Michelin : "Peu importe la production, nous voulons garder nos emplois !"

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 08/07/2025 à 12:00

De 700 employés en 2010 à moins de 480 aujourd'hui, Michelin Blavozy ne cesse de perdre des postes. Ce lundi 7 juillet, le syndicat CGT a convié la presse pour mettre en exergue une nouvelle menace qui pèse sur 44 emplois.

Le mois dernier, la direction de Michelin Blavozy a annoncé l'arrêt progressif du procédé dit "classique" et la suppression d'un pneumatique phare de l'entreprise, à savoir le 49 pouces.

Le procédé classique est progressivement poussé à la porte par l'installation, depuis 2019, d'une chaîne ultra-moderne nommée Osiris. Selon Hervé Bancel et son camarade Pierrick Puigarneau, tous deux au syndicat CGT Michelin Blavozy, Osiris a accaparé 90% de la production, les 10% restant étant assurés par la méthode classique opérée par 44 salariés.

"L'arrêt total de cette méthode classique est prévu au mois de juin 2026, se désolent-ils. Nous ne savons pas vraiment quel sera le sort des 44 personnes concernées. Il n'y a aucune garanties claires et concrètes qui ont été données par la direction sur le maintien de leur emploi à long terme".

(De gauche à droite) Hervé Bancel et Pierrick Puigarneau, de la CGT Michelin Blavozy.
(De gauche à droite) Hervé Bancel et Pierrick Puigarneau, de la CGT Michelin Blavozy. Photo par Nicolas Defay

Incertitude, inquiétude et dégoût

Lors du CSE extraordinaire qui a eu lieu le matin même de ce lundi 7 juillet, les responsables syndicaux ont voté contre le projet de réorganisation. "La direction évoque une transformation vers une usine 5.0, avec à la clé un gain économique de 3,5 millions d'euros", lancent-ils.

Avant d'ajouter : "Mais derrière ces chiffres se cache une réalité sociale brutale avec des lignes historiques démantelées, des savoir-faire sacrifiés et surtout des salariés laissés dans l'incertitude quant à leur avenir professionnel".

Incertitude est, d'ailleurs, le mot évoqué par Hervé Bancel pour caractériser l'ambiance au sein de l'entreprise, mot s'ajoutant à trois autres qualificatifs, la lassitude, l'inquiétude et le dégoût.

"Nous sommes ouverts à tout tant que cela sauvegarde nos emplois !"

La CGT insiste sur le fait qu'elle n'est pas contre un changement, ni comme le possible abandon de la production du pneu principal de l'antenne de Blavozy, à savoir le segment 49 pouces qui équipe les engins du génie civil.

"Peu importe la production, nous voulons travailler et garder nos emplois, pousse Hervé Bancel. Nous sommes ouverts à tout tant que cela sauvegarde nos emplois !" Et de préciser : "Et tant que les salariés arrivent au boulot sans la boule au ventre".

"C'est une première !"

À noter aussi un fait qui s'avère historique dans l'histoire de l'entreprise Michelin Blavozy, la suppression des équipes du week-end. "À partir de ce 1er août, Michelin arrêtera ses machines le vendredi soir pour les rallumer le lundi matin, révèle Pierrick Puigarneau. C'est une première ! Cette décision va impacter une cinquantaine de personnes".

 

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Vos commentaires

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2 commentaires

mar 08/07/2025 - 16:01

Mais l actionnaire Michelin vous remerciera ... ou pas !

# tout pouvoir aux financiers, aucun aux salariés # droite libérale # extrême droite libérale 

mar 08/07/2025 - 12:27

C'est l'ultra libéralisme des capitaux au détriment du peuple que nous sommes qui va retomber dans la misère !!!! DANGER Michelin finira par délocaliser C'est le DECLIN de notre pauvre France 

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