''Mon fils fait l'objet de perquisitions administratives''

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:38

Un passage devant le tribunal correctionnel, deux perquisitions administratives. Les parents d'un jeune Capitolien de 22 ans sont désemparés face à ce qu'ils considèrent comme de l'acharnement. L'intéressé vit avec sa femme d'origine bosniaque et son bébé âgé de quelques mois. Il travaille dans la fonction publique jusqu'au mois de juin 2016.

Une convertion qui passe mal
Ces deux parents reviennent sur l'histoire de leur fils. "Il s'est converti à l'Islam quand il était mineur. Moi, je suis athée, je n'ai pas compris, ça n'a pas été facile au début", témoigne la mère du jeune homme. Après une petite période de conflits, les choses se sont calmées au sein du foyer.  "On l'a accepté. J'achète même Hallal quand il vient manger", insiste-t-elle. Quant aux pratiques de son fils, elle explique bien volontiers : "Il ne boit pas d'alcool, il cultive un jardin. C'est sûr, il fume un peu. La cigarette et de la drogue, mais peu. Peut-être deux joints par mois".

Radicalisé ou non ?
"Pas du tout ! ", s'écrient les parents en choeur. "Je lui ai même posé la question et il s'est vexé que je le fasse, mais il fallait que je sache. J'ai parlé à sa femme aussi", argumente la mère du Capitolien. "Il me l'a dit : 'Les radicaux ne sont pas des vrais musulmans'." Parmi les documents saisis lors de la dernière perquisition, seuls des livres de prières ont été découverts. De l'argent liquide avait retrouvé. La première fois, 3 700 euros et 4 800 selon le Procureur la seconde fois (4 040 € d'après les parents). "Ce sont ses économies, il n'a pas confiance dans le système bancaire", justifient les parents. La première somme, mise sous scellé, a été confisquée lors du délibéré. "Ils ne lui ont pas laissé un centime alors que sa femme ne travaille pas et qu'ils ont un bébé", dénonce avec émotion cette maman, les yeux dans le vague.
Quant au projet de voyage en Indonésie (dont il avait été question au tribunal) le père développe : "C'était un rêve. Maintenant, il veut aller en Bosnie pour s'y installer et vivre simplement. Ça n'a rien à voir avec la Syrie ! ". Tristement, la tête baissée, l'homme constate en jouant avec ses clés : "J'imagine qu'ils ne le laisseront même pas y aller pour voir sa belle-famille pendant les vacances".

"Ils s'en prennent à eux parce qu'ils sont convertis"
C'est la seule justification que trouvent ces deux parents. "C'est pour cela que mon fils fait l'objet de perquisitions administratives. Et aussi pour faire de la pub ! Il trouvent des radicaux même au fin fond de l'Auvergne." Tous deux s'inquiètent de l'avenir de leur fils : "Son contrat de travail ne sera sûrement pas reconduit en juin. Un de ses amis s'est retrouvé sans travail à cause de ça". L'ami en question a également eu affaire à la justice notamment pour des histoires de drogue. "Ses fréquentations ? On les croise de temps en temps. On ne les connaît pas beaucoup, mais ils ont l'air gentil et ils sont polis", explique la mère du jeune homme de 22 ans.

Un peu perdus et en colère, ces deux parents terminent : "S'il était radicalisé, on serait les premiers à appeler la gendarmerie ! Mais ce n'est pas le cas... Et il y aura sans doute d'autres perquisitions, mais ils ne trouveront pas d'arme chez notre fils".

Emma Jouve

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