leur expérience, se sont impliqués dans la vie de leur établissement, ou ont surmonté des difficultés majeures », explique la Région. Une initiative à laquelle elle a souhaité associer le monde de l’entreprise pour que lycéens et apprentis soient mieux préparés pour leur avenir professionnel.
La mesure a été votée par 139 voix pour et 55 contre. L'opposition de gauche (groupe Socialiste Démocrate Ecologiste et Apparentés, PCF, Verts et Parti de Gauche) dénonce une « prime à l'élite », une notion de mérite qui passe par la seule mention Très Bien, et l'exclusion des élèves de CAP et de diplômes professionnels de la mesure.
Cette nouvelle bourse régionale pourrait concerner jusqu'à 6 000 lycéens, pour un coût total de 3 millions d'euros.

La Région rétablit l’aide aux lycées privés d’Auvergne
Les lycéens d’Auvergne scolarisés dans des établissements privés sous contrat seront désormais sur un pied d’égalité avec ceux de Rhône-Alpes, se réjouit la majorité : « Dans le cadre de la création de la nouvelle grande Région, et pour donner les mêmes chances de réussite scolaire aux lycéens du privé, qui représentent un tiers des effectifs, les établissements privés sous contrat avec l’Etat de l’ancienne Région Auvergne bénéficieront des mêmes aides à l’investissement qu’en Rhône-Alpes ».
Dès la prochaine commission permanente du mois de juillet, pourront être examinés les premiers dossiers de subvention. 13 Millions d’euros d’investissement ont été inscrits au budget 2016 pour l’ensemble de ces établissements. Auvergne-Rhône-Alpes pourra ainsi participer aux travaux sur les locaux, aux acquisitions d’équipements et aux petits travaux d’économie d’énergie dans les lycées d’enseignement général et d’enseignement technologique et professionnel. Elle pourra également contribuer aux investissements spécifiques pour améliorer la formation technique et professionnelle. Pour les établissements d’enseignement agricole, l’aide pourra porter sur les travaux de mise en sécurité des locaux, les travaux immobiliers et l’équipement en matériel.

Un plan de sauvetage pour les lignes ferroviaires
La Région lancera, en septembre, un plan de sauvetage des lignes menacées de fermeture. Selon le diagnostic de SNCF Réseau, 35% des lignes sont menacées de fermeture si elles ne sont pas traitées immédiatement : « Une situation connue de l’ancien exécutif depuis 2005 en Rhône-Alpes », a rappelé Laurent Wauquiez. Les besoins de financements sont de 415 millions d’euros. Le Contrat de plan Etat Région (CPER) avait seulement prévu 139 millions d’euros. Laurent Wauquiez va mobiliser l’Etat pour augmenter la part ferroviaire du CPER : « On va exiger de l'Etat un investissement accru. Cette demande sera formulée conjointement avec la Région Champagne-Alsace-Lorraine. Une réunion de travail est d’ailleurs prévue lundi prochain », a annoncé Laurent Wauquiez. Sans attendre la renégociation du CPER, la Région va remettre de l'argent sur les lignes ferroviaires. Dès la prochaine commission permanente du 7 juillet, seront présentés deux rapports pour financer les travaux d’urgence, notamment, sur la ligne de Firminy pour un montant de 51,7 millions d’euros.

10 Millions d’euros pour l’acte 1 du plan montagne
Première région européenne de montagne, deuxième région touristique de France, Auvergne-Rhône- Alpes annonce un « plan audacieux avec des solutions concrètes pour conforter l’activité économique de ces territoires ». Le premier acte de ce plan montagne, lancé par Laurent Wauquiez en avril, consiste à pérenniser la saison hivernale, en particulier pour les stations de moyenne montagne devenues vulnérables en raison des aléas climatiques. 10 millions d’euros sont débloqués pour investir dans la neige de culture. Un dispositif qui s’intégrera dans le futur schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation. Un appel à projets est ainsi lancé en direction des stations. La Région appuiera financièrement les stations pour des solutions qui couvrent les zones stratégiques du domaine skiable, « tout en respectant la ressource en eau et en minimisant l’impact sur l’environnement ». Les retenues d’altitude devront ainsi privilégier une utilisation multifonctionnelle participant à l’économie du territoire. « Il y a un changement de majorité et de méthode. Nous considérons que plutôt que de tergiverser pendant des mois sur un plan à 20 à 30 ans, on démarre. Nous souhaitons que dès septembre, les stations aient de l’argent. Parce que si nous perdons la saison d’hiver dans nos stations, nous perdons la locomotive. Il ne faut pas regarder et subir, il faut anticiper. Nous sommes dans le pragmatisme », a commenté Laurent Wauquiez.

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