Ne pas oublier pour ne pas reproduire, la jeunesse reprend le flambeau

 Aux alentours des 15h00 mardi après-midi, Gille Delabre, maire de Brives-Charensac posait les jalons de ce qui allait être un instant d'hommage.

 "Vous êtes des passeurs de mémoire."

Avant de citer les noms des résistants brivois, celui-ci remerciait pour leur présence nombre d'officiels, de représentants des sapeurs-pompiers, de la police nationale, de l'inspection académique, mais également les familles de résistants fusillés, les anciens combattants, et enfin les élèves des écoles de Brives-Charensac.

Ils étaient  environ "200 élèves des écoles de la République, la Chartreuse ainsi que du collège Anne Franck " selon Véronique Belin, adjointe aux affaires scolaires. "Un travail préparatoire de plusieurs mois notamment avec l'inspection académique", précède cette cérémonie comme nous l'explique cette dernière. Et "c'est en complément de travaux sur Henri Debard" qu'a eu lieu cet hommage.

La présence des jeunes générations revêt un intérêt tout particulier en ce qu'ils constituent selon le maire de la commune, "des passeurs de mémoire, et qu'il est nécessaire de se souvenir de ce qu'il s'est passé en 39/45" pour le transposer aujourd'hui notamment au travers du "conflit opposant l'Ukraine à la Russie".

 "Mettre un visage sur les résistants."

Ce souvenir sera entretenu par la pose de panneaux pour ne pas oublier ceux "qu'il convient de considérer comme des modèles" d'après le premier magistrat.

Qui sont-ils alors? Ils se prénomment notamment Henri Debard, chef de la résistance brivoise à l'époque, maître d'école par ailleurs. André Blondeel, Auguste Joseph Jules Marcon, Félix Marcel Mouleyre, Pierre François Antoine Pradier, ainsi que Paul Marcel Pugnière complètent les rangs des résistants ayant opéré sur la commune de Brives-Charensac et comptant parmi les Martyrs de Toussieu (lieu de leur exécution dans le Rhône).

C'est en cheminant les rives de la Loire à l'ombre des arbres en passant par le square Jean Moulin qu'il sera possible de poser le regard sur ces "héros ayant fait honneur à la ville de Brives" comme le souligne Gille Delabre. 

 L'Hydre de la résistance Brivoise

La résistance des francs de Brives commandée par Henri Debard revêtait différentes formes. Il pouvait s'agir de sabotages, de renseignements, de ravitaillements en vivres, vêtements... à destination du maquis. Ils ont participé aux combats ayant lieu autour de leur zone de déploiement puis furent arrêtés et transférés à Lyon avant d'être fusillés à Toussieu en juillet 1944.

 "Nous voudrions dire merci..."

Face à leurs actes et sacrifice, les élèves traduisent leur prise de conscience au travers de poèmes et chants divers. Les CP-CE1 et CE2 de l'école de la République ouvrent la voie en "leur disant merci pour leur action en faveur de notre liberté pour notre pays la France".

Les collègiens d'Anne-Franck leur emboitent le pas afin "d'honorer les mémoires de ces hommes". L'événement est également un moment propice pour "comprendre les atrocités, discriminations" ayant assombri cette période, "pour être capables de ne pas les reproduire". 

Ces propos résonnant au square constituent le terreau "d'une ambiance qui fait chaud au coeur" selon Pierre Bouchet pour le Souvenir Français une des plus anciennes associations françaises formée en 1887. Lequel voit en ces circonstances une occasion "de connaître l'histoire, conserver la mémoire" et compte "sur les jeunes" pour porter le flambeau de ces "souvenirs qui ne doivent pas s'effacer pour une société plus juste". Il conclura par ces mots "à nous le souvenir, à eux l'immortalité".

A la suite des toutes ces interventions, les élèves accompagnent Nathalie Cencic, secrétaire générale de la Préfecture ainsi que Gille Delabre afin de procéder au dépôt de gerbes au pied des panneaux rendant hommage aux résistants. 

La cérémonie s'achève avec la Marseillaise chantée par les CM2 la Chartreuse et le chant des partisans entonné par les élèves de la République et du collège Anne Franck accompagnés au piano par leur professeur de musique Monsieur Duron.