Cette fois, c'est à Brioude que la colère gronde

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Le 28 novembre dernier, lors d'une assemblée citoyenne du Front de Gauche, les militants ont décidé de présenter une liste au Puy-en-Velay avec à sa tête Michèle Chaumet.
La liste n'est pas encore bouclée puisqu'elle comporte une bonne vingtaine de noms alors qu'il en faut 33 au Puy mais elle devrait l'être dans les prochains jours. Entretien avec Michèle Chaumet, la tête de liste du "rassemblement à Gauche" au Puy-en-Velay.
Déjà, ce ne sera pas seulement de battre Lauret Wauquiez, ce qui serait très restrictif et on n'en fait pas une histoire de personne. On veut élaborer un projet pour la ville du Puy autour de nos propositions et faire avancer nos idées.
Et bien déjà la gratuité des transports publics, comme vous en aviez déjà fait écho (lire), c'est un projet porteur car pour nous, c'est d'abord un principe de justice, de facilité d'accès et puis écologiquement, c'est mieux d'avoir des bus que des voitures entassées aux mêmes endroits et aux mêmes heures. Ça dynamiserait l'activité au Puy, notamment le commerce local. Il y a déjà plusieurs villes de France qui le proposent et ne serait-ce qu'à moyen terme, c'est une solution de bon sens.
Ce qui manque au Puy, c'est un lieu pour que les adolescents se retrouvent. Comme il n'y a pas d'université au Puy, à post-bac, beaucoup de jeunes partent mais il faut penser aux lycéens et proposer un lieu de rencontres, autour d'animations, de projets culturels ou sociaux, mais aussi un espace où ils puissent faire de la musique et recevoir des groupes. Ce lieu devrait être mis à disposition par la collectivité et il faudrait que les jeunes puissent participer aux décisions, élaborer leurs projets et s'essayer à la vie collective.
Ils sont souvent un peu oubliés et comme il y a peu d'emploi au Puy, nombreux n'envisagent probablement pas leur avenir ici, ce qui est vraiment dommage car la ville du Puy est un lieu de vie agréable pour tout le monde et il faut une mixité de générations pour le dynamisme du territoire. Des jeunes sont venues à ma rencontre pour faire partie de ma liste, c'est un point très positif. Enfin, ces dernières années, il y a eu la suppression d'une dizaine de postes d'animateurs et il me paraît indispensable de recréer ces emplois pour encadrer les jeunes.
Oui car on voit fleurir des projets d'immeubles de grand standing et parrallèlement, il y a des îlots insalubres au Puy, sans parler des immeubles inhabités. Il faut donc réfléchir à des moyens pour que les classes moyennes et populaires puissent se loger au Puy dans des conditions décentes. La fracture se voit lorsqu'on lève la tête, on voit des grues pour construire des bâtiments neufs et on voit aussi des maisons fermées... Il faut inciter les gens à rénover grâce à des financements européens ou comme l'Anru. On peut certes faire une ville touristique mais s'il n'y a que des fenêtres fermées, la ville ne sera pas attractive. Les logements sociaux existent, il faut maintenant les rénover.
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Ce n'est certainement pas sur l'éducation qu'on va faire des économies, il y a bien d'autres moyens comme par exemple sur l'externalisation de certaines activités ou travaux, qui étaient faites avant en régie : on pourrait alors réaliser des économies bien plus importantes que le coût des activités périscolaires. Lors de sa mandature, Laurent Wauquiez a extrenalisé de nombreux travaux, confiés en sous-traitance à des entreprises alors que du personnel municipal le faisait avant. Je pense que ce sont des coûts élevés mais comme nous ne sommes pas au conseil municipal, difficile de l'affirmer.
Oui, par exemple sur la politique touristique et l'image donnée du Puy autour du chemin de Saint-Jacques... ça représente un coût de communication important, au détriment notamment de l'emploi. Si on continue dans ce sens, on va avoir une ville qui vit quatre mois par an autour du tourisme et le reste du temps, la ville resterait éteinte en attendant les beaux jours... Ce n'est pas un projet que je défends pour Le Puy, il faut que la ville vive tout le temps et qu'il y ait une vraie activité économique.
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Nous aurions effectivement préféré une seule liste de gauche, qui englobe ses différentes composantes mais aujourd'hui, l'action du Parti Socialiste dans le gouvernement Ayrault n'est pas vraiment une politique de gauche : elle va à l'encontre de la population, en particulier les couches les plus populaires et on ne peut pas cautionner donc à partir de là, difficile d'envisager une liste commune... C'est d'autant plus dommage que François Hollande, pour être élu, a clairement bénéficié des voix de l'extrême gauche...
Nous sommes face à un responsable national de l'UMP, même s'il cache ses engagements nationaux quand il vient au Puy. C'est une forte personnalité mais il demeure un Ponot comme les autres. Son bilan n'est pas partagé par tout le monde, il y a eu beaucoup de choses faites autour de l'image, mais peu sur le fond... Après, notre ambition est d'abord de faire avancer nos idées et ensuite d'entrer au conseil municipal pour avoir notre mot à dire.
Oui, même si la vraie victoire serait d'être majoritaire au Puy. Notre ambition n'est pas de rester au milieu du gué.
Oui, ça dépendra de nos résultats, ici ou à Brives, mais c'est certain que c'est un objectif car à l'agglo, il manque vraiment un représentant du Front de Gauche et certains sujets ne sont pas abordés, notamment parce que le monde du travail n'est pas assez représenté.
Les élections municipales car c'est l'opportunité de changer, d'améliorer la vie des gens au quotidien avec des politiques progressistes. Après, les élections européennes demeurent un enjeu important pour l'avenir de l'Europe telle que nous la voulons, c'est à dire contraire à ce qui se met en place pour l'instant. Les gens rejettent globalement l'Europe donc ça risque d'être difficile de susciter des débats et de mobiliser les électeurs.
Propos recueillis par Maxime Pitavy
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